RDC : la population toujours dans l' entente du grand rendez vous du dialogue prévu, à Kinshasa tout est à savoir sur le nouveau dialogue entre Kabila et l’opposition. Moins de deux ans après les "concertations nationales", le président congolais, Joseph Kabila, se dit ouvert à un nouveau dialogue avec l'opposition. Testez notre application pour faire le point sur les positions et les revendications des diverses formations de l'opposition congolaise. À lire aussi RDC - Félix Tshisekedi : "Je n'irai pas à la mangeoire" En l’état actuel de la Constitution congolaise, Joseph Kabila – élu en 2006 et réélu en 2011 – ne peut pas briguer un nouveau mandat en 2016. Plus l’échéance approche, plus le climat politique devient délétère à Kinshasa. Bien qu’ayant abouti à un gouvernement dit de « cohésion nationale », les « concertations nationales », organisées début septembre 2013entre les représentants de la majorité d’une frange de partis d’opposition et de la société civile, n’ont pas permis d’apaiser les esprits.

À 9 mois de la présidentielle, le débat sur la réforme de la Constitution se résume à une seule question. Joseph Kabila pourra-t-il briguer un troisième mandat ? À la division de la classe politique répond le silence du président.
Pour qui circule de jour sur le boulevard du 30-Juin, ruban triomphal de deux fois quatre voies où se croisent SUV dernier cri et autobus urbains flambant neufs importés d’Égypte, l’avenir paraît radieux. Pour qui se perd la nuit tombée dans les embouteillages de la Chine populaire, où les minicars hors d’âge bondés d’humanité s’engluent dans des hordes de piétons trompe-la-mort le long de l’axe menant à l’aéroport de Ndjili, le présent a les couleurs de la souffrance.
Entre espoir et misère, ainsi vit Kinshasa, cette capitale-Moloch qui engloutit les hommes et les richesses d’un pays-continent dont elle concentre un septième de la population – soit dix millions d’habitants – sans rien lui rendre en retour. Pour les hommes de pouvoir, tenir Kinshasa suffit, mais jamais cette préhension n’aura paru aussi contrastée qu’en ce mois d’octobre 2014, à deux ans tout juste de la prochaine élection présidentielle.
D’un côté, les résultats macroéconomiques affichés par la RDC ont rarement été aussi prometteurs : un taux de croissance de 7 % à 8 %, une inflation maîtrisée, des salaires régulièrement payés et bancarisés pour les fonctionnaires et les militaires, des grands travaux d’infrastructure et des projets agro-industriels à foison, une monnaie stable, des centaines d’écoles et de centres de santé en chantier et un impressionnant plan de réforme globale de la gouvernance issu de l’accord-cadre pour la paix de 2013, dont les engagements ont, en théorie, valeur impérative.
Depuis la défaite des rebelles du M23 dans l’Est il y a un an, la situation sécuritaire s’est elle aussi globalement améliorée. Même si les sécessionnistes du chef "Gédéon" Kyungu Mutanga poursuivent leurs exactions dans le triangle de la mort de l’Est katangais et que les rebelles rwandais et ougandais sévissent toujours dans les deux Kivus, le nombre, le pouvoir d’attraction et la capacité de nuisance des milices prédatrices se sont singulièrement réduits, à mesure que s’accroît le niveau opérationnel des forces armées nationales.
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Le boulevard du 30-Juin, à Kinshasa.
© Gwenn Dubourthoumieu / Pour J.A
C’est ce côté plein de la bouteille congolaise que met systématiquement en valeur la promotion gouvernementale, tout en reconnaissant, y compris au plus haut niveau, qu’il est impossible de cacher le côté vide un déficit social encore béant et un climat d’apnée politique dont la première conséquence est de tétaniser les opérateurs privés, tout en gelant les investissements extérieurs.
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Cette impression d’attente quelque peu paralysante provient de deux facteurs qui s’emboîtent l’un dans l’autre comme une poupée russe. Le premier c’est ce fameux gouvernement de cohésion aux allures d’Arlésienne, attendu depuis la clôture des concertations nationales il y a un an. Conforme à la configuration de l’espace politique congolais où aucune formation n’est en mesure de détenir seule la majorité absolue au Parlement il est censé regrouper. De fait, le « cas Kabila » n’a été évoqué lors de ces assises. Et même au sein de la coalition au pouvoir, la question dérange. « Les concertations ont abordé tous les sujets, sauf celui du chef de l’État », tonne Tryphon Kin-Kiey Mulumba, ministre en charge des Relations avec le Parlement et membre du bureau politique de la Majorité présidentielle. « Des opposants une fois nommés ministres ont été expulsés de leurs partis », ajoute-t-il, pour démontrer « l’échec des concertations nationales ».
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À l’en croire, il était devenu nécessaire que l’opposition et le pouvoir se retrouvent pour tenter de décrisper le climat politique en RDC. D’autant que le pays s’apprête à passer de 11 à 26 provinces et à organiser, cette même année, des élections locales, réputées complexes, et dont la tenue risque de retarder la présidentielle, selon l’opposition.
Que faire ? Joseph Kabila a tranché : convoquer un nouveau dialogue. Certains opposants qui avaient boycotté les « concertations nationales », le réclamaient depuis près de deux ans. Trois camps se dégagent désormais. D’un côté, ceux qui sont favorables au dialogue, avec l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de l’opposant historique Étienne Tshisekedi. De l’autre, ceux qui y sont opposés, avec les Forces sociales et politiques, regroupement formé autour de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerheet du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba. Et au milieu, les indécis, avec la plateforme « Opposition républicaine » de Léon Kengo wa Dondo qui participe déjà au gouvernement. Quels sont les arguments des uns et des autres ?

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