RDC DIALOGUE NATIONALE : Quand à l’ordre du jour de ce forum, il a estimé que la question du calendrier électoral qui est global pour le moment doit muer pour devenir consensuel, parce que telle est la demande formulée par un grand nombre. Les délégations des partis politiques et de la société civile continuent à défiler auprès du Président de la République, Joseph Kabila Kabange, pour les consultations en vue du dialogue national. Après la vague de lundi à mercredi dernier, le Chef de l’Etat a poursuivi ses entretiens jusqu’à vendredi 05 juin au Palais de la Nation avec un break le week end. Globalement, toutes les délégations ont exprimé leur accord quant à la tenue de ce dialogue. Que faire alors pour aplanir cette difficulté ? A cette question, le Speaker de la Chambre Haute du Parlement a dit avoir réservé la primeur de la solution au Chef de l’Etat qui, a-t-il ajouté, est mieux placé pour la. Toutes les délégations reçues au Palais de la Nation sont d’accord pour le dialogue, les élections et le calendrier électoral comme principal point à l’ordre du jour, une modération congolaise et le caractère inclusif de ce dialogue qui doit impliquer toutes les tendances sociopolitiques. Lundi 08 juin 2015, le Palais de la Nation a repris de l’animation avec une nouvelle vague de délégations. Pour ce nouveau round, le Président de la République a reçu, tour à tour, les délégations de l’Opposition Républicaine, de la Société civile et du Regroupement des femmes conduites respectivement par Léon Kengo Wa Dondo, Cathy Kalanga et Elysée Minembwe. Comme celles de la semaine dernière, toutes ces délégations ont exprimé leur adhésion à l’idée d’un dialogue préalable aux élections apaisées. Léon Kengo Wa Dondo a fait savoir que pour faire droit à la nécessité de cet apaisement, il faudra répondre à certaines exigences. Il a évoqué la question budgétaire, rappelant que les ressources allouées dans le budget 2015 pour les élections locales, provinciales, sénatoriales et des gouverneurs sont insuffisantes. Steve Mbikayi, Président du parti travailliste et de la Nouvelle classe politique et sociale a commencé par préciser qu’il s’est rendu auprès du Chef de l’Etat en sa qualité d’opposant et rien d’autre On n’est pas venu ici pour faire allégeance au Chef de l’Etat, a-t-il commencé vendredi dernier, qualifiant, dans la foulée, d’irresponsables les politiciens qui préfèrent répondre aux convocations des chancelleries étrangères et refuser de répondre à l’appel d’un Congolais, qu’est le Chef de l’Etat, pour parler des affaires congolaises. Répondant à ceux qui s’opposent à ce dialogue, il a lancé : Je ne vois pas comment un homme politique peut être contre le dialogue. Même si vous prenez une kalachnikov, à la fin vous allez finir par un dialogue. Il a, par la suite, exprimé la disponibilité de son parti et de sa plate-forme politique à se rendre au dialogue à condition qu’il soit différent des concertations nationales. Steve Mbikayi a, sur le plan pratique, proposé la mise en place d’une commission préparatoire composée des membres de l’opposition et de la majorité présidentielle pour débattre de toutes les questions qui fâchent. Ce dialogue, a-t-il souligné, devra être inclusif, c’est-à-dire impliquer tout le monde. Dernier à être reçu vendredi dernier, Le Président du cartel Forces du futur, Arthur Zahidi Ngoma, a aussi adhéré à l’idée du dialogue. Nous sommes-là pour vous dire que nous devons faire ce dialogue avant les élections, a-t-il déclaré au sortir de son entretien avec le Chef de l’Etat, précisant que nous devons faire quelque chose pour qu’il n’y ait pas une chose qui soit un motif de conflit. Le patron du parti travailliste s’est dit, par ailleurs, opposé à l’ingérence des étrangers dans les affaires congolaises, notamment par le financement des élections qui sont, d’après lui, un symbole de souveraineté nationale. Pour éviter cette ingérence qui finit souvent, selon lui, par des injonctions étrangères sur la vie nationale, il a proposé la création d’une caisse de solidarité pour constituer le budget de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et ainsi éviter l’assistance de l’étranger. Sur ce point toujours, l’ADR a rejeté la position de cette frange de l’opposition et de la société civile qui évoque une médiation internationale, étayant cette position pour les accords d’Addis Abeba et les résolutions du Conseil de Sécurité. Ces documents, a-t-il expliqué évoque une facilitation vers le dialogue et non une modération de ce dialogue. Pour ce qui est de savoir qui doit piloter le dialogue, Gérard Tumba a rappelé que le Conseil de Sécurité a engagé Martin Kobler, patron de la Monusco, à mettre ses bons offices au service de toutes les parties afin que la voie aux élections soit balisée. L’ADR insiste, cependant, que ce n’est pas à lui de les organiser. C’est une activité souveraine, précisant que c’est aux Congolais d’organiser leur dialogue et de prendre à témoin la communauté internationale.

