GENOCIDE AU SUD LUBERO : Selon Edgar Mateso le président dela société civile de Butembo Ville celui parle des 3 morts et 6 disparus. Cet bilan encore provisoire d'un massacre des yira (nande) à Kanune, groupement Itala, chefferie des Batangi la journée de ce dimanche 28/02/2016. Les victimes fuyaient le combat qui opposait les maï-maï aux FDLR. Les nande qui fuyaient dans la même direction que les fuyards ont leurs bourreaux se retourner contre eux.

Au Nord-Kivu précisement au sud de Lubero, les relations sont toujours très tendues entre les communautés Nande et Hutu dans le Lubero après le massacre de 18 Nandé de Miriki en début d’année par les Hutu rwandais des FDLR. Les affrontements sanglants entre les membres de ces deux communautés qui se regardent en chiens de faïence se poursuivent à ce jour. Raison pour laquelle le caucus des députés du Nord-Kivu tire la sonnette d’alarme.
Ce caucus des députés parle même d’un génocide dont est victime la communauté Nande à Lubero, Butembo et Beni où on signale des assassinats ciblés. C’est du moins ce qui ressort du mémorandum adressé au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon par le caucus des députés du Nord-Kivu.
Ces députés dénoncent le génocide des Nande du Nord-Kivu par les Hutu congolais militairement soutenus par les Hutu rwandais des FDLR. C’est Grégoire Kiro, l’un des signataires du mémo qui l’a présenté à la presse hier. Pour le caucus des élus du peuple du Nord-Kivu, le crime de génocide est consommé du fait que ce sont les membres d’une même ethnie, les Nande, qui sont visés par les tueries perpétrées par les Hutu congolais soutenus dans ces basses besogne les FDLR.
Ils en appellent à la saisine de la CPI car les faits de génocide sont graves. Le caucus exige aussi qu’il y ait une enquête impartiale afin d’établir les responsabilités de ces actes de génocide contre les Nande. Son mémo s’adresse à Ban Ki-moon qui incarne l’autorité suprême du maintien de la paix de l’ONU, au-dessus du secrétaire général adjoint sur la question.
EXPROPRIATION DES TERRES NANDE ATTRIBUEES PAR LES FDLR AUX HUTU CONGOLAIS
En outre, les députés du Nord-Kivu font part à Ban Ki-moon de leurs préoccupations sur l’expropriation illégale des terres des Nande dans tout le sud-Lubero par les Hutu rwandais des FDLR qui les ont arbitrairement attribuées à des Hutu congolais de la région. Ce mémo du caucus du Nord-Kivu est une preuve que les rapports entre ces deux communautés du Nord-Kivu se sont détériorés. Mais pas irrémédiablement.
Même si les élus du peuple parlent d’un génocide des Nande par les Hutu congolais, il est tout de même heureux de constater qu’on n’est pas encore là. D’autant que le génocide est entendu comme un massacre à grande échelle d’une population homogène. C’est là où tous les moyens doivent être mis en œuvre pour anticiper et éviter justement le pire, c’est-à-dire des carnages de part et d’autre des deux communautés.
La démarche à mener au niveau des véritables leaders des deux communautés. Des sources proches de l’administration du territoire parlent aussi d’une quarantaine de maisons incendiées pendant que certains habitants ont trouvé refuge à la base de la Monusco.
Les militaires de la RDC qui sont en opération Sokola 2 dans cette zone, ont dû tirer en l’air pour disperser les gens durant toute la nuit.
Jusqu’ au petit matin de ce dimanche, les FARDC ont mis la main sur une dizaine de personnes présumées auteurs de ces incendies à Nyanzale, selon des sources militaires.
Les corps des victimes sont gardés par leurs familles respectives et aucune autorité locale ne s’est prononcée au sujet de l’enterrement de ces personnes.
En ce moment, un calme précaire règne dans ce village. L’ONG Club Nyirangongo appelle à l’ouverture des enquêtes indépendantes pour déterminer les responsabilités, après le décès des personnes à la suite des accrochages entre les déplacés et les villageois à Nyanzale, en territoire de Rusthuru (Nord-Kivu).
Le secrétaire général de cette structure, Me Innocent Segihobe a lancé cet appel, dimanche 28 février.
«Nous demandons à ce qu’il y ait des enquêtes justes. Ce qui se passe à Nyanale, c’est la suite des atrocités que nous connaissons tous depuis novembre de l’année passée à Lubero et Walikale. On a massacré des gens, on a tué à la machette, on a égorgé à Buleusa et à Miriki», a-t-il indiqué.
Il a également accusé certains leaders politiques de Rutshuru de tirer des ficelles pour entretenir des conflits entre communautés de cette partie du Nord-Kivu.
«Certains [leaders politiques] sont mêmes passés aux médias pour appeler à la haine. Nous demandons à ce que l’Etat se saisisse de ces gens-là et les mettent hors d’état de nuire pour que des communautés vivent dans la paix. C’est curieux qu’il y ait des communautés qui se bagarrent alors que depuis les années 60, elles ont vécu ensemble dans le Lubero et Walikale», a poursuivi Me Innocent Segihobe.
Le conflit entre des déplacés et les habitants de Nyanzale a commencé lorsque le corps d’un jeune du camp des déplacés, tué dans son champ, a été ramené par d’autres en début de soirée. Ces jeunes déplacés ont accusé les villageois de Nyanzale d’être à la base de cette mort et ont à leur tour tué quatre villageois de Nyanzale.
Des sources proches de l’administration du territoire de Rutshuru disent avoir recensé une quarantaine de maisons incendiées pendant que certains habitants de Nyanzale ont trouvé refuge à la base de la Monusco.

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