« Rdc: Gratuité et qualité de l’enseignement primaire en rdcongo quel intérêt pour la population qui soufrent pendant long temp ? »

" Comme plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, la R.D.C connaît une situation singulière quant au retard dans le domaine de l'éducation d'une part et dans celui de la gratuité de l'enseignement primaire d'autre part, en cela que les niveaux d'éducation et de la formation de sa population régressent du jour le jour. Les voix s'élèvent quotidiennement pour décrier non seulement de la baisse vertigineuse du niveau d'enseignement mais aussi du coût de cet enseignement qui tombe sur les têtes des parents, avec cette conséquence que l'on constate la hausse d'analphabètes par rapport à l'augmentation du taux de la population. D’après l’article 43 de la Constitution actuelle de la République Démocratique du Congo (RDC), l’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements publics. S’appuyant sur cette disposition constitutionnelle, la nouvelle loi portant organisation et fonctionnement de l’enseignement insiste également sur la nécessité de la gratuité de l’enseignement primaire. Où en est-on en réalité ? Avant l’adoption de cette loi par le Parlement en 2011, le Gouvernement a instauré, dès le début de l’année scolaire 2010-2011, la gratuité dans les trois premières classes du primaire, projetant son extension aux classes de 4ème, 5ème et 6ème années au cours de l’année scolaire 2011-2012. L’ensemble de ces orientations constitutionnelle, légale et gouvernementale constitue un important progrès dans l’optique de la réalisation de l’Éducation Pour Tous d’ici 2015. En effet, la scolarité ne peut être obligatoire, ni universelle si elle n’est pas en même temps gratuite. Il y a plus de dix ans, l’UNICEF a souligné ce fait en retenant l’instauration des frais scolaires comme le principal obstacle à la scolarisation universelle en RDC. Tout récemment, à travers le document de stratégie de développement de l’enseignement, le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel a reconnu, à son tour, que “le recours institutionnalisé aux contributions des ménages pour faire face au financement du système éducatif représente une barrière importante à la scolarisation universelle.”[ 1]La gratuité de l’enseignement s’avère ainsi l’un des facteurs d’accès des enfants et des jeunes à l’éducation, un des éléments propres à assurer l’égalité des chances, une des composantes du droit à l’éducation. Elle est donc un moteur de progrès et constitue, pour le pays, un enjeu social et politique[ 2].
Cependant, “il ne suffit pas de constater que les stipulations constitutionnelles et légales font de la gratuité de l’enseignement primaire un principe tiré des instruments juridiques internationaux et régionaux, il faut dégager l’état des lieux et le rapport entre ces stipulations et l’effectivité de cette gratuité, issue elle-même du droit à l’éducation. La notion préoccupe certes l’État, les autorités publiques, les acteurs privés (entreprises) et civils (O.N.G) mais la question liée à sa mise en application les sépare ; certains (État, autorités publiques) préfèrent la laisser lettre désuète ou tout au moins lui trouver une formule qui ne peut être une grande charge pour eux, alors que d’autres (acteurs privés et civils) revendiquent l’application immédiate, effective et absolue du principe”[ 3]. Cette problématique est d’autant plus épineuse en RDC que la gratuité est instituée au moment où la nation fait face à une multitude de défis et où tout semble prioritaire pour son développement. Dans ce contexte, marqué par le conflit des priorités, des questions fondamentales méritent d’être posées : “Le rêve de la gratuité n’est-il pas un ennemi redoutable en face duquel se trouve actuellement la RDC ? Si elle est, certes, indispensable pour assurer l’éducation pour tous, la gratuité est-elle possible dans l’immédiat ? Sans une planification rationnelle, ne va-t-elle pas renforcer la dégradation de la qualité de l’enseignement primaire ? Quelles sont ses implications ? Comment assurer un enseignement primaire à la fois gratuit et de qualité ?” Ces questions sont examinées dans cet article qui s’articule autour de cinq points. Le premier point discute des concepts gratuité et qualité alors que le second retrace l’historique de la gratuité de l’enseignement en RDC. Le troisième pose rapidement le diagnostic de l’enseignement primaire au triple niveau de l’accès et de la fréquentation, de l’efficacité interne et de l’offre éducative. Les deux points suivants analysent l’impact de la gratuité sur l’environnement de l’apprentissage et proposent ce qui pourrait être fait pour que la qualité de l’enseignement primaire soit sauvegardée. L’Unicef salue la «gratuité progressive» de l’enseignement primaire en RDC. La RDC a enregistré d’énormes progrès dans le volet éducation des objectifs du millénaire pour le développement. La représentante adjointe de l’Unicef en RDC, Sylvie Fouet, l’a affirmé mardi 19 août au cours d’un café de presse à Kinshasa."

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