Feuille de route de l’UDPS pour la sortie de crise, le document porte la signature du président national du parti, Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Il contient trois parties essentielles, à savoir : contexte général, causes de la persistance de la crise en RDC, et règlement rapide et satisfaisant de la crise par l’organisation du dialogue politique. Au point 1, l’Udps rappelle le parcours politique du pays, avec quelques éléments historiques ayant marqué l’histoire pour arriver à la crise actuelle. Du début des conflits armés en 1996 à nos jours, en passant par le Dialogue intercongolais, qui avait débouché sur la mise en place du régime de 1+4, les élections de 2006 et 2011…rien n’est resté dans l’oubli. Au deuxième point, l’Udps fait un constat amer : le conflit électoral de 2006 s’est réglé par la voie des armes, tout comme les manifestations du 26 novembre 2011 marquant la clôture de la campagne électorale de la présidentielle ont été réprimées dans la violence ayant entraîné mort d’hommes. Les événements du 19 au 23 janvier 2015 ont bouclé cette page noire des violences politiques ayant causé la mort d’hommes, conclut le document. Voici le plan proprement dit de sortie de crise de l’Udps : A. Configuration politique Les élections de 2011 ont eu le mérite de reconfigurer politiquement la classe politique congolaise et de recadrer la ligne de démarcation claire entre ceux qui soutiennent le système en place et leurs alliés, d’un côté, et ceux qui réclament la vérité des urnes, de l’autre. Deux tendances se dessinent clairement entre les tenants du statut quo et ceux qui militent pour le changement. Ainsi, le contentieux électoral de 2011 se trouve être la cause essentielle de la crise politique actuelle en République Démocratique du Congo. Il va sans dire qu’un dialogue pourra mettre autour d’une table : – Monsieur Etienne Tshisekedi et ses alliés pour le camp du changement ; – Monsieur Kabila et les siens pour le camp du statut quo ; – La modération sera assurée par l’Envoyé spécial du SG des Nations unies en RDC et chef de la Monusco, conformément à la Résolution 2147 du Conseil de sécurité de l’Onu qui dispose : « Autorise la Monusco à appuyer, en coordination avec l’équipe de pays des Nations unies et d’autres acteurs, y compris par l’intermédiaire des bons offices du Représentant spécial du Secrétaire général, les efforts des autorités de la République Démocratique du Congo pour mettre en œuvre les réformes prévues par l’Accord-cadre et pour stabiliser l’Est du pays et, à cet effet, à : promouvoir la consolidation de la paix et un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratie et encourager l’organisation d’élections crédibles et transparentes, conformément au cycle électoral et à la Constitution (…)». B. Lieu de la tenue du dialogue : Kinshasa, capitale de la RDC C. Taille et composition : 40 participants répartis équitablement entre les deux tendances politiques en présence et leurs alliés respectifs, soit 20 membres par délégation. D. Ordre du jour : Premier volet : Règlement du contentieux électoral de novembre 2011 et son corollaire qui est la crise de légitimité. Pour cela, il faudra alors : – Identifier les responsables de la fraude électorale des élections organisées en 2011; – Que les responsables à l’origine de la fraude soient écartés de la gestion du pays à tous les niveaux et du déroulement du processus électoral en cours. Deuxième volet : définir un processus électoral consensuel 1. Calendrier électoral : – Définir un nouveau cycle électoral de manière consensuelle, sachant qu’on a eu deux cycles électoraux incomplets et entachés d’irrégularités ; – Organiser premièrement la présidentielle qui pourra être couplée aux législatives dans le délai constitutionnel, conformément à l’article 73 de la Constitution, au plus tard le 19 septembre 2016. – Les autres scrutins devront être organisés après les élections présidentielle et législatives. 2. Restructuration de la CENI Se référant aux expériences passées, notamment les élections de 2006 et 2011, où les membres de la Ceni ont été instrumentalisés, l’Udps exige la mise en place d’une Commission électorale dont les membres seraient choisis de manière paritaire, à savoir : 12 membres à raison de 6 par camp politique. En plus, la Ceni devrait avoir une présidence collégiale (2 présidents représentant chaque camp). 3. Contentieux électoral : Prenant acte de la promulgation de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle, le parti d’Etienne Tshisekedi fustige cependant une désignation aux couleurs politiques ou sur la base d’appartenance ou affiliation politique de ses membres. Car, fait-il savoir, cela aura des conséquences inéluctables quant à leur indépendance et autonomie. 4. Fichier électoral : L’Udps réclame sa fiabilisation. Elle exige un audit externe du fichier afin de garantir la transparence.

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