« RDC : UDPS : changement de stratégie après l’echec de la politique de la chaise vide. »

' ' Dans une interview accordée à une agence de presse de la diaspora en mi-mars, le secrétaire national en charge des relations extérieures de l’UDPS, Felix Tshisekedi Tshilombo a laissé entendre que son parti serait au point d’effectuer un revirement décisif dans sa direction politique.
Après une longue période d’un silence assourdissant, le premier parti de l’opposition congolais serait sur le point de “faire entendre d’elle”, dans les propres mots du secrétaire national.
“Ce n’est pas à moi de dire ce qu’il faudra faire, cela reviendra au président (Etienne Tshisekedi). Mais je peux vous certifier qu’à l’avenir la position de l’UDPS sera entendue et défendue” avait déclaré Felix Tshisekedi le 15 mars dernier. Puis d’ajouter “le mutisme c’est fini”.
Tout observateur averti y comprendra donc une fin à la politique de la chaise vide appliquée par le parti de Mr Tshisekedi depuis sa genèse à chaque fois qu’il voulait exprimer son rejet d’un processus électoral ou médiatique, ou de ses résultats.
L’un des premiers cas proéminents de l’application de cette stratégie était le rejet de la position de premier ministre accordée au Leader Maximo par le président Mobutu en juillet 1991, au moment de la conférence nationale souveraine (CNS), sous pression des ses partisans.
De même en 2003, Ya Tshitshi et l’UDPS avait boycotté leur participation dans le gouvernement 1+4, à la rédaction de la constitution et aux élections de 2006 sur base que l’occident avait déjà décidé sur qui dirigéra le pays après les élections.
Plus récemment une tentative de boycott de l’Assemblée Nationale issue des élections de 2011 a mal tournée avec la non-conformité de certains membres du parti qui ont jugé mieux d’occuper les sièges pour lesquels ils ont été élus.
Selon les analystes, la politique de la chaise vide a deux objectifs primaires : empêcher le parti de noyer avec une institution ou l’on a pas vraiment mot à dire d’autant plus que l’alliance au pouvoir est majoritaire ou faire pression sur les autorités pour les amener à s’asseoir sur une table de négociation.
Néanmoins, une vue panoramique du développement de la scène politique actuelle en RDC nous amènera bien à la conclusion qu’aucun de ces objectifs n’a été atteints d’autant plus que la Majorité au pouvoir a procédé avec son agenda sans regard de qui veut s’y joindre ou pas.
De plus, parmi les députés qui ont ignoré l’ordre de ne pas participer au travaux de l’Assemblée Nationale, on compte bien des poids lourds du parti, entre autre Timothée Kombo, José Nzau, Samy Badibanga pour ne compter que ceux là. Ils y occupent des postes clé; Timothée Kombo était même en février 2012, pendant la première session, président du bureau provisoire.
Donc l’UDPS n’est pas absente dans l’Assemblée Nationale et par conséquent, tout dommage reputationnelle à cette institution effondra aussi le parti cher aux Sphinx de Limété.
On donne ainsi raison aux détracteurs de cette doctrine d’absentéïsme qui l’accuse d’avoir plongé le parti dans la division et de l’avoir fait reculer sur la scène politique, permettant ainsi l’émergence d’autre forces comme le MLC de Jean Pierre Bemba ou encore l’UNC de Vital Kamerhe.
Une chose est sûre, elle a semé la confusion aussi bien au sein du parti que dans l’opinion publique car le parti prend parfois comme appui la même constitution ou les institutions qu’il a précédemment boycotter.
Il est peut être grand temps pour le Sphinx de se rendre compte que l’inefficacité de cette stratégie explique pourquoi en 31 ans d’existence, l’UDPS n’a pas eu vraiment accès au pouvoir et pourtant un parti politique a pour 1er objectif la conquête et conservation du pouvoir.
Ayant la réputation d’un conservateur quand il vient de la gestion interne du parti, intéressant sera de savoir quelle sera la réaction d’Etienne Tshisekedi face á ces idées révolutionnaires de son propre fils biologique en la personne de Felix Tshisekedi. "

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