RDC aujourd' hui, la santé de l’opposition n’est pas bonne. Comment se porte l’opposition non-institutionnelle? Prenant le contre-pied de l’optimisme béat ambiant, il répond : «La santé de l’opposition n’est pas bonne!». Quelle en serait la cause? «On perd trop de temps à chercher de savoir qui est de l’opposition et qui ne l’est pas. Pire, il n’y a pas de réunions de concertation». A en croire Loseke, certains diplomates en poste à Kinshasa déploieraient des talents de négociateurs pour inciter les représentants des forces de l’opposition à créer un «forum» de concertation. «Pour le moment, il n’y a que les partis regroupés au sein de la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) qui tiennent des réunions régulières». Selon lui, les partis regroupés ausein de la «DTP» ont même élaboré un «projet de protocole de partage du pouvoir».

Quid de la désignation du «candidat unique» de l’opposition? «Le problème du candidat unique, répond Loseke, ne se pose plus. Nous préférons nous mobiliser derrière Etienne Tshisekedi wa Mulumba.»
Dans la capitale congolaise, Dr Loseke est allé se faire enrôler. Il a mis à profit cette occasion pour voir l’ambiance qui règne dans les bureaux de la Ceni à travers la ville. Notons que Kinshasa compte 514 bureaux d’enrôlement. «En dehors du PPRD et de l’ECIDé, je n’ai pas rencontré les témoins des autres partis de l’opposition. Ni UDPS, ni MLC». C’est le constat inquiétant fait par le médecin. Il impute cette «lacune» à «l’incurie» prévalant, selon lui, au sein des partis politiques. L’incurie uniquement? Pour en avoir le cœur net, l’auteur de ces lignes a contacté, jeudi soir, le représentant du MLC au Benelux, le docteur Jean-Jacques Mbungani Mbanda. Voici sa réponse : «Chaque parti devait transmettre les noms de ses témoins à la Ceni dans un délai de neuf jours. Suite au retard, les personnes proposées ont été disqualifiées». C’est tout comme raison? Mbungani de revenir à la charge en imputant ce dysfonctionnement à un souci financier. «Chaque parti d’opposition devait mobiliser plus ou moins 1028 témoins – soit deux témoins par bureau - auxquels il fallait donner à boire et à manger pendant trois mois», souligne-t-il avec une pointe d’amertume comme pour tirer la sonnette d’alarme sur l’impécuniosité des forces de l’opposition.
Cette situation pousse Loseke à appeler ses camarades de l’opposition à rester "lucides". «Sur papier, clame-t-il, la victoire de l’opposition est acquise. Il y a cependant beaucoup de travail à faire pour que la volonté populaire au changement devienne réalité». Il insiste sur le consensus nécessaire qu’il importe de promouvoir autour du «candidat unique» et des actions à mener pour contrer la fraude.
«Gouvernement de transition»
Au cours de son séjour kinois, Loseke a eu vent des «rumeurs» faisant état du report des élections. «Le sujet est évoqué non seulement dans les milieux diplomatiques mais aussi politique», dit-il. Et d’ajouter : «Si ce report était confirmé par la Commission électorale nationale indépendante, on pourrait dire que celle-ci développe un double langage». «Tharcisse» de rappeler la réunion présidée par Daniel Mulunda Ngoy le samedi 4 juin dernier à l’hôtel Sultani au cours de laquelle le président de la Ceni avait confirmé que les élections présidentielle et législatives «auront lieu impérativement le 28 novembre». Et de s’interroger : «A quoi joue Mulunda Ngoy ?». Pour Loseke, les acteurs politiques de l’opposition devraient continuer à préparer les élections «sans baisser la garde».
Que pense-t-il de l’hypothèse lancée notamment par International Crisis Group de la mise en place d’un "gouvernement de transition" chargé de préparer les élections après le 6 décembre? « Dans ce cas, estime-t-il, la Ceni sera disqualifiée. Il faudra instituer un autre pouvoir organisateur des élections.» Pour Loseke, si cette hypothèse devenait réalité, il faudrait confier le pouvoir d’Etat à des personnalités «non-éligibles», désignées «de manière consensuelle». Et d’ajouter : «Joseph Kabila doit être disqualifié étant donné que son mandat prend fin le 6 décembre». Pour Loseke, cette «disqualification» serait en application de l’article 64 de la Constitution. «Si les partisans de Joseph Kabila n’acceptent pas cette tournure, il ne restera plus aux forces de l’opposition qu’à recourir à l’insurrection…», conclut-il. La victoire de l’opposition n’est pas encore acquise. Il y a un grand travail à faire». Dans un entretien avec notre journal, il décrit la situation socio-politique au niveau de la capitale. Pour lui, «Le pays va très mal. Lors d’une conférence de presse mercredi 24 février soir à Kinshasa, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a fait le point de ses rencontres avec les dirigeants et acteurs sociopolitiques de la RDC. Au cours de ces rencontres, il a appelé la classe politique congolaise à privilégier le dialogue consensuel pour aboutir à la tenue d’élections apaisées dans ce pays.
Devant les journalistes, Ban Ki-moon a déclaré:
«Il faut qu’il y ait un dialogue consensuel entre toutes les parties prenantes. Et j’ai encouragé le président [Joseph Kabila] à entreprendre un dialogue inclusif. Toutes les parties que j’ai rencontrées ont indiqué qu’elles souhaitaient participer à un dialogue inclusif. De toutes les façon, il n’y a pas d’autre solution.»
Il a par aillers condamné la restriction de la liberté d’expression en RDC, appellant au respect des droits de l’homme dans ce pays. Il ressort du premier entretien le même mercredi avec les organisations de la société civile que Ban Ki-moon s’est dit très attaché au principe d’un dialogue inclusif qui respecte l’Etat de droit et la démocratie. Réactions des politiques
Le porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), Alain Atundu, affirme que la rencontre avec Ban Ki-moon a été très positive pour nous.

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