«Le drapeau des Etats unies instalé à Cuba pour la prèmiere fois dépuis plus de cinquante ans»

''Vendredi 14 août, la bannière étoilée flottera à nouveau à La Havane, cinquante-quatre ans après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, le premier à se rendre à Cuba depuis 1945, conduira la délégation officielle américaine pour cette nouvelle étape de la normalisation des relations entre les deux pays Le rapprochement avait été engagé le 17 décembre 2014 après l’annonce, par le président Barack Obama, que l’échec d’un demi-siècle d’embargo justifiait de changer de politique.Sept mois de tractations ont donc été nécessaires pour traduire dans les faits cette décision historique. Combien en faudra-t-il pour parvenir à une normalisation complète ? Sans aucun doute beaucoup plus, compte tenu du nombre de contentieux qui persistent entre les deux pays : qu’il s’agisse de la base navale américaine de Guantanamo, dont La Havane veut recouvrer la souveraineté, de la question de l’indemnisation des sociétés et des particuliers américains expropriés après le triomphe de la révolution castriste, ou encore du sort des Américains poursuivis aux Etats-Unis pour des affaires de droit commun et qui ont trouvé refuge dans l’île, où les autorités les ont considérés comme des réfugiés politiques. Sans parler de la question des droits de l’homme, dont Washington assure qu’elle n’a pas été sacrifiée pour permettre ce rapprochement Entre les Etats-Unis et Cuba, une normalisation qui s’annonce laborieuse Après cinquante-trois ans d’absence, le drapeau cubain flotte de nouveau à Washington. Dans un geste symbolique, marquant un nouveau départ dans les relations avec les Etats-Unis, les couleurs cubaines ont été hissées, lundi 20 juillet, sur le bâtiment qui a retrouvé son statut d’ambassade dans la capitale américaine Une cérémonie réunissant cinq cents personnes, présidée par le ministre des affaires étrangères cubain, Bruno Rodriguez, s’est déroulée en début d’après-midi, tandis qu’auparavant le drapeau bleu, rouge et blanc de l’île était installé dans l’entrée du département d’Etat, au côté de ceux des autres nations avec lesquelles l’Amérique entretient des relations diplomatiques. De la même façon, la bannière étoilée a été hissée à La Havane, au sommet de la « section d’intérêts » américaine, qui, elle aussi, est désormais considérée comme une ambassade.Ces gestes sont la suite logique d’un accord signé le 30 juin dans la foulée du rapprochement historique engagé en décembre 2014 par Barack Obama et Raul Castro.« Nous célébrons ce jour comme le moment pour commencer à réparer ce qui a été cassé et à ouvrir ce qui a été fermé pendant trop longtemps », a déclaré en espagnol John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, lors d’une conférence commune avec son homologue cubain, à l’issue d’une entrevue. Mais, même si d’autres étapes sont prévues, comme la visite de M. Kerry le 14 août à La Havane, la première à ce niveau depuis 1945, celui-ci a prévenu que la normalisation complète des relations avec Cuba serait« longue et complexe », insistant sur les« nombreuses différences qui continuent à séparer nos gouvernements » Entre les Etats-Unis et Cuba, les secrets d’un dégel Barack Obama et Raul Castro ont eu un tête à tête historique, le 11 avril au Panama, symbole de la normalisation engagée le 17 décembre 2014 entre les Etats-Unis et Cuba après cinquante-quatre années d’une guerre froide tropicale et anachronique. Les deux chefs d’Etat se sont rencontrés à l’occasion du sommet des Amériques, scellant un processus qui sort les Etats-Unis de leur statut de « puissance impérialiste » en Amérique latine.En fait, cette rencontre Obama-Castro n’était pas tout à fait la première. Elle avait été précédée par une première poignée de main, le 15 décembre 2013, en Afrique du Sud, à l’occasion d’un hommage à Nelson Mandela, mort quelques jours plus tôt. Les images, fruits de l’imprévu dans une cérémonie où tout était réglé d’avance, avaient fait le tour du monde. Les mânes de Nelson Mandela, symbole des réconciliations impossibles, avaient-ils illuminé les deux meilleurs ennemis du Golfe de Floride ? Le geste inédit avait été abondamment commenté, mais personne, même les observateurs les plus avisés, n’imaginait que ce salut de courtoisie dissimulait des négociations au plus haut niveau depuis au moins six mois. «Réticences» Un an après, presque jour pour jour, le 17 décembre 2014, Barack Obama et Raul Castro prenaient tout le monde de court en annonçant à la télévision, chacun de son côté mais exactement à la même heure, le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux Etats, rompues depuis le 3 janvier 1961. Le secret de dix-huit mois de tractations avait été gardé jusqu’à la dernière minute, y compris auprès des plus proches amis. Il suffisait de voir la mine du président vénézuélien Nicolas Maduro, pourtant l’homme des Cubains à Caracas, pour le comprendre."

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