RDCONGO DIALOGUE NATIONALE : Pour quel raison cette rencontre est prévue à Kinshasa avec des divisions au sein des classes politique del'opposition, Joséph Kabila pourait dribler, le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi. Il accepte de participer au « Dialogue » avec le chef de l’Etat Joseph Kabila pour discuter du « règlement du contentieux électoral de novembre 2011 et son corollaire qui est la crise de légitimité » et « définir un processus électoral consensuel » sans dire s’il y siégera en qualité de « Président élu » de la RD Congo ou d’opposant. «Les élections de 2011 ont eu le mérite de reconfigurer politiquement la classe politique congolaise et de recadrer la ligne de démarcation claire entre ceux qui soutiennent le système en place et leurs alliés, d’un côté, et ceux qui réclament la vérité des urnes de l’autre », rappelle-t-il dans sa « Feuille de route » du 14 février 2015. Il y note que « deux tendances se dessinent clairement entre les tenants du statu quo et ceux qui militent pour le changement ». « Ils ont été suivis dans cette déviance par des animateurs de la Cour suprême de justice, faisant office de la Cour constitutionnelle. Les animateurs de la Cour suprême de justice ayant affiché au grand jour leur allégeance à la cause d’un individu au lieu de la Cause nationale, ont perdu de ce fait leur qualité de juges indépendants, impartiaux et compétents leur imposée par les articles 10 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et 19 de la Constitution », avait décrété le directeur de cabinet de Tshisekedi. Il avait alors accusé les animateurs de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de n’avoir « pas jugé bon, pour des raisons qui leur sont propres, de respecter et de rendre publique la vérité des urnes traduisant l’expression fidèle du Peuple Congolais relative au choix de son Président de la République ». « A l’issue des travaux de dépouillements du scrutin présidentiel, au moyen des procès-verbaux affichés devant les bureaux de vote dont les résultats ont été récoltés tant par des témoins que les observateurs internationaux, Monsieur Tshisekedi Wa Mulumba Etienne avait recueilli plus de voix que les autres candidats totalisant 52,6% des suffrages », avait-il rappelé. RDC : Etienne Tshisekedi face à Joseph Kabila au Dialogue sous la casquette de « Président élu » ou d’opposant ? « Ainsi, le contentieux électoral de 2011 se trouve être la cause essentielle de la crise politique actuelle en République Démocratique du Congo.Il va sans dire que ce dialogue pourra mettre autour d’une table : – le président Etienne Tshisekedi et ses alliés pour le camp du changement ; – Monsieur Joseph Kabila et les siens pour le camp du statu quo », suggère-t-il. -De maintenir son indépendance et l’intégrité de son territoire ; -De sauvegarder l’unité nationale ; -De ne me guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine ; -De consacrer toutes mes forces à la promotion du bien commun et de la paix; -De remplir loyalement et en fidèle serviteur du peuple, les hautes fonctions qui me sont confiées ». Introduisant cette prestation de serment, son directeur de cabinet Albert Moleka avait dit aux invités à la cérémonie que « ce jour du 23 décembre 2011 marque d’une empreinte indélébile l’histoire de notre pays par le passage d’un régime dictatorial bafouant les droits de l’homme à celui réellement démocratique que le peuple congolais s’est choisi ». Fixant la durée du « Dialogue » à « 10 jours maximum », Etienne Tshisekedi souligne que « la Modération sera assurée par l’Envoyé Spécial du Secrétariat Général des Nations Unies en RDC et Chef de la Monusco, conformément à la Résolution 2147 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ». Le 23 décembre 2011, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba qui avait contesté l’élection de Joseph Kabila Kabange pour un second mandat présidentiel le 28 novembre, s’était proclamé en sa résidence de Limete « élu Président de la RDC » en ces termes : En effet, insiste-t-il, la Résolution 2147 « autorise la Monusco à appuyer, en coordination avec l’équipe de pays des Nations Unies et d’autres acteurs y compris par l’intermédiaire des bons offices du Représentant spécial du Secrétaire général, les efforts des autorités de la République Démocratique du Congo pour mettre en œuvre les réformes prévues par l’Accord-cadre et pour stabiliser l’Est du pays et, à cet effet, à promouvoir la consolidation de la paix et ‘un dialogue-politique transparent et sans ‘exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections crédibles et transparentes, conformé. ment au cycle électoral et à la Constitution. « Moi Etienne Tshisekedi wa Mulumba élu Président de la République Démocratique du Congo, je jure solennellement devant Dieu et la Nation : -D’observer et défendre la Constitution et les lois de la République.

