« Le deuxième plus haut bâtiment du monde se trouve à Tianjin en Chine »

" Ce gratte-ciel en forme de spirale doit être inauguré cet été. Il culminera à 632 mètres, soit 198 mètres de moins que la Burk Khalifa à Dubai.Ce sera le bâtiment le plus élevé de Chine (632 m) et le deuxième plus haut au monde, derrière la tour Burj Khalifa à Dubai (828 m). Les premiers occupants de la Tour de Shanghai, qui mêle bureaux et appartements, pourront emménager cet été. SelonLe Figaro, l'opération se fera en deux temps : ce seront d'abord les salariés des entreprises ayant loué des bureaux dans la tour qui s’installeront. A eux seuls, ils occuperont 573.000 m2 (de quoi accueillir plus de 25.000 salariés). Puis les logements suivront, selon des experts impliqués dans le projet hors de toute annonce officielle. Situé en plein cœur du quartier des affaires de la ville, le bâtiment comprendra également un hôtel situé au 110e étage.
«Le symbole du regard vers l’avenir du peuple chinois »
Plus petite de 200 mètres que sa grande sœur la Burj Khalifa, la Tour de Shanghai a été réalisée par le même architecte, l'Américain Marshall Strabala. Mais ce gratte-ciel, pourvu d'une double enveloppe, se veut surtout être «une icône, le symbole du regard vers l’avenir du peuple chinois », selon Grant Uhlir, responsable de l’expertise et directeur de Gensler, cabinet d’architectes américain choisi pour le projet.
Décidément habitué aux superlatifs, l'édifice au coût de 2,4 milliards de dollars entend aussi disposer de l'ascenseur le plus rapide du monde. Du sol, on pourra atteindre le sommet en 35 secondes seulement. Soit une vitesse vertigineuse de 18 mètres par seconde.
Lorsque le vent soufflera fortement,la structure amovible de la tour lui permettra par ailleurs de tanguer d'un mètre au sommet. A noter enfin qu'il n'y a pas de 4e étage,le chiffre 4 étant en chinois l'homonyme de « mort ». Ultime exorcisme,peut-être,sa forme de spirale n'est pas sans rappeler l'ADN… l'essence de la vie. Une course vers le ciel. Mondialisation et diffusion spatio-temporelle des gratte-ciel.La construction de gratte-ciel a des ressorts aussi bien fonctionnels que symboliques. Les gratte-ciel trouvent sens à l’échelle locale, nationale mais aussi à l’échelle mondiale. L’analyse de la diffusion spatio-temporelle de la construction de gratte-ciel met en évidence leurs liens forts avec les contextes économiques et idéologiques et souligne dans une certaine mesure la convergence des modes de vie de la population mondiale. «Nous construisons à une hauteur qui rivalisera avec la tour de Babel».
William Le Baron Jenney, 1883 (cité par Judith Dupré, 2005). «Les signes s’exposent dans une matière, une forme et plastique qui ont une double fonction d’usage et de représentation».
Armand Frémont, 1976. Le débat sur la construction de tours est récurrent dans les capitales européennes. Si Londres s’est lancée dans la course au gratte-ciel avec les constructions récentes deOne Canada Square(1991, 235 m) le plus haut immeuble habitable de Grande-Bretagne, situé à Canary Wharf et duSwiss Re Building(2004, 180 m) dans la City, la plupart des autres capitales européennes semblent à la traîne, même si quelques villes telles que Vienne ou Francfort font figure de précurseurs (Károlyi, 2007). Dans la capitale française, les réticences à la construction de tours sont encore fortes, et au cœur de Paris la Tour Montparnasse (1972, 210 m) comme la Tour Zamansky (1970, 90 m) sont finalement bien isolées dans les arrondissements centraux, tandis que dans certains arrondissements périphériques ont fleuri quelques bouquets de tours aujourd’hui décriées, telles que celles du Front de Seine (16 tours de 96 m dans le 15earrondissement), celles du quartier des Olympiades et du quartier Massena (13e) et enfin les Orgues de Flandre et la Tour de Flandre dans le quartier de la Villette (19e). À quelques kilomètres, hors des murs de la capitale, le quartier d’affaires de la Défense se hérisse de tours de plus en plus hautes, tandis que les plus anciennes sont «régénérées» avec l’intention affichée d’attirer les investisseurs et les promoteurs étrangers (Paquot, 2007). On le voit d’emblée, ce sont surtout les quartiers d’affaires, la City et Canary Wharf, la Défense, le Bankenviertel de Francfort qui sont des quartiers de gratte-ciel. Le lien entre ces bâtisses et les sphères économique et financière paraît donc primordial. En effet, la dynamique du secteur de l’immobilier est fortement corrélée aux conjonctures économiques nationales ou mondiales. C’est d’autant plus vrai pour les immeubles de grande hauteur dont la construction est particulièrement onéreuse et fortement dépendante des capacités d’investissement disponibles. Pour autant, il existe d’autres ressorts à la construction de ces impressionnants bâtiments, qui sont autant, sinon plus importants. Les gratte-ciel sont, en effet, des emblèmes d’une entreprise, d’une ville, voire d’un pays. Ce sont des signaux qui sont envoyés sur la scène mondiale avec des objectifs bien précis." Une course vers le ciel."

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