« La famine un danger pour l'Afrique en générale »

" L'ouvrage traite des possibilités de mobilisations des ressources alimentaires afin de satisfaire les besoins d'une population en croissance, du rôle décisif des transformations socio-économiques progressistes et d'une politique démographique scientifiquement argumentée venant les compléter. La solution du problème alimentaire est pour beaucoup tributaire de facteurs économiques et politiques extérieurs parmi lesquels la détérioration des termes de l'échange, la subvention de l'agriculture des pays développés, la lutte pour un nouvel ordre économique, La présente étude est une somme du dépouillement d'abondantes données statistiques qui met en valeur la relation entre la croissance démographique et les problèmes alimentaires de l'Afrique subsaharienne.La famine, Héritage du colonialisme.L'analyste de tel ou tel phénomène social requiert une démarche historique et la mise en lumière de ses sources profondes. Les causes premières de la grave situation alimentaire que l'on trouve aujourd'hui dans les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine ne peuvent être étudiées hors du contexte de la préhistoire coloniale de ces pays. La diffusion massive de la famine et de la malnutrition dans les pays en développement est une des conséquences les plus tragiques de l'époque coloniale. Le problème alimentaire actuel focalise des retombées du lourd héritage du colonialisme comme une économie arriérée où domine une agriculture primitive et peu productive, un supplément agraire chronique, un taux de chômage partiel et complet énorme, un niveau de vie misérable des larges masses populaire, l'alphabétisme de la majorité de la population, etc. selon certains auteurs, la cause majeure et première de la situation alimentaire désastreuse des pays en développement est l'exploitation à outrance et de longue durée de leurs ressources naturelles et humaine par le capital monopoliste, par des méthodes d'abord coloniales, puis néo-coloniales, définissant la faim comme « un produit du système colonial », le chercheur Brésilien de renom Josué de Castro écrivait : « La faim a été surtout engendrée par l'exploitation inhumaine des colonies et leurs richesses, par le système des latifundia et la monoculture, qui épuisent les ressources des colonies afin que le pays exploiteur puise acquérir à bas prix les matières premières nécessaires à la prospérité de son industrie.Les sources du problème de la faim remontent au début de la conquête et de la colonisation des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine où le capitalisme, qui n'avait pas encore eu le temps d'adapter le régime social des pays asservis aux besoins de la reproduction du capital des métropoles, usait largement de méthodes extra-économiques de pillage : expropriation des domaines de la population autochtone, confiscation d'énormes massifs des meilleures terres pour les plantations, cultures d'exportations « imposées », travail forcé, etc. Après avoir mis en place à la fin du siècle dernier un vaste système colonial, les puissances colonisatrices commencèrent l'exploitation systématique des richesses de ses colonies et sémi-colonies. Cela eut pour résultat une profonde déformation du processus de reproduction dans ces pays qui freina leur progrès économique et social. La colonisation empêcha le développement des forces productives dans la branche majeure de l'économie des pays asservis, l'agriculture, réduisant à la ruine et à la misère des peuples de millions d'individus. C'est ainsi que fut mise en place la prémisse socio-économique de la faim. La famine faisant des millions de victimes devint un phénomène inhérent à l'époque du colonialisme.Un des chapitres les plus tragiques de l'histoire de la question alimentaire à été écrit par l'Inde qui resta plus de deux siècles sous la domination coloniale britannique. Par les tarifs imposés, l'exploitation concurrentielle de produits industriels bon marché, l'aménagement de plantations la Grande-Bretagne ruina l'économie manufacturière et agricole de cet antique pays qu'elle transforma en appendice agraire producteur de matières premières. Des millions d'ouvriers indiens de l'industrie textile, de la métallurgie, des manufactures de poterie se trouvèrent sans travail. Miséreux et déshérités, ils quittaient les villes pour les campagnes et allaient grossir les rangs du prolétariat agricole. Au long du XIXesiècle le nombre des artisans en Inde tomba de 2% à 10 % de la population, alors que le pourcentage de la population occupée dans l'agriculture passait de 60 à 75%. Une famine qui n'était nullement liée à des fléaux naturels déferla sur le pays; le XIXesiècle en Inde a été un siècle de terribles disettes et de crises démographiques prolongées au cours desquelles l'effet de la forte natalité était réduit à zéro par de brusques poussées de mortalité. La crise alimentaire et démographique en Inde avait pour origine la longue stagnation de la production agricole indienne durant deux siècles d'administration coloniale."

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