Des troubles au sein des rébélles Rwandais Le chef de la garde rapprochée du commandant des FDLR fait défection et rentre chez eux au Rwanda

Après une bonne vingtaine d'années de vie rebelle dans les forêts de l'Est de la RDC, le Capitaine Nyirimpeta Aphrodice, Escorte en chef du Général Major Iyamuremye Gaston, Chef suprême des FDLR, a pris la décision de s'enfuir pour regagner son pays natal, le Rwanda. Après s'être rendu à une base de la Monusco, Il est arrivé accompagné de quatre autres combattants et de leurs familles.
« Depuis l'âge de 31 ans, je suis combattant. Il n'y a aucun avenir dans les FDLR. Je veux donner à mes enfants qui sont encore jeunes un avenir meilleur », a précisé Nyirimpeta Aphrodice. Il a ensuite expliqué qu'ils venaient d'essuyer des tirs nourris forçant même le Commandant Suprême à quitter le village de Makomare, « les FDLR sont actuellement confrontées à des temps difficiles ».
Pour Nyirimpeta, ce fut le meilleur moment pour demander à ses supérieurs de lui accorder un congé afin de rejoindre sa famille. Il a reçu sa permission et en a profité pour rejoindre une base de la Monusco stationnée en République démocratique du Congo (RDC). Les ex-FDLR ont ensuite été remis aux autorités rwandaises.
Arrivé dans son pays natal, Nyirimpeta, originaire du Nord du Rwanda, a été subjugué par le développement visible du côté rwandais. Le Rwanda semble vraiment bien. Il y a eu d'énormes changements. Le Capitaine Aphrodice Nyirimpeta est le dernier sur une longue liste de plusieurs hauts responsables des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) qui ont pris la lourde décision de quitter le groupe terroriste pour rentrer au pays et aspirer à une vie meilleure.
Les premiers à avoir pris une telle décision ont certainement dû faire passer le message, qu'une fois rentrés au pays, ils ont été traités correctement par les autorités rwandaises et qu'ils ont pu offrir une vie plus décente à leurs familles. RDC: la traque des rebelles FDLR porte ses fruits, selon l'armée. Dans l’est de la RDC, au Nord-Kivu, l’armée congolaise affiche sa satisfaction dans la traque contre les rebelles FDLR. Les FARDC assurent que sur les 1 200 FDLR qu’ils recensaient au départ, 1 051 auront été neutralisés sur l’année 2015, avec un mois de décembre marqué par les prises de plusieurs des quartiers généraux que les chefs des rebelles hutus rwandais occupaient maintenant depuis parfois plus de quatre ans dans les territoires de Lubero, Rutshuru et Walikalé. Et pourtant, la hiérarchie militaire comme civile des FDLR, notamment les généraux Sylvestre Mudacumura et Victor Byiringiro, reste introuvable.
« On met toujours en doute notre volonté de combattre les FDLR. Qu’on vienne nous reprocher les opérations menées au mois de décembre », dit une source sécuritaire congolaise.
Du côté du commandement de Sukola II, on énumère les noms des quartiers généraux ou places fortes reprises ces dernières semaines, comme le mont Rushihe où le général Sylvestre Mudacumura vivait, Buleusa, où l’on pouvait croiser le général Byiringiro, ou encore Rusamanbo, Katiro, Luofu, Miriki pour la principale branche des FDLR. Mbuavinywa, Mashuta pour les FDLR Rudi, une dissidence.
Les FDLR cibles d'autres groupes
Mais l’armée congolaise est loin d’être la seule à être montée à l’assaut des positions des rebelles hutus rwandais. Depuis plusieurs mois, ils sont également sous le feu d’un groupe maï-maï, les NDC du commandant Guidon, et plus récemment de l’Union des patriotes pour la défense des innocents.
Au point que dans la capitale provinciale, on spécule sur les donneurs d’ordres de ces deux groupes. Ces sont les Rwandais qui les financent, affirment les uns. Non, ce sont les FARDC qui sous-traitent, croient savoir les autres. Il ne faut pas se fier aux rumeurs,rétorque-t-on du côté de l’armée congolaise. Nous combattons tous les groupes sans distinction.
Les chefs toujours dans la nature
Quant à savoir pourquoi les chefs FDLR n’ont toujours pas été débusqués... Il s'agit de toute la hiérarchie connue alors que selon les comptes des FARDC, il n’est censé rester que 150 FDLR tout au plus. Il ne reste plus qu’eux et leurs escortes , assure un officier.
Les FDLR ont toujours démenti avoir subi des pertes importantes, ils assurent se replier sans combattre l’armée congolaise, mais conserver toujours des positions dans les territoires de Rutshuru, de Walikale et de Lubero. Certains rebelles hutus des FDLR, las des combats contre l'armée congolaise dans les provinces du Kivu (RDC), ont préféré déposer les armes et rentrer au Rwanda. Reportage dans un camp de "démobilisation et réintégration" à Mutobo.
Ils ont passé environ vingt ans en brousse, dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), vivant du racket des populations locales. Aujourd'hui, ils en ont assez et ont décidé de déposer les armes. Eux, ce sont les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Le journaliste Thaïs Brouck les a suivis dans un camp de "démobilisation", à Mutobo, dans le nord du Rwanda, où le gouvernement tente de les réintégrer.

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