« La mort de notre vieux Mayala Cléophas nous fait mal et désolationt totale en ville, comme en térritoire de Beni qui va succéder à sa place comme historien où sont les licenciés qui ont étudié histoire ? »

" Mort d'un parent: les conséquences sur la famille. Nos parents étant souvent le ciment de notre clan, leur mort entraîne inévitablement quelques remaniements de la structure familiale: nouvelle organisation autour de Noël, par exemple, ou encore, éclatement de chicanes latentes entre frères et soeurs. «Sans parents, la dynamique de la famille change complètement, dit Fabienne. On n'est plus "obligés de bien s'entendre" pour faire plaisir aux parents. On peut établir la relation qu'on veut les uns avec les autres, sans obligation.» Certains se rapprochent, d'autres s'éloignent.
On vivra donc une période de flottement avant de prendre ou non une nouvelle direction. Fabienne a ainsi resserré des liens avec la famille élargie. «Quand des cousins et cousines sont devenus orphelins à leur tour, je savais ce que c'était que de perdre un dernier parent survivant. Puis, peu à peu, il y a toujours eu quelqu'un pour prendre le leadership des fêtes de Noël, du jour de l'An, d'un brunch de Pâques, d'une épluchette de blé d'Inde, etc. Toute la famille s'est assurée que ces traditions perdurent.» Orpheline: se sentir toute petite tout en...Il n'y a pas d'âge pour se sentir orpheline. Même si on est une adulte responsable et qu'il y a belle lurette qu'on ne dépend plus de nos parents, la douleur de les perdre n'en est pas moins vive ni moins longue à guérir.
Geneviève, 23 ans, a perdu sa mère alors que celle-ci n'avait que 57 ans. «En octobre 2009, elle s'est levée un matin avec une douleur au ventre, et en février 2010, elle est décédée des suites d'un cancer extrêmement ravageur. J'espérais que ma mère connaisse mes enfants, me voie m'accomplir dans mon nouveau travail... Je croyais qu'elle serait toujours là. Mais les choses n'ont pas été telles que je les avais imaginées. On ne sait jamais ce qui peut nous arriver. J'en ai vraiment la preuve.»
Devant la mort de nos parents, un seul dénominateur commun: le vide et la peine. À la puissance 1 000. S'il est toujours très difficile de perdre quelqu'un qu'on aime, dans le deuil d'un parent, tout est plus prononcé, plus vif. «Le lien sanguin est significatif. Nos parents sont souvent les seules personnes de qui on acceptait de se faire dire certaines choses, sans compter qu'ils ont été les principaux témoins de toute notre histoire», explique Josée Jacques, psychologue et auteure du livreLes Saisons du deuil.
Orpheline: se sentir toute petite tout en devenant adulte
Même si on est une adulte, le sentiment d'abandon au décès de nos parents est aussi présent que si on était devenue orpheline à un jeune âge. Plusieurs personnes ayant perdu un parent décrivent le même sentiment: celui de redevenir tout petit, démuni, sans défense. Comme Liliane, 62 ans, qui a perdu ses parents il y a 25 ans. «C'était comme être abandonnée par quelqu'un qu'on aime profondément. Lorsque j'y pense, les mêmes sentiments d'impuissance et de tristesse m'envahissent encore. Bien sûr, quand je parle de mes parents, j'ai le front haut, mais à l'intérieur de ma poitrine bat toujours le coeur d'une enfant qui cherche ses parents lorsqu'elle revient de l'école.» Paradoxalement, perdre nos parents peut en même temps nous faire sentir qu'on arrive à l'âge adulte. «On réalise qu'il n'y a plus de génération tampon entre nous et la mort. Sur le tremplin, ce sera bientôt notre tour de sauter. Inévitablement, la perte de nos parents nous ramène à notre propre mortalité», explique la psychologue Louise Handfield-Champagne. Dans la chaîne familiale, on est maintenant au sommet... parmi les prochains à partir! Pour Francine, le deuil de sa mère, si douloureux soit-il, a aussi été le départ d'une nouvelle étape de sa vie. «Malgré mes 40 ans, je devenais dans ma tête, pour la première fois, une adulte, une femme et une mère. Je n'étais plus l'enfant de quelqu'un.»On accepte les rites funéraires.«C'est aidant de voir que nos parents étaient aimés», souligne Josée Jacques. On crée un lieu de rassemblement où les gens peuvent, s'ils le veulent, prendre la parole ou laisser un petit mot ou un souvenir au sujet du défunt. «Les funérailles ont été une grande délivrance pour moi, confie Geneviève. Voir ma mère dans son lit, décédée, a aussi été extrêmement bénéfique. J'ai pu la serrer dans mes bras, l'embrasser, alors qu'elle était si sereine et exempte de douleur, enfin! Je l'ai sentie avec moi durant ces instants, son âme était réellement palpable dans la chambre. Et pour la cérémonie, je me suis permis d'écrire un mot pour tous les gens qui y étaient.»
On raconte notre histoire.«Chaque fois qu'on le fait, on libère des émotions différentes, qui finissent par devenir moins intenses», explique Christiane Lerhe. On trouve une oreille attentive pour raconter ce qu'était notre relation, nos bons (et mauvais) souvenirs, les derniers moments, les funérailles, etc. On craint de casser les oreilles de nos proches? On se joint à un groupe d'entraide pour endeuillés afin de pouvoir raconter notre histoire sans gêne."

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