« Inga : les travaux de tirage de lignes arrivent à terme »

" La ville de Kinshasa et Bandundu, chef-lieu de la nouvelle province du Kwilu, ont plongé dans le noir le dimanche dernier. Dans la quasi-totalité de ces contrées, la fourniture électrique a posé problème. Deuxième interruption du genre après celle intervenue le dimanche 16 août dernier, cette panne a suscité l’intervention des ingénieurs de la Société nationale d’électricité (SNEL) qui se sont déployés à Nzengita, un village situé sur la deuxième ligne Inga - Kinshasa.
La perturbation de la fourniture électrique le week-end dernier a suscité beaucoup de nervosités auprès des clients de la Société nationale d’électricité. Nombreux sont ceux qui ont eu de la peine à supporter l’interruption du courant pendant plusieurs heures, fatigués déjà de fréquentes pannes ponctuelles et des délestages hebdomadaires.
Quarante-huit heures plus tôt pourtant, la Snel avait diffusé un communiqué, à travers les médias locaux, pour prévenir ses abonnés. Bien que, toutefois, l’information n’a pas captivé l’attention d’un nombre important de personnes ciblées. Selon un communiqué de presse émanant de cette entreprise, la direction avait pris soin d’annoncer que ”les travaux de tirage des câbles conducteurs, programmés sur la deuxième ligne haute tension Inga-Kinshasa en construction, nécessitaient la mise hors service de la ligne existante”.
DES INGENIEURS DEPECHES SUR LE LIEU
"Notre équipe est descendue sur place à Nzengita, village situé à 35 kms de la ville de Matadi et à une dizaine de kilomètres de la route nationale n°1 Matadi-Kinshasa, pour se rendre compte de l’ampleur desdits travaux, renseigne le communiqué de presse. Sur ce site, les câbles conducteurs de la nouvelle ligne 400 kilovolts en construction surplombent ceux de l’actuelle ligne 220 kilovolts par où transite le courant vers Kinshasa, une partie de la province du Kongo central et la ville de Bandundu".
D’après ce communiqué de presse, ”le tirage des câbles conducteurs devenant, de ce fait, une opération délicate susceptible de mettre en danger la vie des techniciens travaillant sur la ligne, la Snel a estimé nécessaire, pour des raisons de sécurité, de mettre carrément hors service la ligne haute tension existante”.
LES RAISONS DE L’INTERRUPTION DU WEEK-END
Face à la presse, l’ingénieur Jacques-Roger Munga Mawa, chef du projet de construction de la deuxième ligne 400 kv Inga - Kinshasa et chef de division Lignes au département du transport, a tenu à éclairer l’opinion sur le bien-fondé de l’intervention du week-end, qui a occasionné l’interruption momentanée de la fourniture électrique.
"L’interruption de la fourniture devait, précise-t-il, permettre de faire traverser les conducteurs des phases au croisement de la nouvelle ligne 400 kv Inga-Kinshasa et de la ligne 220 kv existante d’Inga vers Kinshasa. C’était vraiment nécessaire, car c’est un travail très délicat. Pour des raisons de sécurité, nous étions obligés d’isoler l’ancienne ligne".
"Les études de faisabilité menées nous ayant imposé ce croisement des lignes à cet endroit, pour mener à bien l’opération, nous devions isoler l’ancienne ligne 220 kv existante au niveau de la source, c’est-à-dire à Inga. Il fallait, par ailleurs, mettre à terre la ligne existante et commencer à travailler sur la nouvelle pour faire passer les conducteurs", explique l’ingénieur Jacques-Roger Munga.
UNE INITIATIVE APPUYEE PAR LA BANQUE MONDIALE
Une opération similaire avait été amorcée pour la première fois sur la ligne 220 kv Inga-Kwilu-Kinshasa il y a une semaine. Confiés à la firme indienne Kalparu, qui a gagné le marché de construction de la deuxième ligne 400 kv Inga-Kinshasa, les travaux n’étaient pas arrivés à terme, la firme n’ayant alors fini de tirer que quatre câbles conducteurs de phase et un câble conducteur de garde à fibre optique. La mise hors service de la ligne du dimanche dernier devait donc permettre de terminer le tirage de deux derniers conducteurs de phase et d’un fil de garde classique.
La construction de cette nouvelle ligne est une des sous-composantes majeures du Projet de développement du marché d’électricité pour la consommation domestique et à l’exportation (PMEDE). Financés par la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement à hauteur de 86,5 millions de dollars, les travaux de la deuxième ligne Inga-Kinshasa comprennent la construction d’une ligne de 220 kv, allant du poste de dispersion d’Inga au Camp Kin (Cité d’Inga), longue de 4,8 kms, la construction d’une autre ligne de 400 kv allant de Camp Kin au futur poste de Kingatoko à Kimwenza (Kinshasa).
La partie suivante est une ligne de 220 kv, longue de 18,4 kms allant du futur poste Kingatoko à Kimwenza (Kinshasa). La dernière partie de la ligne de 220 kv sera, quant à elle, longue d’un kilomètre."

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