BENI VILLE ET TÉRITOIRE LA CIBLE DES ATTAQUES RÉPÉTITIVE DES PRESUMES ASSASINS DES ADF-NALU : AUX ENVIRON DE 1H30 DU MATIN D'AUJOURD'HUI A MAYANGOSE PRES DU PARC DE VIRUNGA FAIT UN BILAN PROVISOIR DES 3 CULTIVATEURS TUÉ A COTÉ DES PLUSIEURS MAISONS INCENDIÉ SELON NOS SOURCE SUR PLACE. CE DEPUIS L'APRÈS MIDI D'HIER 25 DÉC, QU'UN MOUVEMENT A ETÉ SIGNALER DANS LE QUARTIER BEL AIRE, MUNZAMBAYI ET AUTRES QUARTIER DE LA COMMUNE RUWENZORI. L'ARMÉ RASSURE A LA POPULATION DE N'EST PAS PANIQUER ET QUE DESORMAIN LA SITUATION SOUS CONTRÔLE. SUITE A CETTE SITUATION, LE QUARTIER MUNZAMBAYI, BEL AIRE... ONT VIDÉ LEURS HABITATION POUR VENIR PASSÉ NUIT DANS LE QUARTIER SÉCURISÉ. Cette attaque, porte la signature des ADF-Nalu, l’un des groupes rebelles les plus secrets et le plus redoutés en RDC. Depuis des années, les ADF-Nalu terrorisent des dizaines de milliers de civils dans la région de Beni, dans le Nord-Kivu. Insécurité à Beni : Adf-Nalu sur les traces de Boko Haram ? Grâce à leur dirigeant, Jamil Mukulu, un chrétien converti à l’islam, les ADF-Nalu ont cessé d’être un problème congolo-ougandais pour prendre une dimension régionale en tant qu’élément de la nébuleuse islamiste radicale en Afrique de l’Est. Toutefois, d’une part, il subsiste de nombreuses zones d’ombre sur les liens entre les ADF-Nalu et les organisations islamistes radicales de la région et, d’autre part, l’islamisme de ce groupe armé parait superficiel. Et dans la genèse faite du mouvement, le rapport relève qu’ en septembre 1995, à Beni dans la province congolaise du Nord Kivu, Yusuf Kabanda, un des dirigeants de l’opposition musulmane ougandaise armée, scelle avec le commandant Ali Ngaimoko de l’Armée nationale pour la libération de l’Ouganda (Nalu) une alliance dénommée les Forces démocratiques alliées-Armée nationale pour la libération de l’Ouganda (ADF-Nalu). Conclue hors de l’Ouganda avec l’aide des services secrets soudanais et congolais, cette alliance regroupe deux mouvements défaits par l’armée régulière dénommée Force populaire de défense de l’Ouganda (UPDF). Sans liens idéologiques ni opérationnels préalables, ces deux mouvements ont en commun d’être opposés au régime ougandais, de se trouver au même moment sur le sol congolais et d’être proches, chacun de leur côté, d’ennemis de Kampala. Est de la RDC : l’ONU prévient que le combat contre les rebelles ougandais sera long ». L’avertissement, signale-t-elle, émane des Nations Unies. Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu et chef de la Monusco, Martin Kobler estime effectivement qu’ »On ne peut pas gagner ce combat rapidement (…) Ce sont des terroristes, ce sont des criminels, c’est un combat asymétrique, qui est très, très difficile à gérer ». Il le déclare au cours de la conférence de presse hebdomadaire de son Organisation, le mercredi 10 décembre 2014. Toutefois, avec les ingrédients de l’histoire tumultueuse de la RDC depuis 1960, l’enjeu que représente Beni mérite d’être perçu différemment… Kidnapper des femmes, des jeunes, parfois des familles entières pour peu qu’elles se soient trouvées dans les champs au mauvais moment, c’est en effet la marque de fabrique des ADF-Nalu, une rébellion ougandaise à l’origine qui demeure peu connue. La pratique est devenue frénétique. « Les cas d’enlèvement sont passés de 24 à 382 de 2010 à 2013 », indique Teddy Kataliko, président de la société civile à Beni. 660 kidnappings en trois ans Au total, en trois ans, la rébellion a enlevé 660 personnes. Des recrutements forcés pour former des combattants ou travailler dans les champs. Selon John (pseudonyme), enlevé à l’âge de 19 ans et qui a passé six ans avec les ADF-Nalu, le mouvement se radicalise parce qu’il se sent menacé. « Avant, l’armée et les ADF cohabitaient très bien. Depuis que le gouvernement a lancé des opérations contre les ADF en 2010, ils sont devenus agressifs. Ils sont au courant qu’il y a une coopération entre l’armée ougandaise et congolaise pour lancer une offensive. C’est pour ça qu’ils sont plus méchants avec la population, affirme-t-il. Les ADF-Nalu interdisent aux civils d’aller dans les champs, car il peut y avoir des militaires qui se déguisent en civils pour essayer de les attraper. Du coup, quand ils voient quelqu’un dans les champs, ils le kidnappent plutôt que de prendre le risque que ce soit un militaire ou quelqu’un qui puisse révéler leurs positions, explique-t-il encore. Depuis un mois, et après la victoire sur le M23, l’armée congolaise annonce une offensive imminente contre les ADF-Nalu. Mais à Oïcha, en plein cœur du territoire de la rébellion, l’offensive se fait trop attendre. Depuis un an, malgré la présence de l’armée et de casques bleus, la sécurité n’a fait que se dégrader. Il faut que l’État en finisse une bonne fois pour toutes avec ces rebelles, pour qu’on puisse retourner dans nos champs. Car c’est ça notre activité ! Sinon, comment on va pouvoir manger ?, lance un habitant. le territoire de Beni est en train de subir une épreuve que jamais.

