« Future prosecus éléctorale en Rdcongo sous tensions des politiciens quel intérêt pour la population et la Communauté Internationale ? »

"C’est définitif. Tous les partenaires ou presque au processus électoral en République démocratique du Congo sombrent dans une agitation qui n’a d’égale que la hargne d’arracher le pouvoir, sans dire au peuple ce qu’ils comptent en faire. La mystique dont on entoure l’échéance de 2016 est telle qu’on peut légitimement s’interroger sur ce qui fait agiter tant de monde, aussi bien en RDC qu’au sein de la communauté internationale.
La semaine qui s’achève aura été symptomatique de cette paranoïa : une ONG qui écrit au Chef de l’Etat pour lui demander d’interdire à ses lieutenants de parler de troisième mandat alors que l’on sait d’où fuse ce discours ; Obama qui dépêche son envoyé spécial qui vient rappeler aux Congolais – comme s’ils l’avaient oublié – l’échéance de 2016 et la nécessité de respecter la constitution pourtant adoptée au referendum par le peuple congolais et non américain ; une opposition et une société civile à l’affût de la moindre rumeur pour faire monter la mayonnaise ; 33 ONG qui montent au créneau pour exiger la tenue incontournable des « élections essentielles », etc.
Bref, tout le monde réclame tout, mais personne n’apporte le moindre concours pour la réalisation de leurs revendications. Le Rapporteur de la CENI, Jean-Pierre Kalamba vient, d’ailleurs, de rappeler à l’opinion qu’à sa publication, le calendrier global comportait 23 contraintes pour sa réalisation. Surmonter ces contraintes impliquait – et implique – le concours de tous ceux qui se masturbent sur 2016.
A ce jour, rappelle encore Kalamba, il s’impose la nécessité de lever des options sur ces différentes contraintes, et cela nécessite que les partenaires aux élections se parlent. Prudent, il n’ose pas utiliser les termes « dialogue » ou « concertation » pour éviter de tomber dans le piège politicien appelé « procès d’intention ».
Une chose est claire : toutes les contraintes à la réalisation du calendrier électoral global sont de nature purement technique et nécessitent des options politiques qui, elles, comportent le ferment nécessaire à l’apaisement en cette période où l’on observe des étincelles en l’air. Cependant, personne ne semble disposé à poser clairement le problème, comme si les uns et les autres manquent de courage pour prendre l’initiative de déclarer ouvertement qu’à ce stade, dans les conditions actuelles et vu les contraintes objectifs à lever, il est devenu tout aussi objectivement impossible de tenir les délais calendaires pour les élections.
Il faut donc lever des options, et Jean-Pierre Kalamba le dit : « Tout le monde doit savoir qu’il y aura des conséquences sur le calendrier ». Et d’ajouter tout de suite : « La solution est que les grandes décisions soient prises dans un cercle élargi à ceux qui ont les moyens de la décision », avant de prévenir : " les conséquences des décisions prises nous conduiront à d'autres réactions".
Il faut donc que les Congolais et les autres partenaires se parlent. Jean-Pierre Kalamba en est conscient, mais se trouvé gêné par l’hypothèque de la politisation même du bruit des moustiques : "Je n'appelle pas cela dialogue, appelez cela comme vous voulez car si je dis dialogue on me dira que comme Kabila a dit dialogue, lui de la CENI n'est pas indépendant car il a dit aussi dialogue. Le terme Concertations a aussi été utilisé, quel est l'autre terme pour désigner les gens qui parlent d'hommes à hommes", s’interroge-t-il.
On en vient alors aux conséquences de ce dialogue nécessaire autour du calendrier électoral. Sur cette question : une opinion bouillante réclame la tenue des « élections essentielles », c’est-à-dire les législatives nationales et la présidentielle. Les tenants de cette « solution », qui se réclament comme défenseurs et promoteurs de la démocratie, oublient, d’une part, que la vraie démocratie se vit à la base et non au sommet, et, d’autre part, que ce sont eux qui avaient réclamé un calendrier électoral global.
Aujourd’hui, une chose est claire : les délais constitutionnels sont partis pour être dépassés, mais cela n’implique nullement une entorse à la loi fondamentale. Pour la simple raison que la RDC n’en sera pas à sa première expérience puisque les élus de 2006, aux parlements provinciaux, au Sénat comme aux gouvernorats de provinces continuent à siéger et à travailler sans que cela n’énerve la Constitution. Celle-ci ne l’est pas seulement pour les députés nationaux et le Chef de l’Etat, mais pour tout le monde. L'article 70 de la Constitution, alinéa 2, stipule qu'à "la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu'à l'installation effective du nouveau président élu" C’est cet alinéa qui s’applique, mutatis mutandis, à tous les niveaux des élections.
Je chute en paraphrasant mes confrères de Top Congo FM qui tirent cette conclusion des déclarations du Rapporteur de la CENI : La CENI évoque des problèmes financiers, la communauté internationale, qui insiste particulièrement sur la tenue dans les délais de l'élection présidenti."

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