Dialogue national, Joseph Kabila pris de vitesse dans ses démarches politique. Alors que le chef de l’État traîne à préciser le fond de sa pensée en rapport avec le forum national, plusieurs schémas jusqu’aux plus inimaginables sont proposés à la critique par des acteurs politiques en mal de sensation.
Le débat politique reste actuellement focalisé autour des concertations nationales initiées par le chef de l’État. Le sujet passionne la classe politique au point d’occulter d’autres matières tout aussi importantes touchant à la vie nationale. Saisissant la balle au bond, de nombreux leaders politiques, tant de l’opposition que de la majorité, y vont chacun de son interprétation. Dans ce débat où les idées s’intercalent et s’entrechoquent, plusieurs schémas jusqu’aux plus inimaginables sont proposés à la critique. Chacun entend ainsi faire prévaloir ses idées. Chargé de consulter les différentes forces politiques et sociales du pays à cette fin, le président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la majorité présidentielle, Aubin Minaku, en a eu pour son compte. Son bureau de travail doit, en principe, être débordé par le volume de cahiers des charges lui transmis par les différentes personnalités rencontrées. Les propositions vont dans tous le sens. De la constitution des délégations à leur effectif en passant par les matières à traiter, le format, le lieu et le choix du facilitateur, chaque leader politique a son idée derrière la tête.
Pendant ce temps, l’initiateur desdites concertations, Joseph Kabila, réduit à l’expectative, observe. Le chef de l’État devrait certainement être surpris par la célérité avec laquelle le concept a été récupéré et épilogué avant même que lui-même n’en donne un contenu. «Mais où est-ce qu’ils vont chercher tout ça !», s’étonnait un cadre de la majorité devant le flux d’interprétations qui entourent la proposition présidentielle. La soirée politique organisée samedi 8 août 2015 par des combattants congolais dans la salle du passage 44 à Bruxelles doit logiquement clore dans la diaspora congolaise le débat entre les "pro-dialogue" et les "anti-dialogue"pour la situation politique actuelle en RD Congo. Pourquoi ?
Des chiffres d’abord.
Après un pugilat sans merci sur les réseaux sociaux avec parfois hélas des dérives verbales et des moments nauséabonds, le samedi 8 août, chaque camp a eu à mobiliser sur terrain ses adeptes, et les chiffres ont tranché :
Plus de deux cent personnes pour les « pro-dialogue », et moins de cent lors de la marche des « anti-dialogue».
Des arguments ensuite.
Lors de la manifestation des « anti dialogue », au mégaphone en attendant le début de la marche et en interview, ceux-ci ont donné les raisons de cette colère : ne pas permettre à Joseph Kabila d’opérer un « glissement » dans le calendrier du processus électoral, ne pas participer à un éventuel gouvernement de transition pour partager les postes.
Dans la soirée politique des « pro-dialogue », plusieurs intervenants ont expliqué la position de l’UDPS, le parti d’Étienne Tshisekedi : en tant que parti, l’UDPS vise à accéder au pouvoir par les urnes. Et il y a un processus électoral en cours qui culminera par la présidentielle de fin 2016. Mais tirant les leçons de 2006 et surtout celles de 2011 avec le hold-up électoral, l’UDPS veut s’assurer que cette fois, on ne lui volera pas la victoire. Pour cela, il est important de se mettre d’accord avec les « gens d’en face » et devant témoins (un médiateur neutre, de préférence une institution internationale) sur les pré-requis d’un processus électoral : un fichier électoral fiable avec l’enrôlement de nouveaux majeurs de 2011 à 2016, une CENI, commission électorale nationale, réellement neutre, et un climat politique apaisé.
L’attente d’un éventuel dialogue avec le clan Kabila est-t-elle éternelle ? Non.
Pour les orateurs de l’UDPS, si Kabila ne se plie pas à cet exercice démocratique, très bientôt, elle actionnera l’article 64 de la constitution en appelant le peuple à la désobéissance civile et à la pression sur les animateurs du système. En dehors du langage des armes, ce langage-là, monsieur Kabila et les siens le comprennent facilement et le craignent.
Après le passage au podium de plusieurs orateurs, l’heure était venue de donner la parole à monsieur Étienne Tshisekedi, le grand invité du jour.
Les organisateurs de la soirée projetterons alors sur écran une vidéo de l’audience leur accordée par monsieur Étienne Tshisekedi quelques heures plus tôt ainsi que l’extrait de sa communication par rapport au dialogue.
Selon les organisateurs, les services de sécurité belge n’avaient pas jugé utile que monsieur Tshisekedi se déplace, compte tenu du climat conflictuel dans le milieu des combattants et d’ajouter : « En tant que rassembleur, monsieur Tshisekedi ne pouvait pas venir à la manifestation d’un camp contre l’autre. »
Bruxelles, le 9 août 2015

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