Présidentielle 2016 : Mende justifie le silence de Joseph Kabila

Echangeant jeudi avec les étudiants de Kinshasa, le porte-parole du Gouvernement précise qu’ « il n’y a au monde aucune procédure de non candidature. S’il y avait une disposition légale imposant qu’il se prononce, le chef de l’Etat aurait commis un délit en ne le faisant pas… ». Devant des étudiants des universités et instituts supérieurs de Kinshasa, venus « s’informer à la source », Lambert Mende justifie le silence du chef de l’Etat sur son intention ou non de se représenter à la prochaine élection présidentielle. " Je ne sais pas si le fait de ne pas se prononcer est une position. S’il y avait des dispositifs dans la Constitution prévoyant qu’un chef de l’Etat arrivé au terme de son second mandat fasse une déclaration de non candidature, Joseph Kabila serait en marge de la loi. Tel n’est pas le cas ", soutient le porte-parole du Gouvernement. A la question d’un étudiant s’étonnant du fait que « le président Joseph Kabila ne s’est pas encore prononcé s’il va ou pas se présenter à la présidentielle du 2016 ", Lambert Mende a répondu que " ce n’est pas une position, il n’a pris aucune position ». « Il n’y a au monde aucune procédure de non candidature. S’il y avait une disposition légale imposant qu’il se prononce, le président Joseph Kabila aurait commis un délit en ne le faisant pas. Il a été élu pour respecter la Constitution et il gère son mandat qui court encore », explique-t-il. Il a rappelé que les propos que ne cesse de répéter le chef de l’Etat congolais : « Je respecterai la Constitution. Tout sera fait conformément à la Constitution ».
 De l’avis de Lambert Mende, le peuple congolais, même lors que la CENI recevra les candidatures pour les prochaines élections, n’aura pas besoin de connaître les personnes qui ne seront pas candidats, mais voudra connaître ceux qui le seront. "Quand on réfléchit bien, est-ce qu’un homme doit sortir pour dire moi je ne suis pas candidat ? On attend plutôt ceux qui diront moi je suis candidat pour voir le projet de société qu’ils présentent ", fait savoir Mende qualifiant cela de débat des "politiciens ". 
" Kabila gère son mandat. Il n’y a rien de plus, rien de moins ". " L’élection présidentielle n’est pas encore à l’ordre du jour. Il faut attendre que l’élection présidentielle soit à l’ordre du jour. C’est lui-même qui va décider. Ce sont des gens qui ont peur de lui qui entretiennent ce débat politicien pour galvauder un adversaire ", insiste Lambert Mende.

Le dialogue coutera moins au gouvernement Face aux spéculations autour d’un troisième mandat du chef de l’Etat, le porte-parole du Gouvernement ne comprend pas que certains Congolais soient contre le dialogue initié par le chef de l’Etat. " Le dialogue est une occasion offerte aux Congolais par le président de la République pour aborder notamment la question de glissement ". " Et d’ailleurs comment peut-on faire un lien entre le dialogue et le glissement ? " S’interroge Mende. Il déclare que " le dialogue initié par le président Joseph Kabila " n’aura pas un coût prohibitif, il sera le moins coûteux et en format réduit ". « On va parler des problèmes qui n’ont pas été résolus par la Constitution et les dispositions légales et de ceux que les Concertations nationales n’ont pas résolus et auxquelles n’ont pas participé d’autres Congolais. Il faut consentir le temps de dialoguer avec tout le monde dans un nombre limité de participants pour discuter de ces problèmes. Parce qu’il faut changer le comportement de l’homme politique congolais qui n’a pas la culture d’accepter les résultats des élections », a souligné Lambert Mende. En effet, a-t-il averti, « si nous n’identifions pas les problèmes qui sont liés aux élections, nous courons le risque de revivre les incidents et les affrontements des élections de 2006 et de 2011 ».
Le Gouvernement sera-t-il financièrement capable à la fois de supporter le coût de l’installation de nouvelles provinces, des élections et du dialogue ? A cette question, Lambert Mende pense qu’ " il faut comparer ce qui est comparable. Les élections nous coûtent 1 milliard 200 millions de dollars américains et la décentralisation a beaucoup de contraintes : constructions des infrastructures, déplacement des administratifs…) ". " Le dialogue est une réunion. Ce sont des dépenses mineures que le Gouvernement peut supporter surtout quand il s’agit de la bonne cause ", affirme le porte-parole du Gouvernement. « C’est le temps qu’on va prendre qui est important et non l’argent qu’on va dépenser pour ce dialogue », rappelle-t-il. Le budget pour les élections pas détourné Le porte-parole du Gouvernement congolais a rassuré les étudiants « qu’il n’y a pas eu détournement des budgets électoraux ».

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