RDCONGO CLIMAT POLITIQUE SOUS TENSIONS : Dialogue national ? Ce sera non pour les responsables politiques de l’UNC, du MLC, du MPCR et d’une dizaine d’autres mouvements d’opposition. Pour ces opposants, le dialogue proposé par le président Kabila constitue un artifice supplémentaire pour se maintenir au pouvoir au-delà des deux mandats fixés par la Constitution. Dans une déclaration commune, les signataires ne voient pas l’opportunité d’un dialogue qui risque de les entraîner dans un schéma de transition et de déboucher au glissement du calendrier électoral en violation de la Constitution. La proposition d’un dialogue national par le président Joseph Kabila arrive après une première tentative de rassemblement avec les Concertations nationales de 2013. Le bilan plus que mitigé de cette grande démonstration de cohésion nationale avait débouché sur la loi d’amnistie pour les groupes armés et sur la composition (tardive) d’un gouvernement d’ouverture avec une très cosmétique entrée de l’opposition dans l’exécutif congolais. S’en est suivi une longue crise politique, avec de violentes manifestations contre la modification de la loi électorale, faisant au moins 42 morts en janvier 2015 à Kinshasa, Le récent appel au dialogue du président Joseph Kabila, qui cherche un moyen de se maintenir au pouvoir après 2016, apparaît comme une manoeuvre de plus pour partager le pouvoir et une possible période de transition. Pour sortir de la crise pré-électorale qui couve à Kinshasa, l’opposition avait déjà communiqué une liste de revendications à la Commission électorale (CENI), restée lettre morte pour le moment. Ce collectif d’opposants proposait notamment le report des élections locales, municipales et urbaines, après la présidentielle de 2016, ainsi que l’organisation d’une nouvelle opération d’enrôlement afin d’inclure les personnes majeures depuis 2011 dans le fichier électoral. L’opposition préconise également la tenue des élections provinciales et le respect du délai constitutionnel du 27 novembre pour les élections présidentielle et législatives. Pour ces opposants, la balle est désormais dans le camp de la CENI et de la Majorité présidentiel. La Dynamique de l’opposition s’oppose à un détournement d’une quelconque disposition de la constitution. Dans sa déclaration faite, vendredi 8 janvier à Kinshasa, elle réitère son appel à l’alternance politique et à la tenue de la présidentielles et des législatives en novembre 2016. Cette dernière manoeuvre du camp présidentiel réactive toutefois la guerre des nerfs au sein de l’opposition. Si une fragile unité a l’air de se dégager entre Kamerhe, Bemba, Vuemba, Busa… l’UDPS d’Etienne Tshisekedi affiche une position plus ambiguë. Félix Tshisekedi, qui est désormais aux commandes du parti en l’absence du père, plaidait depuis longtemps pour un dialogue avec Joseph Kabila. L’UDPS demandait notamment dans ce dialogue que le président Congolais remette le pouvoir à Etienne Tshisekedi, vainqueur, selon le parti d’opposition, des élections chaotiques de 2011. Dans cette perspective, l’UDPS n’a donc pas signé la déclaration de l’UNC et du MLC. Parmi les non-signataires, ont trouve aussi Samy Badibanga de l’UDPS et alliés et la SCODE de Jean-Claude Muyambo. Une fracture dans l’opposition qui augure déjà des alliances futures qui pourraient se nouer dans la perspective des prochaines élections. Félix Tshisekedi est clairement en train de prendre la main sur le parti et cherche déjà des alliés. Badibanga, Muyambo ? Alors que l’UNC et le MLC espèrent récupérer quelques déçus de l’UDPS (Mavungu ?) avant de se lancer dans la bataille présidentielle. Une chose est sûre. Pour réussir son dialogue, Joseph Kabila doit ramener un gros poisson de l’opposition dans ses filets (Félix Tshisekedi ?) et morceler un peu plus l’opposition. Rien n’est joué pour le premier objectif, quant au second… c’est déjà une réussite. Sur l’échiquier politique, Joseph Kabila n’a visiblement trouvé un écho à son appel au dialogue que du côté de Léon Kengo, le président du Sénat, à la tête de l’opposition républicaine. Déjà en lice pour la primature, à peine les Concertations nationales lancées, Léon Kengo, semble une fois de plus chercher un maroquin ministériel. Du côté de opposition plus frontale au régime Kabila, l’appel au dialogue réunit autant qu’il divise. L’UNC de Vital Kamerhe et le MLC de Jean-Pierre Bemba continuent d’être solidaires dans un front du refus à tout partage du pouvoir. Les deux partis ne voient en effet aucun intérêt à se compromettre aux côtés Joseph Kabila alors que la fin est proche On est dans la dernière ligne droite, confie-t-on à l’UNC,il ne reste plus beaucoup de temps à attendre, on ne va pas se salir avec le bilan de Joseph Kabila. L’UNC et le MLC, les deux principaux partis d’opposition ont décliné l’offre de dialogue du président congolais, craignant un glissement du calendrier électoral et une possible transition. Mais l’UDPS d’Etienne Tshisekedi n’a pas signé la déclaration.

