« Conflit inter-éthnique entre les [ Indru Lendu-Bindi ] et les Hema en Ituri »

"En 1911, l’assassinat du grand chef Hema, Bomera, par les Indru Début de la guerre, une guerre qui s'était étendu l’année suivante dans le territoire de Djugu.
2.En 1966, une nouvelle confrontation oppose les deux tribus près de Bogoro et Ada. A l’origine du conflit, le refus des populations Walendu Rutsi des enclaves de Nombe et Lakpa de se soumettre à l’autorité des chefs Hema qui les administrent. Tout a dégénéré lorsque le chef Kahwa Salathiel de Bahema /Sud a tenté de faire recenser les populations de ces deux enclaves incorporées dans la collectivité des Bahema Sud aux termes des décisions n° 227 du 19 novembre 1940 du commissaire de district de Kibali Ituri, M. Demeur fixant l’organisation administrative de la chefferie Bandiango(Bahema/Sud) et celle n°21/40/19059 du 8 mai 1959 du commissaire de district de l’Ituri,M. A. Huys portant création du secteur des Bahema-Sud par la réunification des chefferie des Bahema Babiasi, Bandihango et Banikasa. Pour comprendre l’origine de l’enclavement de ces deux localités, il faut remonter à l’année 1923, date du découpage du territoire de Geti en deux entités administratives distinctes : le territoire d’Irumu au Sud et celui de Djugu au nord. Contrairement au vœux de l’autorité coloniale, les populations de Nombe et Lakpa(Walendu Tsiritsi) refusèrent de rejoindre le nouveau territoire de Djugu, préférant rester dans leurs villages qui seront incorporés en 1940 dans la C.I indigène des Bahema Bandiango. A ce sujet, il est intéressant de lire ces quelques extraits du rapport de l’autorité coloniale du 9 octobre 1940 relatif à l’agrandissement de la chefferie des Bahema Bandihango. Rapport établi par l’administrateur du territoire d’Irumu de Pooter F. Voici ce que dit le rapport : « Les notables intéressés(Nombe et Lakpa) ont déclaré à plusieurs reprises à l’autorité territoriale qu’ils étaient entièrement d’accord pour etre incorporés dans la chefferie de BAROZI(Bandihango). Il résulte d’autre part d’une enquete aprofondie faite sur les lieux en février 1940 que les lients coutumiers de ces groupements avec les Walendu Rutsi de Djugu sont assez vagues ; il semble au contraire exister un lien d’obédience vis-à-vis du notable Petro (village Nyamavi) qui est lui-même coutumièrement soumis à Barozi, chef des Bahema. Ces éléments joints au désir formel des notables peuvent sans crainte d’erreur politique servir de base à l’incorporationen chefferie Bandihango des enclaves Nombe et Lakpa. »
Les affrontements survenus entre les deux tribus en 1966 ont conduit les autorités territoriales d’Irumu à mener une nouvelle enquête dans les deux enclaves pour le même motif. Ci-dessous quelques extraits du rapport établi le 15 mai 1966 par la commission créée à cet effet et présidée par M. Droko Emile Ally, commissaire d’arrondissement d’Irumu. La commission devait étudier la situation de deux notables Nombe et Lakwa, qui habitent dans le secteur Bahema, qui habitent dans le secteur Bahema-Sud, et font recesement et paient leurs impôts à la chefferie Walendu-Bindi. Les habitants de ces villages sont les ressortissants de la chefferie Walendu Titsi chef Tsupu, arrondissement de Djugu.
Barozi (chef hema) raconte que : « lorsque Geti était devenu territoire, ces deux notables travaillaient toujours sous le règne du chef Tsupu. Ce sont de Rutsi. Après avoir travaillé pendant plusieurs années avec le chef Tsupu, M. Haleux déclara (aux Rutsi) que ces derniers vivant dans la chefferie de Bandihango, il faut qu’ils déménagent à la C.I Walendu Tatsi s’ils veulent rester en étroite collaboration avec leur chef Tsupu ». Cette position n’était pas acceptée par les Rutsi. Ceux-ci signalèrent que leurs ancêtres étaient nés sur place, ils ne devraient pas quitter le lieu mais plutôt ils veulent travailler avec Barozi chef de la C.I Bandihango qui forme actuellement le secteur Bahema Sud. Interrogé à ce sujet, M. Kisi Pierre, membre du collège permanent de la C.I Walendu Bindi, répond que depuis longtemps, les Rutsi habitent dans la chefferie Bandihango et paient leur impôt à la chefferie Walendu-bindi. Cependant, il n’y a pas eu de décision ni arrêté les faisant passer d’une chefferie à l’autre. De leur propre initiative, ils se sont faits Walendu-Bindi. Lakpa nous a informé qu’il travaillait avec le chef Tsupu de la CI Walendu Tatsi au moment où Geti était territoire. Lorsqu’un autre territoire était créé à Djugu, il avait refusé de se rendre à Djugu. Mais il continue à habiter le sol de ses ancêtres et qui se trouve dans la C.I Bandihango. Il reconnaît qu’il payait quand-même l’impôt chez le chef Barozi. Sur ma demande, chacun des chefs intéressés me présenta la carte de ses chefs intéressés me présentat la carte de sa chefferie. Après un examen sérieux, les membres de la commission découvrirent facilement que les Rutsi (Lakpa et Nombe) n’ont rempli aucune formalité pour payer leurs impôts à la chefferie Walendu-Bindi ( Art. 7 de l’ordonnance n°21/219 du 29 mai 1958 du décret de 10 mai 1957."

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