« Crise politique dans ces jours entre les politiciens en République Démocratique du Congo Joséph Kabila et Tsisekedi Wa Mulumba: La récente crise en RDC met malheureusement à nue une classe politique majoritairement avide de pouvoir, apathique dans l’exercice de son mandat et presque aphasique dans la défense des intérêts du pays. Il y a quelques jours encore nous apprenions le rejet par l’Assemblée nationale de la demande d’interpellation du premier ministre MATATA PONYO par le député de l’opposition Jean Lucien BUSA alors que le droit d’interpellation pour explication est l’une des premières prérogatives de tous les députés de l’Assemblée nationale. Comme argument de rejet, les députés de la majorité ont affirmé que cette démarche était inopportune ; reste à se demander si la situation critique dans laquelle le pays se trouve ne mérite pas éclaircissements et si la population doit attendre le moment opportun pour entendre celui-là même qui avait promis d’informer régulièrement sur la gestion du pays »

Parcours : Depuis l’accession de la RD Congo à l’indépendance, le parcours du politicien congolais typique semble se routiniser en un schème continu reproduisant le même modèle décennie après décennie, donnant naissance à 2 types de politiciens. Sous d’autres cieux où le vocable démocratie n’est pas qu’un slogan creux, l’interpellation est une pratique courante dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale et les ministres sont interpellés presque chaque semaine mais comparaison n’est pas raison rétorqueront sûrement les politiques congolais ; force est de constater que les interpellations des ministres au Congo deviennent un véritable luxe. L’héritage de MOBUTU: Pendant 32 ans, Mobutu a façonné l’histoire politique, économique, sociologique et culturelle du Congo. Il l’a tellement imprégnée de sa personne que tous ceux qui ont vécu sous son règne ont été influencés d’une manière ou d’une autre par tout ce qu’il représentait. Hormis le sens de l’unité du Congo qui demeure aujourd’hui son plus bel héritage, ses égarements peuvent aider à expliquer ce qui se constate aujourd’hui. Les vertueux par contre maintiennent le cap à contre courant en demeurant coûte que coûte conservateurs des valeurs et idéaux et plus que jamais résistants aux appels de pieds des antivaleurs et de l’ascension sociale rapide. Mais bien souvent, il est difficile dès l’aube de leur carrière politique d’augurer quel type de politiciens ils seront car tous se présentent étrangement comme des idéalistes; ils affichent tous en début de parcours des principes éthiques et politiques qui feraient « rougir » les héros africains tels Lumumba et Sankara. Cette posture leur confère crédit et sympathie auprès des futurs électeurs qui verraient ainsi en eux les hommes providentiels tant attendus.
C’est seulement lors de leur prise de fonctions que leur véritable personnalité se manifeste, on y découvre la différence entre les vrais idéalistes et les aigrefins.
On assiste alors bien souvent à une mutation en profondeur de ces hommes politiques car confrontés à la réalité du terrain. Là précisément s’effectue la cassure entre les loups déguisés en agneaux et les véritables idéalistes véritablement entrés en politiques pour bouger les lignes. Ainsi donc, les véreux verront leurs ambitions prendre le dessus sur les idéaux, chose qui indubitablement amènera à un marchandage des valeurs qui poussera notre politicien à accepter sans grande vergogne le débauchage politique consécutive au débauchage des valeurs. À ce stade, les principes et idéaux d’antan agonisent sous les poids de l’ambition désormais omniprésente. Leur phrase favorite à cet instant est : « la politique ça se gagne à l’intérieur du système pas à l’extérieur. On peut encore citer l’exemple de l’ex chef de guerre et ancien député désormais exilé politique, ROGER LUMBALA qui a cru bon d’aller en villégiature à Kigali et à Bujumbura pendant les vacances parlementaires au moment le régime de Kigali est accusé de soutenir la rébellion du M23 qui sème la désolation dans l’Est de la RDC. Pour comprendre véritablement le politicien congolais il est important de questionner et d’analyser son cheminement. Le premier groupe de politiciens congolais compte en son sein ces élites responsables qui s’identifient à l’idéal de la démocratie pluraliste et de l’État de droit pour le bien-être social du peuple. Ces hommes et femmes à la probité éprouvée croient en la démocratie comme système politique nécessaire au développement du pays. Ils aspirent au progrès social pour toute la population congolaise. Ces politiciens sont généralement des hommes et des femmes de caractère ayant des convictions et défendant des valeurs de liberté. Ils se distinguent dans la vie quotidienne par leur intégrité morale et leur constance politique. Malheureusement la RDC nous a montré très peu d’exemples de ce type de politiciens, il n’y a qu’à voir l’état actuel du pays. Le second groupe de politiciens fait en revanche partie de cette fameuse élite congolaise qui se caractérise par la légèreté et l’opportunisme. Sur leur CV politique on constate souvent qu’ils ont déjà fréquenté trois ou quatre partis politiques souvent idéologiquement opposés ; leur degré de débauchage est sans commune mesure car ils sont autant prêts à soutenir une dictature qu’une démocratie. Ils ne s’identifient à aucun idéal politique et se montrent indifférents à la misère du peuple. Pour eux, seul l’intérêt personnel compte et agissant parfois comme des parasites, ils ambitionnent de conseiller « le Roi » et pour cela, ils flattent, flagornent, caressent et écartent tous ceux qui les empêcheraient d’atteindre ce but. Faire la politique est en premier lieu considéré comme le moyen le plus rapide pour gravir l’échelon social. La crise économique généralisée et l’inversion des mœurs aidant, ce groupe de politiciens « sangsues » et sans convictions, ni valeurs morales forme malheureusement le gros de l’actuelle classe politique.

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