RDC : L'opposition fait beaucoup de bruits pour rien

Il est curieux de constater que sur la liste des 15 premiers partis politiques qui ont aligné le plus grand nombre de candidats aux élections provinciales, ne figurent que deux formations politiques qui se réclament de l’Opposition. Il s’agit de l’UNC de Vital Kamerhe et du MLC de Jean-Pierre Bemba. Où sont les UDPS d’Etienne Tshisekedi, MLP de Franck Diongo, Ecidé de Martin Fayulu pour ne citer que ceux-là ? Se sont-ils déclarés non partants ou ne sont-ils pas suffisamment implantés à travers le pays pour ne pas être à mesure d’aligner des candidats dans toutes les circonscriptions électorales ? Pourtant à les entendre dans les média et diverses tribunes, l’on croirait qu’ils sont susceptibles d’assurer l’alternance en RDC. Maintenant tout est presque clair. L’on fait beaucoup de bruits pour rien. La Commission nationale électorale indépendante (CENI) a rendu public, depuis le 29 juin 2015, les noms des candidats aux élections provinciales qui doivent en principe se tenir le 15 octobre 2015. Cette étape étant franchie, il n’est plus possible pour la centrale électorale de refaire l’opération d’enregistrement des candidats aux élections provinciales étant donné que son calendrier est contraignant. Au total, il y a eu 23.962 candidatures enregistrées sur toute l’étendue du territoire national. Sur ce nombre 673 ont été rejetées pour des raisons que la CENI a largement expliquées. Cependant, il est curieux de constater que sur la liste des 15 premiers partis politiques qui ont aligné le plus grand nombre de candidats ne figurent que deux formations politiques qui se réclament de l’Opposition.Il s’agit de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe et du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba Gombo. Parmi les 15 top se trouve en tête le PPRD qui a présenté 692 candidats. Viennent ensuite le MSR (681), l’AFDC ( 669), le PALU (626), le CRC(600), l’UNC(523), le MLC (519), etc… Tous les autres partis politiques appartiennent à la Majorité présidentielle. Où sont les UDPS d’Etienne Tshisekedi, MLP de Franck Diongo, Ecidé de Martin Fayulu pour ne citer que ceux-là ? Se sont-ils déclarés non partants ou ne sont-ils pas suffisamment implantés à travers le pays pour ne pas être à mesure d’aligner des candidats dans toutes les circonscriptions électorales ? Pourtant à les entendre dans les média et diverses tribunes, l’on croirait qu’ils sont susceptibles d’assurer l’alternance en RDC. Maintenant tout est presque clair. L’on fait beaucoup de bruits pour rien. Au regard du nombre des candidatures enregistrées par la CENI, il est évident qu’au terme des prochaines élections provinciales, la Majorité présidentielle raflera la majorité de sièges dans les futures assemblées provinciales et, par conséquent, la plupart des provinces seront une fois de plus dirigées par les membres de cette famille politique. Faudra-t-il après se mettre à pleurnicher pour déplorer le fait que les Kabilistes contrôlent les institutions politiques provinciales ? L’amateurisme politique Ce comportement des partis politiques de l’Opposition laisse transparaître un certain amateurisme politique dans le chef de ceux qui se réclament opposés au pouvoir en place. Comment peut-on vouloir une chose et son contraire à la fois ? Les élections démocratiques constituent la seule et l’unique voie d’accès au pouvoir en RDC. C’est au niveau des entités de base que s’opère le vrai encadrement de la population et c’est aussi à ce niveau-là que s’élaborent les plans de développement locaux pour la lutte contre la pauvreté des masses populaires. Tout se construit au niveau de la base. Si des partis politiques qui aspirent à l’alternance démocratique n’ont pas la maîtrise des citoyens au niveau local, il est impossible pour eux d’atteindre leur objectif. Car, même si par miracle, ils (partis de l’Opposition) parvenaient à présenter un candidat unique à la présidentielle et remporter ce scrutin, ce président n’aura pas les coudées franches pour matérialiser son programme d’action puisque ses béquilles qui sont les gouverneurs de provinces risquent de lui compliquer la tâche. Si la situation qui se remarque aujourd’hui sera vécue aux législatives nationales, l’avenir du pays sera incertain. Dans ce cas aussi, c’est la MP et ses alliés qui seront majoritaires à l’Assemblée nationale, peut-être aussi au Sénat puisque leurs députés provinciaux ne voteront que pour les candidats sénateurs de leur famille politique. Un tel scénario ne devra que nous conduire à la formation d’un gouvernement d’union nationale en cas de succès de l’Opposition à la présidentielle. Or, nous savons que ce genre de gouvernement a très peu de chances de réussir. Les diverses tendances qui s’y retrouvent n’ayant pas la même vision des choses, la conséquence est que la RDC aura difficile à décoller.

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