L' Amérique latine précisement, au Brésil - La présidente brésilienne Dilma Rousseff devrait, encore, s'exprimer, lundi au lendemain de la gifle infligée par les députés, qui ont ouvert la voie à sa destitution par le Sénat à une écrasante majorité, au terme d'un vote historique. Quelques heures après ce violent revers, l'impopulaire dirigeante de gauche de 68 ans, dont le mandat ne tient désormais plus qu'à un fil, commencera aussi sa recherche de soutiens au Sénat, où se déroulera la seconde manche de ce combat. La large victoire du "oui" à l'"impeachment", dimanche, avec 367 voix pour, soit 25 de plus que les 342 requises (deux tiers des députés), devrait être reçue avec enthousiasme par les marchés, favorables depuis longtemps à un départ de Mme Rousseff. Elle faisait la une lundi de tous les journaux du pays: "Impeachment!", s'exclamait simplement Folha de Sao Paulo, tandis que O Globo titrait "Proche de la fin", ajoutant que "Dilma Rousseff avait commencé hier [dimanche] à dire au revoir à son fauteuil de présidente du Brésil".
La votation s'est déroulé dans une ambiance survoltée tant à l'intérieur du Congrès qu'à l'extérieur. Devant le parlement brésilien, à Brasilia, 18.000 manifestants en vert et en jaune favorables à la destitution faisaient face à 10.000 fidèles supporters de la présidence, soigneusement séparés par ce que beaucoup de manifestants qualifiaient de «Mur de Berlin» que la police avait mis en place tôt dans la journée pour éviter des affrontements entre manifestants. «Lâches, canailles» À l'intérieur, chaque député disposait de 10 secondes pour expliquer son vote. Les insultes ont fusé de part et d'autre. La foule chantait et brandissait des drapeaux et des pancartes. «Lâches, canailles, putschiste!» lançaient les partisans de la présidente, auxquels répondaient ses adversaires par «voleurs». Cette dernière accusation comporte toute l'ambiguïté des accusations à l'encontre de Dilma Rousseff. Alors que 60% des parlementaires brésiliens ont eu à répondre de f