« Future dialogue entre congolais toujours des conditions des un , et d'autres »

" Nier que des contacts informels ont effectivement eu lieu la semaine dernière en Italie, entre émissaires du chef de l’Etat, Joseph Kabila, et ceux du président national de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), Etienne Tshisekedi, serait faire preuve de naïveté. Car, des compatriotes se réclamant des camps des deux personnalités politiques sont partis de Kinshasa pour échanger autour des modalités d’organisation du Dialogue national. Ce qui dérange un peu dans l’affaire, surtout du côté de l’UDPS, c’est le fait qu’hormis Félix Tshisekedi, secrétaire national aux Relations extérieures, et partant membre de la haute direction du parti, les autres délégués ne font plus partie des structures officielles. C’est notamment les cas de Me Mukendi wa Mulumba, Yamba Yamba et Yambu. La liste des « indésirables » allait être plus longue si Désiré Kazadi et David Mukeba n’avaient pas été recalés au niveau des visas.
Par conséquent, la participation aux tractations d’Italie des cadres de l’UDPS réputés jusque-là « exclus » ou « auto-exclus » a sérieusement embarrassé la haute direction, d’autant que ni Etienne Tshisekedi, ni le Secrétaire général Bruno Mavungu, n’avaient été préalablement consultés pour leur donner leur quitus. Quoi qu’il en soit, ce parti de l’Opposition ne peut pas renier cette délégation, compte tenu de la présence, en son sein, de Félix Tshisekedi.
A en croire des indiscrétions échappées de Limete, ces délégués à problèmes ont eu au moins le mérite de ne prendre aucun engagement dans le sens d’une cohabitation future avec le pouvoir en place dans un Gouvernement de Transition, ni d’une quelconque prolongation du mandat du président de la République actuellement en fonctions. D’où, rien n’est plus faux que de laisser croire que Félix Tshisekedi ou Me Mukendi wa Mulumba serait candidat à la Primature, pour la succession de Matata.
Oui au Dialogue… mais selon l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba
Comme cela se sait depuis que l’un des émissaires le plus connu et le plus actif du chef de l’Etat, nous avons cité Kalev Mutond, Administrateur général de l’ANR (Agence nationale des renseignements) avait effectué le déplacement de Limete, au mois de mai dernier, l’UDPS est partie prenante au projet de Dialogue national. Mais, comme déjà dit et répété à l’envi, Etienne Tshisekedi et son parti n’entendent y prendre part que sous l’empire de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba et de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations-Unies.
A ce sujet, la position de l’UDPS pour son éventuelle participation à un Dialogue avec le pouvoir en place se trouve consignée dans sa « feuille de route » rendue publique le 14 février 2015, sous la signature de son président national, Etienne Tshisekedi. Il y a lieu de signaler que lors de la rencontre du mois de mai à Limete entre Kalev et le staff de l’UDPS conduit par son Secrétaire général, Bruno Mavungu, une copie de ce document avait été remise au précité, à charge pour lui de la transmettre à Joseph Kabila, qui s’apprêtait alors à lancer le round de ses « consultations » avec les forces politiques et sociales.
Dans l’esprit de la haute direction de l’UDPS, le chef de l’Etat devait réagir, par écrit, au contenu de sa « feuille de route », en vue d’une harmonisation future des vues sur le format du Dialogue, son lieu d’accueil, sa durée, son ordre du jour, ses objectifs, etc. Depuis lors, indique-t-on du côté de Limete, la réaction du président de la République continue de faire attendre.
Par conséquent, Etienne Tshisekedi et son pré-carré pensent qu’il n’est pas possible d’avancer dans la voie du Dialogue, tant que Joseph Kabila n’aura pas officiellement réagi à sa « feuille de route ». Autrement dit, tout ce qui se raconte au sujet d’un présumé deal entre Limete et le Palais de la Nation en vue du « partage des postes » ministériels ou autres est à ranger dans le panier des ragots.
Les grandes lignesde la « feuille de route » de l’UDPS
On rappelle que dans sa « feuille de route » du 14 février 2015, l’UDPS se déclarait partisane d’un Dialogue entre Congolais, sous la médiation de la communauté internationale, en vue de résoudre la crise de légitimité au sommet de l’Etat, née à la suite des fraudes électorales de 2011. Elle suggérait à ce propos que ce forum puisse se dérouler, sous un format réduit, avec d’un côté les délégués de Kabila (Majorité) et de l’autre ceux d’Etienne Tshisekedi (Opposition) et sa durée devrait être la plus courte possible. Kinshasa serait la ville d’accueil. Comme points à l’ordre du jour, elle proposait l’examen du contentieux électoral de 2011, l’audit externe du fichier électoral, l’élaboration d’un calendrier électoral consensuel, la neutralité de la Ceni, l’enrôlement de nouveaux majeurs, le respect des délais constitutionnels pour l’organisation des élections présidentielle et législatives nationales, la libération des prisonniers politiques et d’opinion, la réouverture des médias de l’opposition fermés, etc."

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