« Lambert Mende : « L’instinct prédateur du Rwanda est plus fort que la volonté d’œuvrer pour la paix »

" Depuis un certain temps, la diplomatie congolaise ne cesse de marquer les points dans la quête d’une solution durable à la situation d’insécurité et de déstabilisation qui sévit dans l’est du pays depuis plus d’une dizaine d’années. Par l’efficacité de son action, la République Démocratique du Congo a décroché la publication du rapport des experts des Nations-Unies et son Addendum sur l’implication des personnalités prééminentes de l’appareil militaire rwandais dans la situation de l’est. Lequel rapport a entrainé un train de sanctions sévères à l’endroit de Kigali de la part de ses plus grands partenaires financiers. C’est ainsi qu’en quête d’une bouée de sauvetage, Paul Kagame et les tiens ont élaboré une réplique au rapport des experts onusiens. Déposée hier au Conseil de sécurité, la réplique du Rwanda a été passée au crible au cours d’un point de presse animé par le porte-parole du gouvernement congolais qui y a opposé des arguments solides. « Nous comprenons un peu mieux maintenant que l’instinct prédateur de certains acteurs dans ce pays voisin – le Rwanda – est encore plus fort que la volonté déclarée de nos deux gouvernements depuis ces trois dernières années d’œuvrer pour la paix dans notre région », a conclu hier à Kinshasa Lambert Mende Omalanga qui a animé un point de presse en réponse à la réplique du Rwanda au rapport de l’ONU. Le Ministre congolais des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’initiation à la nouvelle citoyenneté, porte-parole du Gouvernement a ainsi déclaré qu’« Au bout de la lecture rapide de la réplique qui est présentée aujourd’hui même au Conseil de sécurité, nous continuons d’exiger simplement que nos voisins rwandais cessent de susciter et d’appuyer, y compris par des arguties spécieuses, les forces négatives destinées à rendre l’est du Congo ingouvernable » Mais avant tout, Lambert Mende Omalanga s’est mis à démontrer, l’une après l’autre, les faiblesses que renferme la riposte du Rwanda au rapport des experts des Nations-Unies et son Addendum qui prouvent son implication dans la déstabilisation de la partie est de la RDC. Selon lui, le Gouvernement de la RDC constate qu’un certain nombre de points évoqués dans la réplique du gouvernement rwandais suscitent plus de nouvelles problématiques qu’elles n’apportent de clarté aux questions soulevées par le rapport des experts onusiens. Lequel rapport établit que « le fait que des personnalités prééminentes de l’appareil militaire rwandais ont contribué à la création du M23 en facilitant le transport des armes et le mouvement des combattants dudit mouvement par son territoire ; en approvisionnant en armes et munitions le M23 ; en exerçant des pressions sur des politiciens et des hommes d’affaires congolais au profit du M23 ; en portant appui à plusieurs autres groupes armés à l’est de la RDC et en appuyant des personnes poursuivies par la justice internationale ». Même si les voisins rwandais tentent de persuader l’opinion et particulièrement les Nations-Unies que les accusations contre eux ne seraient pas fondées .Au cours de son point de presse, Lambert Mende Omalanga s’est également penché sur d’autres questions brulantes de l’heure, notamment les propos du Gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, demandant une évaluation de l’accord de paix, signé le 23 mars 2009, entre le Gouvernement et les groupes armés nationaux qui existaient dans les Kivus. Pour lui, nulle mention n’y figure sur une requête de négociation avec quelque force négative que ce soit. Bien au contraire, poursuit le porte-parole du Gouvernement, la proposition du Gouverneur Paluku entre dans le cadre de la mise en œuvre de la déclaration signée au dernier Sommet d’Addis-Abéba par les 15 Chefs d’Etat membres de la CIRGL. Ci-dessous, l’intégralité du discours du ministre tenu hier devant la presse.Communication du Gouvernement
Réagissant à une déclaration de la Société civile de sa juridiction, le Gouverneur du Nord-Kivu a émis le samedi 28 Juillet le souhait de voir un mécanisme international procéder à une évaluation de l’accord du 23 mars 2009 entre le Gouvernement de l’époque et l’ensemble des mouvements armés opérant alors dans cette partie du pays ; un accord qui sert de prétexte à l’agression en cours contre notre pays dans sa partie Est. Avant même que le Gouvernement de la République, principal destinataire de cette requête n’ait réagi, on a enregistré des interprétations en sens divers à ce sujet. Une certaine opinion s’est émue de ce qu’elle considérait comme l’abandon de l’option militaire dans la gestion par la Rdc de cette guerre. On a vu par ailleurs la pseudo-mutinerie du M23 et ses initiateurs dans la région rouler les mécanismes en affirmant que le Gouvernement avait opté pour négocier avec ces faire-valoir d’une agression extérieure qualifiée ."

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