RDC : la situation humanitaire en faveur des déplacés aujourd' hui, choquante dans l’est du Congo. La République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à unesituation de crise. Depuis deux décennies, le conflit persistant dans les provinces de l’est du pays,l’instabilité dans les autres régions et le dysfonctionnement du système de santé ont provoqué descrises humanitaires récurrentes et des épidémies. Dans un rapport publié aujourd’hui,MSF utilise ses données médicales et les témoignages de patients et d’employés pour dévoilerla véritable nature de l’urgence médicale et humanitaire que vit la population de la RDC –particulièrement dans les provinces de l’est du pays qui sont touchées par le conflit, un desendroits où œuvre MSF. L’organisation demande une action immédiate afin de mettre un terme à lasouffrance persistante de ces populations.

L’urgence au quotidien : souffrance silencieuse en République Démocratique au Congo.
Depuis des années, la République démocratique du Congo (RDC) se trouve dans une situation d’urgence. Un conflit persistant dans les provinces orientales et l’instabilité dans d’autres régions ont entraîné des crises humanitaires et des épidémies répétées.
La neutralité des centres médicaux, les principes humanitaires et l’éthique médicale sont peu respectés
Dans les régions touchées par les conflits, ni les membres de nombreuses milices et autres factions armées, ni les soldats de l’armée nationale congolaise (FARDC) ne semblent faire de distinction entre civils et combattants.
La neutralité des centres médicaux, les principes humanitaires et l’éthique médicale sont peu respectés. Dans les provinces en crise à l’est du pays, MSF a vu des hommes armés investir des hôpitaux et agresser des patients, des cliniques abandonnées parce que le personnel médical avait fuit la violence, des centres médicaux pillés, des professionnels de la santé menacés, des dossiers médicaux confisqués en violation du secret médical.
En 2013, une force d’intervention, lourdement armée des Nations Unies (MONUSCO, anciennement MONUC) a été autorisée à neutraliser les groupes armés s’opposant à l’autorité de l’Etat. 2,96 millions de personnes actuellement déplacées en RDC
Quant aux 2,96 millions de personnes actuellement déplacées en RDC – et en particulier le grandnombre de déplacés « invisibles » qui vivent avec des familles d’accueil ou qui se dissimulentdans la brousse – leur situation est épouvantable. Ces personnes reçoivent peu ou pas d’aidehumanitaire et lorsqu’elles la reçoivent, cette aide est irrégulière et peu fréquente. En attendant, lestravailleurs humanitaires se sentent de plus en plus obligés d'acheminer de l'aide dans certaineszones « libérées » afin de stabiliser les zones touchées par le conflit et de renforcer l’autorité de l'État.
« Des épidémies de rougeole, de paludisme ou de choléra se déclarent chaque année dans l’est dela RDC. Mais dans la plupart des cas, le système de santé n’est pas en mesure de les prévenir ou deréagir adéquatement », affirme le Dr Jatinder Singh, coordonnateur médical de MSF en RDC. « Dece fait, de nombreuses personnes souffrent et meurent, et le drame, c’est que tant de souffranceshumaines pourraient être évitées ».
MSF appelle à la prise de mesures immédiates pour mettre un terme à ces souffrances enduréesdepuis trop longtemps. L’organisation demande aux groupes armés de respecter les civils, lestravailleurs humanitaires et les installations médicales, et elle réclame une aide humanitairerapide, flexible, appropriée et organisée en fonction des besoins réels des populations, plutôt quede leur localisation ou de toute motivation politique. Elle demande la suppression des obstaclesfinanciers aux soins de santé pour les populations vulnérables dans les provinces de l’est de la RDCtouchées par le conflit, ainsi que des améliorations des systèmes de prévention des maladies etd’intervention en cas d’épidémie.
MSF mène des interventions d’urgence, des campagnes de vaccination et des programmes réguliersdans toutes les provinces de la RDC depuis 1981. Personnes privées de soins alors que leurs besoins à cet égard sont urgents
Dans son rapport « l’Urgence au quotidien : Souffrance silencieuse en République démocratique duCongo », MSF conclut que de nombreuses personnes qui ont besoin d’aide humanitaire dans le paysn’y ont pas accès. De nombreuses communautés sont privées de soins médicaux en raison de laprécarité des infrastructures, des déplacements et du conflit, et les organisations humanitaires etl’État ne fournissent pas d’aide adéquate dans les zones rurales et touchées par le conflit. En mêmetemps, la violence à l'encontre des civils, du personnel médical et des biens est monnaie courante,et les prestataires de soins médicaux sont régulièrement forcés d’interrompre leurs activités,laissant les personnes privées de soins alors que leurs besoins à cet égard sont urgents.
MSF a également constaté que de nombreuses personnes vulnérables dans les provinces de l’est dela RDC touchées par le conflit sont exclues du système de santé par un système de recouvrementdes coûts des soins de santé imposé par les structures sanitaires officielles et les ONG. En théorie,le système de santé national garantit la gratuité des soins en situation d’urgence, mais les gens sontcontraints de payer, même s'ils vivent dans une zone de guerre.
« L’infrastructure et le système de santé fonctionnent à peine, le conflit en cours et le manquede respect à l’endroit des agents de santé et des travailleurs humanitaires, la généralisation dusystème de recouvrement des coûts qui exige des patients de payer leurs frais de santé, même ensituation de crise… Tous ces facteurs ont eu des répercussions catastrophiques sur la santé despopulations vivant dans l’est de la RDC », raconte Annemarie Loof, responsable des opérations pour MSF en Rdcongo.

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