Histoire des pouvoirs politiques du Congo

Depuis la Constitution de 1967, révisée en 1978, le Zaïre, dirigé par Mobutu Sese Seko, se caractérisait par un régime présidentiel autoritaire à parti unique. Après les manifestations des étudiants et des opposants de 1989 et 1990, le Zaïre entre dans une transition chaotique vers la démocratie. En avril 1990, le président annonce l’abandon du parti unique. L’année suivante, après de nouvelles grèves et émeutes, soixante partis sont officiellement reconnus et une Conférence nationale est constituée, afin de doter le pays d’une nouvelle Constitution, qui doit être soumise à référendum.
En juin 1994, un nouvel accord entre Mobutu et les partis d’opposition démocratique permet d’instaurer un partage du pouvoir entre le président et une institution législative, appelée Haut Conseil de la république — Parlement de transition.
Après sa prise de pouvoir, en mai 1997, Laurent-Désiré Kabila dissout l’ensemble des institutions et forme un gouvernement constitué de ses proches, assumant seul les pouvoirs législatif et exécutif. Le pays plonge dans une guerre civile sanglante, alimentée par l’intervention militaire des pays environnants. Après l’assassinat, en janvier 2001, de Laurent-Désiré Kabila, son fils Joseph lui succède à la tête de l’État. Après des années de négociations avec les groupes d’opposition armés afin d’aboutir à une réconciliation nationale, Joseph Kabila instaure en juillet 2003 un gouvernement d’union nationale.
La question de la répartition du pouvoir pour la direction du pays est réglée par la mise en place, aux côtés du président, de quatre vice-présidents représentant les principales forces d’opposition armées et non armées. Cette transition démocratique aboutit à l’adoption d’une nouvelle Constitution, approuvée par référendum en décembre 2005 et à la tenue, en 2006, d’élections multipartites, les premières depuis l’indépendance. Ce scrutin historique, qui concerne 25 millions d’électeurs, est organisé sous le contrôle d’observateurs internationaux et la protection de plusieurs milliers de soldats de l’ONU et de l’Union européenne. Il oppose principalement Joseph Kabila,
Joseph Kabila
soutenu par une trentaine de partis réunis au sein de l’Alliance pour la majorité présidentielle (APM), au vice-président Jean-Pierre Bemba, chef de file du Mouvement de libération du Congo (MLC) — il est boycotté par l’opposant de longue date Étienne Tshisekedi, leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). À l’issue d’un scrutin considéré comme globalement régulier et marqué par une forte participation, Joseph Kabila est élu au second tour avec 58,05 p. 100 des suffrages.

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