Les Assomptionnistes en deuil après un assassinat en RDC. Interviewer la Radio Vatican (RV) Entretien – Les Augustins de l’Assomption sont sous le choc après l’assassinat d’un des leurs, un prêtre qui était devenu le porte-voix de la communauté Nande en République démocratique du Congo : le père Vincent Machozi. Il a été abattu dimanche soir. Après avoir célébré la messe des Rameaux à Butembo, ce religieux assomptionniste était rentré dans son village natale à quelques kilomètres de cette ville du Nord-Kivu. C’est là, au cours d’une réunion avec des notables du village, qu’une dizaine d’hommes portant des uniformes de l’armée congolaise lui ont tiré dessus. Le père Benoit Grière est supérieur général des Augustins de l’Assomption. Interrogé par Samuel Bleynie, il explique pourquoi le Père Vincent Machozi a été visé. Le père Benoit Grière , supérieur général des Augustins de l’Assomption, parle du Génocide des Nande Yira.

La communauté Nande Yira a, à nouveau, été endeuillé. Le Père assomptionniste Vincent Machozi Karunzu a été assassiné par balles dans la nuit du 20 au 21 mars 2016 à Bitungwe, dans un village au près dela ville de Butembo, au Nord-Kivu. par une dizaine d’homme armés et vêtus d’uniformes FARDC. Bien que peu connu de nombreux Congolais, l’homme était un fervent patriote qui, menacé de mort, dut partir en exil aux Etats-Unis, mais décida de revenir au pays pour mener la lutte sur le terrain. Il avait jusqu’alors échappé à sept tentatives d’assassinat. La huitième lui sera fatale. Le Père Vincent Machozi était le Président de « Kyaghanda Kikulu », une organisation nande qui milite contre la balkanisation et les massacres des Congolais à l’Est. C’est à ce titre qu’il s’est associé à la pétition lancée par DESCen juillet 2015 appelant à une enquête pénale internationale sur les massacres en cours à Beni (voir lien). La veille de son assassinat, il avait publié, comme souvent, un article aux allures de testament sur le site benilubero.comqui sensibilise sur les atrocités que subissent les Congolais à l’Est.
DESC a décidé de partager cet article avec vous en guise d’hommage en la mémoire du martyr.
« Deux Rwandais armés avec passeports tanzaniens arrêtés à Isale-Bulambo
Source : htt p://benilubero.com/deux- rwandais-armes-avec-passeports- tanzaniens-arretes-a-isale-bulambo /#comments, 20 mars 2016.
D’après une source proche de l’ANR Isale-Bulambo, le jeudi 17 mars 2016, deux rwandais armés ayant comme documents de voyage des passports de la République Unie de Tanzanie ont été arrêtés à Bulambo, Groupement Isale-Bulambo, Cheffferie des Bashu, Territoire de Beni, Province du Nord-Kivu, R.D.Congo. L’arrestation a eu lieu à la barrière du service Transcom à l’entrée de l’agglomération de Bulambo, chef-lieu du groupement Isale-Bulambo.
Les deux sujets rwandais étaient interpellés lors d’un contrôle de routine par les agents du service Transcom dont la mission est le contrôle des documents des engins roulants (permis de conduire, assurance, vignettes, contrôle technique, etc.). Ils roulaient sur une moto MG HAOJIN achetée la veille au Magasin de la Maison PALOS sur Rue Kinshasa en ville de Butembo si l’on en croit un reçu retrouvé dans leurs bagages. Malheureusement, cette moto neuve n’avait pas ni certificat d’Assurances ni carte de contrôle technique. Ce manque de documents de bord est ce qui est à la base de leur interpellation qui a conduit par après à leur arrestation. Cependant, nous condamnons sans réserve ce nouveau meurtre ignoble qui vient remuer la douleur inconsolable de l’Eglise-Famille de Dieu en RD Congo qui, depuis quelques années, pleure ses fils et ses
filles, victimes des atrocités, Nous en appelons aux Autorités congolaises, garantes de la sécurité des personnes et de leurs biens, de faire toute la lumière sur l’assassinat du Père MACHOZI et de mettre la main sur Caïn. Qu’il en soit de même de la disparition de trois Pères Assomptionnistes et des massacres récurrents parmi la population du Nord-Kivu. Né en 1965 au sein d’une famille de sept enfants, orphelin de père à l’âge de 15 ans, Vincent Machozi avait décidé, à 17 ans, d’entrer dans la congrégation. Après ses études de théologie en France et son ordination à Angers en 1994, il avait été envoyé au séminaire de Kinshasa, capitale de la RD-Congo, pour y enseigner.
Présents au Congo depuis 1929, les assomptionnistes enseignent en effet dans les séminaires diocésains, et sont particulièrement implantés dans le Nord-Kivu. À Butembo, où ils sont plus de 170, ils animent l’Institut supérieur Emmanuel d’Alzon (plus de 600 étudiants), trois établissements secondaires et un autre en construction pour les orphelins des massacres, ainsi que Radio Moto, très influente dans cette province. Devenu supérieur de la maison de formation assomptionniste de Butembo, tout en enseignant au séminaire de Butembo-Beni, le P. Machozi avait ensuite passé sept ans (2003-2010) aux États-Unis.
« Il voulait que la vérité triomphe du mensonge »
Son expérience aux États-Unis lui avait permis de renouer avec la fibre journalistique qui sommeille en tout assomptionniste et de lancer le premier site francophone d’informations sur l’Est de la RD-Congo ( www.benilubero.com).
« Depuis dix ans, nous avons été la mémoire et le thermomètre de cette province », déclarait le P. Machozi en janvier dernier, à l’occasion du dixième anniversaire de ce site.
Il se félicitait d’avoir informé sur« les 1 155 cas des martyrs dans toute la RD-Congo »et d’avoir dénoncé« les manœuvres actuelles d’occupation rwandaise du Kivu et de balkanisation »de la RD-Congo.
« Il voulait que la vérité sur le terrain triomphe du mensonge », évoque encore le vicaire général de l’Assomption à propos de son confrère.
Avant d’ajouter que d’autres assomptionnistes du diocèse de Butembo-Beni sont menacés, notamment« ceux qui travaillent dans les Commissions Justice et paix des sept paroisses »animées par la congrégation.

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