RD Congo – Massacres de Beni : Un an après… devoir de mémoire
Il y a un an débutaient les massacres de Beni dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Sans aucun signe annonciateur, un havre de paix, Beni, s’est transformé, du jour au lendemain, en sordide abattoir. Des escadrons de la mort s’exprimant, pour la plupart, en kinyarwanda, surgissent des fourrés et se mettent à tuer femmes, enfants, vieillards,… sans motif apparent. Les victimes agonisent et meurent dans des conditions particulièrement atroces. Les tueurs se servent de machettes, de haches, de pilons, de douilles de houe, de marteaux, de couteaux. Les scènes de crime livrent un spectacle insoutenable, mais ce n’est pas ce qu’il y a de pire. Le pire est qu’à chaque fois, les assaillants repartent sans que l’armée et les casques bleus, pourtant positionnés non loin de là, ne soient en mesure d’en capturer un seul.
Certains massacres durent des heures. On compte jusqu’à trois massacres par semaine. Dans leur déclaration du 23 mai 2015, les évêques du Kivu, réunis dans la ville voisine de Butembo, parlent de« génocide ».
Qui sont les massacreurs ?
Face au flou entretenu sur l’identité des tueurs, une pétition a été lancée sur le web réclamant une enquête pénale internationale. Pour le gouvernement de Kinshasa, les massacres sont le fait des rebelles islamistes ougandais des ADF, une version qui ne convainc pas. Ces rebelles ont été vaincus militairement en avril 2014. Leur chef, Jamil Mukulu a fui la région pour s’installer en Tanzanie. Les massacres ont commencé six mois après la fuite des dirigeants du mouvement islamiste. Les premières informations recueillies auprès de la population et des rescapés sont que les tueurs n’ont rien de commun avec les ADF, un groupe armé que la population locale connaît depuis 1995 et qui ne s’est jamais livré aux tueries de ce genre. Dans son article du 21 octobre, la journaliste belge Colette Braeckmandoute que« ces atrocités soient réellement l’œuvre des ADF » [1]. Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mbusa Nyamwisi, originaire de Beni, le cerveau des massacres n’est autre que le général Mundos, un proche deJoseph Kabilaqu’il accuse d’être à la fois le commandant des unités de l’armée sur place et le commandant des escadrons de la mort qui commettent les massacres [2].« Les gens parleront », dit-il en lançant un appel pour une enquête pénale internationale.
Avec le temps, les soupçons vont de plus en plus peser sur certaines unités de l’armée en complicité avec des assaillants qui s’infiltrent sur le territoire congolais à partir des zones frontalières de l’Ouganda et du Rwanda voisins, où se sont repliés les éléments du M23, une milice tutsie parrainée par les gouvernements des deux pays [3]. Mais on n’est pas toujours avancé tant que des enquêtes judiciaires crédibles ne seront pas menées et que des poursuites seront engagées contre les tueurs, leurs complices et leurs commanditaires.
Pour une enquête pénale internationale
Pour éviter que ces atrocités ne rejoignent la pile des milliers d’autres restées impunies, des voix continuent de s’élever pour réclamer une enquête pénale internationale. L’organisme DESC a lancé une pétitionappuyée par deux vidéos [4]illustrant une partie des atrocités. De son côté, dans son rapport de décembre 2014 l’ONG américaine Human Rights Watch a également appelé à la mise en route d’une enquête pénale internationale. En décembre 2014, un forum organisé par la société civile du Nord-Kivu s’est clôturé sur un ensemble de recommandations appelant notamment à la mise en route d’une enquête pénale internationale. Des appels qui sont parvenu au gouvernement de Kinshasa qui se mure dans le silence, probablement pour ne pas embarrasser des personnalités haut placées qui seraient derrière ces tueries.
En effet dans son point de presse du 24 novembre 2014, le ministre de la Communication Lambert Mende a affirmé que les massacreurs bénéficiaient de la complicité des personnalités« à tous les niveaux des institutions » [5]du pays. Il n’a jamais été entendu par la justice pour recueillir la liste de ces personnalités et les renseignements dont il disposait sur le niveau de leur implication dans les crimes. En tout cas, au même moment, plusieurs personnalités locales, des hommes d’affaires et des membres des partis d’opposition étaient arrêtés et transférés dans des prisons secrètes à Kinshasa [6], avant d’être relâchées. Les massacres se poursuivaient ce qui signifie que les autorités n’avaient pas cherché dans la bonne direction. Manœuvre de diversion ou égarement involontaire ?
Quoi qu’il en soit, il faudra un jour que lumière soit faite sur cette effroyable affaire. Cela passe par le devoir de mémoire. Ne jamais oublier ces victimes, car c’est à force d’oublier les victimes comme celles de Beni, que le bilan de la tragédie du Congo en est aujourd’hui au chiffre ahurissant de six millions de morts. Dans le silence de la« communauté internationale ».

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