La tenue d’un dialogue est une nécessité pour réfléchir sur l’organisation des élections apaisées en Rdc. Voilà qui justifie l’organisation à Kinshasa, par le Bureau de liaison avec le parlement (Blp), d’une table ronde entre acteurs de la majorité, de l’opposition et de la société civile.
Plusieurs questions brûlantes de l’heure ne cessent d’alimenter l’actualité, entre autres, la question sur les élections en Rdc et le dialogue annoncé par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila qui, depuis le 29 mai dernier, a lancé une série de consultations tous azimuts en vue d’aboutir à un dialogue politique.
Pour les uns, ce dialogue se veut une nécessité pour sortir de la crise. Pour les autres, il s’agit d’un piège tendu pour amener l’actuel président à briguer un troisième mandat.
Mais pour l’église catholique, le dialogue est une voie loyale pour la résolution des conflits.
Ainsi, soucieux d’informer la population et de les rapprocher de ses décideurs (des politiques) pour qu’ils puissent les éclairer sur les questions brûlantes de l’heure, la Conférence épiscopale du Congo (Cenco), à travers sa structure, le Bureau de liaison avec le parlement(Blp), a pris l’initiative d’organiser une table ronde qui se veut un espace d’échange et de discussion entre acteurs politiques et membres de la société civile autour des sujets qui alimentent l’actualité en Rdc.
En effet, le Bureau de liaison avec le parlement(Blp) a organisé ce 28 juillet 2015 dans la salle de réunions du Centre interdiocésain de Kinshasa une table ronde avec comme thème : Dialogue-Elections-Session extraordinaire : pour quelle finalité ?
Cette table ronde a réuni un des membres de la majorité représentés par l’ambassadeur Alain Atundu, un membre de l’opposition, Frank Diongo, un représentant de la Cenco, l’abbé Léonard Santedi, un expert en matière des élections, M. Jérôme Bonso et le professeur Philippe Biyoya.
Le débat a tourné en premier sur le dialogue.
Pour l’ambassadeur Alain Atundu, communicateur de la majorité, le dialogue est un principe de toute société et il vise l’harmonie sociale pour favoriser une convivialité.
C’est l’activité la plus dynamique ; et je salue l’initiative du Chef de l’Etat de lancer le dialogue pour amener à des élections apaisées en Rdc, a indiqué, Alain Atundu.
L’opposition représentée par l’honorable Franck Diongo a, quant à lui, rejeté en bloc une quelconque initiative de dialoguer, car selon lui, ce dialogue n’est qu’un piège qui a pour motivation de permettre à l’actuel président de la république de briguer un 3ème mandat.
Car pour la majorité, au fond, il n’y a pas de volonté d’organiser les élections mais simplement une volonté de pérenniser longtemps Joseph Kabila au pouvoir.
Réagissant à ce sujet, Jérôme Bonso, expert en matière électoral et membre de la Linelit (Ligue nationale pour des élections libres et transparentes), a pour sa part indiqué que le dialogue est une nécessité, mais il faut donner un contenu à ce dialogue.
Pour le Secrétaire général à la Cenco, l’Abbé Léonard Santedi, représentant l’église catholique, le dialogue est le principe constructeur de la démocratie et de la nation. Une voie loyale pour la résolution des conflits qu’il faut bien fixer les objectifs. Et de préciser que ce dialogue doit être fait dans le strict respect de la loi fondamentale. Donc il faut qu’il y ait de la transparence.
Le professeur Philippe Biyoya a quant à lui souligné que la Rdc est un pays qui n’a connu que des dialogues. Le dialogue n’et pas une nouveauté pour le pays, c’est une nécessité pour sortir de la crise, car il est important d’harmoniser le calendrier électoral.
Concernant les élections en Rdc, Jérôme Bonso a précisé qu’à l’heure actuelle, il est optimiste pour l’organisation des élections, mais il faut recadrer le calendrier actuel parce que la Ceni est butée à plusieurs contraintes qu’elle n’a jusqu’à ce jour résolu que deux. Donc le processus électoral est bloqué faute de moyens.
Pour le professeur Philippe Biyoya, dans le contexte actuel, on ne peut pas aller aux élections, il faut dialoguer avant tout pour harmoniser le calendrier.
L’Abbé Léonard Santedi a de son côté planché en soulignant que l’église catholique est pour la tenue des élections, mais ces élections doivent se faire en toute transparence, ce qui implique selon lui un changement de mentalités.
L’ambassadeur Alain Atundu a rejeté en bloc les propos de l’honorable Franck Diongo qui pense que la majorité n’a pas la volonté d’aller aux élections.
Alain Atundu a déclaré que la Ceni a émis plusieurs contraintes qu’il faut analyser pour bien recadrer le calendrier électoral d’où la tenue d’un dialogue s’avère une nécessité pour l’organisation des élections apaisées en Rdc.
Ce qu’il faut retenir est que tous ces acteurs invités à la table ronde tant de la majorité, de l’opposition que de la société civile ont un seul souci : la tenue des élections dans un climat favorable et en toute transparence pour le bien-être de la population congolaise.

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