RDC : la montée d' une serie des tensions entre les peuples, nandés et hutus dans le sud Lubero. Le gouvernement congolais et la Monusco se disent très préoccupés par la situation dans le Sud-Lubero après une série de violences ces derniers jours entre les communautés hutus et nandés. Des violences qui ont fait plusieurs morts ces derniers jours et ce, à quelques kilomètres de Miriki où un massacre a eu lieu début janvier. Selon le chef du bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme, il y a une risque réel de conflit interethnique, une tension aggravée par la présence de milices nandés et des FDLR, les rebelles hutus rwandais. Depuis le massacre de Miriki, il ne se passe pas deux jours sans qu'on apprenne un incident entre les deux communautés. Mercredi, jour de marché à Luofu, des habitants hutus venus d'une localité voisine sont accusés d'avoir volé des chèvres, l'un d'eux est tué, un autre blessé. Furieux, ils décident de revenir à Luofu avec la dépouille et sont interceptés par des jeunes miliciens nandé.

A TRAVERS UN MEMO ADRESSE A MINAKU LE CONFLIT HUTU-NANDE S’INVITE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE. Habillés tous en noir, symbole de deuil, les membres de la communauté Nande vivant à Kinshasa demandent, dans un mémorandum remis le vendredi dernier, au président de la chambre basse du Parlement d’inscrire dans son calendrier de la session de mars, la situation préoccupante du grand nord concernant le conflit hutu-Nande. Tel est l’essentiel de ce mémo : » La communauté Nande de Kinshasa exhorte les élus du Peuple à se pencher sur la traque des génocidaires rwandais sur le territoire congolais et le retour des réfugiés rwandais dans leur pays.
» Notre communauté est victime de massacres perpétrés par les rwandophones du Nord-Kivu. Nous sommes venus aussi demander qu’une commission d’enquête soit mise en place pour plus de lumière sur ces massacres. On ne peut pas tuer autant des personnes comme si l’Etat congolais n’existait pas « , a souligné le vice-président de l’association culturelle Kyaghanda-kinshasa asbl. Selon lui, il y a nécessité que cette question soit programmée au parlement pour que la population soit informée de ce qui se passe dans les territoires de Béni et Lubero, dans la province du Nord-Kivu.
D’après lui, Il ne faut pas que le mal devienne cancéreux pour agir avant de s’interroger : » Où se trouve l’autorité de l’Etat ? » La population veut que les assaillants capturés soient jugés sur place. Il ne faut pas laisser la situation empirer, insiste-t-il. » Nous en avons assez ! « , c’est ce qu’on pouvait lire sur les banderoles déployées par l’association culturelle Nande » Kyaghanda-kinshasa asbl » à l’entrée du Palais du Peuple, où elle a fait un sit-in de 3h avant d’être reçue par le président Aubin Minaku. .
Le Speaker de la Chambre a rassuré cette communauté que le dossier sera abordé par les députés pour une cohabitation pacifique entre les deux peuples Hutu-Nande. Minaku l’avait déjà mentionné dans son discours d’ouverture de la session ordinaire de mars. L'armée et les casques bleus interviennent pour éviter l'escalade, mais sans parvenir à calmer les deux communautés.
Au final, selon des sources locales, on dénombre deux morts, huit blessés, deux femmes violées et des tentatives de mettre le feu à des huttes. Jeudi 4 février, les femmes et les enfants issus de la communauté nandé de Luofo ont fui par crainte de représailles. Des villages jusque-là mixtes se retrouvent vidés de l'une ou l'autre des deux communautés et de regroupements s'opèrent par affinité éthnique. «Les deux communautés s'accusent mutuellement de soutenir des groupes armés qui se sont régulièrement affrontés ces derniers mois», explique un militant de la société civile.
Les hutus congolais sont accusés d'être en connivence avec les FDLR, les nandés de soutenir l'UDPI, la milice nandé locale. Le tout dans un contexte où l'armée est accusée de prendre le parti des Nandé et les casques bleus des Hutus. Des accusations démenties du côté des FARDC comme de la Monusco. Un doigt accusateur pointe les FDLR dans le conflit Hutu-Nande. La tension monte Nande et Hutus après l’interpellation de huit leaders nande
Cette vive tension se fait observer depuis que huit leaders locaux Nande tous habitants de NYAMILIMA ont été interpellés le weekend du 23 janvier 2016 par le tribunal de grande instance de Goma.
Ils sont suspectés d’avoir commandité à mai 2015 la mise en sac et l’incendie du domicile du ministre Eugène SEREFULI, élu de Rutshuru. Selon la société civile dans cette partie de la province du Nord-Kivu, cette interpellation risque de raviver les conflits entre ces deux communautés. Notre source indique que parmi ces 8 interpellés figurent le président de la société civile de NYAMILIMA, le président de la FEC locale et le président du noyau de paix et du développement de NYAMILIMA. Ils affirment avoir été entendus au tribunal de grande instance de Goma.
Contactés par notre source, les incriminés rejettent toutes ces allégations qu’ils jugent non fondées. La société civile, noyau de NYAMILIMA, pense que si rien ne fait, la tension toujours perceptible dans la région risque de raviver les conflits entre ces deux communautés. L’autorité provinciale appelle les deux communautés au calme et à la cohabitation pacifique. Julien PALUKU KAHONGYA précise qu’ « il n’y a pas une communauté plus grande qu’une autre ». Entretemps, les suspects devraient comparaitre devant la justice d’ici quelques matins. Depuis un certain temps, les Communautés Hutu et Nande, dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, se regardent en chiens de faïence.
Le gouverneur de province, Julien Paluku, accuse les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) d’être à la base des violences observées ces derniers jours entre les communautés Hutu et Nande dans le Sud de Lubero. Il a porté ces charges, mardi 09 février lors des consultations qu’il a entamées à Miriki avec ces deux groupes ethniques de part et d' autres entre les deux.

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