« Coup d'état et des conflits armés en Afrique subsaharienne, un défi pour la communauté internationale et les dirigents africain »

" La préservation de l'environnement est la pierre angulaire de la paix et de la sécurité.» a affirmé Kofi Annan, Secrétaire Général des Nations Unies.Pour Daniel Richard, Président du Word Wild Fund (WWF), Fonds Mondial pour l'Environnement, « il y a une corrélation très forte entre l'état de l'environnement et la guerre » 118; pour Myers, la trentaine de guerres qui sévissent en Afrique depuis l'indépendance jusqu'au début des années 90, exacerbées par des séries de coup d'Etat ou tentatives de coup d'Etat et, qui se déroulent de plus en plus à l'intérieur des territoires, sont reconnues non conventionnels pour la plupart, donc difficiles à prévoir. Ils mettent en prise plusieurs acteurs qui défendent chacun ses intérêts en faisant usage de tous les moyens ; bouclier humain, protection par l'environnement...Les belligérants s'organisent en petits groupes et s'éparpillent sur différents points rendant l'environnement tributaire de leurs activités.Les conflits armés ont des conséquences désastreuses sur l'environnement: destruction des infrastructures, pollution des ressources en eau, empoisonnement des sols et des champs, destruction des cultures et des forêts et surexploitation des ressources naturelles. C'est ainsi que l'environnement peut être utilisé comme une arme redoutable lors de ces affrontements fratricides.Comme dans le reste du monde, les conflits armés représentent une source de problèmes environnementaux qui se posent en Afrique subsaharienne. A ce jour, plusieurs pays qui vivent dans les conflits ou qui en sortent, ont la lourde charge de développer une politique de reboisement pour la reconstruction de leur environnement ravagé par la violence ; ces affrontements non seulement déchirent des vies humaines ou fragmentent le tissu social, mais contribuent à l'affaissement du système économique, la désorganisation de la biodiversité et la destruction des ressources naturelles.Dans tout conflit qui éclate, l'objectif premier est la sauvegarde des vies humaines, ensuite viennent les autres préoccupations entre autres l'environnement. Le Droit International Humanitaire met l'accent sur le respect des personnes civiles mais aussi sur l'environnement et, recommande l'usage des moyens non destructeurs pour mener les guerres. Cependant en Afrique, ces mesures ne constituent pas la préoccupation majeure pour les parties en conflit qui ne prennent pas garde à la protection ou à la préservation de l'environnement.Selon le rapport de l'Assemblée parlementaire du Conseil Européen119, les dégradations que portent les conflits armés sur l'environnement peuvent être directes ou indirectes. Une fois le conflit éclaté, la destruction des habitations, du peuplement d'animaux sauvages, l'occupation anarchique des zones naturelles et leur exploitation à outrance, sont autant des méfaits qui accompagnent ces tragédies.Il est connu que les conflits armés ont besoin de mobiliser des ressources pour pouvoir faire long feu. Au cours des opérations militaires, outre les villages et élevages domestiques qui sont pris pour cibles afin de permettre aux combattants de s'approvisionner en nourriture ou d'avoir une base stratégique, les végétations sont aussi soumises à toutes sortes d'épreuve de nettoyage, pour faciliter la progression des combattants et créer une visibilité dans les manoeuvres militaires120. Sous le feu des combats, les populations civiles contraintes au déplacement, le font sans grands moyens.Durant leur regroupement, sur des espaces verts ou au bord des cours d'eau, et pour se mettre à l'abri, elles font recours à des solutions de fortune; des bois sont coupés pour se faire de hangar, les herbes sont brûlées pour construire ou se préserver des animaux nocifs ; les racines et les herbes deviennent leurs principales sources alimentaires. Par ces pratiques, on assiste à une destruction de la composante naturelle, s'y mêlent la déforestation et l'érosion. En période de conflits, l'insécurité qui règne, entraine immédiatement la baisse des activités champêtres donc de la production agricole; pour assurer leur survie, les populations se tournent vers la cueillette et les viandes sauvages. Les occupations humaines de manière anarchique en profondeur des forêts, à l'abri des exactions, participent à détruire les zones protégées et les réserves éco touristiques ; s'en suit le déplacement forcé des animaux qui s'exposent finalement à des chasses irrégulières. Cela contribue à l'extinction progressive des faunes.En zones de combats, les troupes rebelles chassent des mammifères recherchés pour l'alimentation ou pour la vente121. Des zones renommées riches en matières premières sont occupées après les premiers assauts et restent soumises à l'exploitation. Ces pratiques peuvent avoir des répercussions sur l'environnement immédiat et les espèces qui s'y trouvent.En produisant des effets sur l'environnement, les conflits armés entrainent non seulement la dégradation de la biodiversité et des ressources."

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