« Blocage du processus de la démocratisation en rdcongo lors de la transition mobutienne (causes et effets) »

" Blocage du processus de la démocratisation en rdcongo lors de la transition mobutienne (causes et effets) . LE GOUVERNEMENT DICTATORIALE
Après l'échec d'un gouvernement de coalition, Mobutu prend le pouvoir fin 1965 et, ayant déposé Kasavubu, se proclame président. En 1966, il instaure un régime autoritaire de type présidentiel, s'appuyant sur un parti unique, le Mouvement populaire de la révolution (MPR), entériné par une nouvelle Constitution l'année suivante. Les mines exploitées par des sociétés étrangères sont nationalisées. En 1970, MOBUTU, élu pour un mandat présidentiel de sept ans, lance un vaste programme d'africanisation et de « retour à l'authenticité », à l'origine d'un conflit avec l'Église catholique, opposée à la déchristianisation des prénoms pour une reprise des prénoms traditionnels. En 1971, MOBUTU décide de changer le nom du pays, qui devient le Zaïre, le nom du fleuve Congo, également Zaïre, celui des villes et du lac Albert qui est rebaptisé MOBUTU (la partie ougandaise du lac conservant le nom du mari de la reine Victoria) . Les revenus du pays, toujours très dépendants de l'exportation du cuivre, diminuent considérablement à partir de 1974, la chute des cours provoquant une aggravation de la dette extérieure, au moment où la crise économique internationale consécutive au premier choc pétrolier touche le pays. En 1976, Mobutu est contraint de réintroduire les entreprises étrangères dans le pays. Le président, malgré l'orientation autoritaire du régime, maintient toujours des relations étroites avec la Belgique et la France, qui, aux côtés du Maroc, interviennent en 1977, puis en 1978, pour contenir de nouvelles tentatives sécessionnistes du Katanga (alors appelé Shaba), les rebelles étant soutenus par l'Angola .Après que le pays a abandonné, en 1986, le programme d'austérité conditionnant les prêts du Fonds monétaire international (FMI), le Zaïre sombre dans une crise économique qui alimente l'opposition au régime. En 1990 se multiplient grèves et manifestations de protestation contre la corruption gouvernementale, le pillage des ressources du pays par le président et son entourage, la violation permanente des droits de l'homme et l'absence d'expression démocratique. MOBUTU, pressé par les pays occidentaux de démocratiser le régime, accepte la réunion d'une conférence nationale et légalise, en 1991, les partis de l'opposition. Mais la démocratisation demeure chaotique, le président s'opposant à la Conférence nationale instaurée pour élaborer une nouvelle Constitution. Jusqu'en 1994, aux coups de force du président -- révocation autoritaire du Premier ministre Étienne TSHISEKEDI wa MULUMBA, opposant déclaré, suspension arbitraire de la Conférence nationale -- répondent émeutes et manifestations violemment réprimées par la garde présidentielle de Mobutu. À partir de juin 1994, cependant, la situation s'améliore progressivement, avec l'accord conclu pour le partage du pouvoir entre le chef de l'État et le Haut Conseil de la république -- parlement transitoire. Les élections programmées pour juillet 1995 sont cependant reportées . La situation politique et sociale demeure, en effet, incertaine, et l'afflux, à partir de la fin de l'année 1994, de 1,5 million de réfugiés rwandais hutu (fuyant la reprise du pouvoir par les Tutsi du Front patriotique rwandais à Kigali en juillet 1994) à la frontière orientale du Zaïre contribue à aggraver les désordres internes. La situation se dégrade durant l'été 1996, quand l'armée zaïroise et les miliciens hutu, les Interahamwes, qui contrôlaient les camps de réfugiés s'allient contre les Tutsi Banyamulenges. Ces pasteurs guerriers, installés depuis les années 1930 au Kivu, ont combattu au Rwanda dans les rangs du FPR et veulent s'opposer à l'extension des cultures d'exportations sur leurs pâturages ; ils repassent la frontière avec l'armée rwandaise et infligent de sévères défaites à l'armée zaïroise. Les chefs militaires rwandais, notamment le général Paul Kagamé, veut régler la question des camps de réfugiés contrôlés par les responsables du génocide des Tutsi. À la mi-octobre 1996, les camps proches de la région de Bukavu subissent les attaques des rebelles tutsis zaïrois (les Banyamulenges) dirigés par un vétéran de la rébellion muleliste : Laurent-Désiré KABILA, reconverti dans le commerce de l'or et de l'ivoire dans les années 1980. Durant l'automne 1996, les réfugiés hutus refluent en masse vers le Rwanda. Face à ces déplacements de population se déroulant dans des conditions dramatiques, et après de multiples tergiversations, la communauté internationale n'intervient pas. Partant de la frontière orientale, la rébellion zaïroise, équipée et soutenue logistiquement par le Rwanda, l'Ouganda et l'Angola, progresse rapidement vers l'ouest, prenant les régions de Goma, Bukavu et Kisangani, ainsi qu'en direction du sud vers les régions minières du Katanga et du Kasaï où les compagnies minières négocient leur soutien à Kabila."

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