RDC : la tenue du dialogue toujours en faveur de la majorité présidentiel ? Ce forum national est incontournable selon un acteur politique. Pour quelques membres de l’ opposition républicaine, du président Leo Kengo Wa Dondo ce n’est plus le moment de se donner aux intérêts égoïstes. Le dialogue politique inclusif initié et convoqué par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, demeure incontournable, selon Hubert Mongane Mbaka, acteur politique de l’Opposition républicaine, au cours d’un point de presse, jeudi à Kinshasa « En tant qu’acteur politique, j’estime que nous devons nous référer au passé, car au regard de tout ce que le pays a connu comme troubles de guerre et autres manifestations sanglantes, ce n’est plus le moment de se donner aux intérêts égoïstes », a déclaré M. Mongane. Il s’agit, a-t-il poursuivi, d’avoir pitié de notre peuple qui a longtemps souffert suite aux guerres récurrentes, avec comme résultats : les violences sexuelles, les viols, les assassinats ainsi que les pillages.

Le Dialogue politique doit à tout prix se tenir dans un délai raisonnable, à savoir, en tenant compte des aspirations du peuple. Me Tunda Ya Kasende l’a dit en émettant un avis favorable au respect du délai constitutionnel qui doit provenir du peuple. Une équivoque qu’il a levée pour éclairer lanterne après le passage de Ban Ki-moon à Kinshasa.
Vice-ministre honoraire des Affaires étrangères, Me Célestin Tunda Ya Kasende a suivi avec attention la récente tournée du Secrétaire général des Nations unies dans les Grands Lacs. Analyste politique et spécialiste de l’Afrique centrale, il commente le séjour de Ban Ki-moon dans la région, et particulièrement en République démocratique du Congo.
A travers cette interview, ce fin connaisseur des Grands lacs met un accent particulier sur l’opportunité du Dialogue national inclusif et sur les échéances électorales en vue. Occasion aussi pour ce juriste rompu autant à la théorie qu’à la pratique du droit de lever l’équivoque sur la notion du délai constitutionnel que tout le monde, dans la classe politique, reprend en son compte sans nécessairement savoir de quoi il retourne.
Me Tunda, comment avez-vous perçu la récente visite de Ban Ki-moon en RDC ?

D’abord, c’est une marque de confiance vis-à-vis de nos institutions. Puisque le Secrétaire général des Nations unies ne peut pas se déplacer et aller facilement dans un pays où on n’accorde pas de considération aux autorités locales. En le recevant chez nous, nous pouvons donc nous réjouir que la ligne de conduite des autorités congolaises sur le plan politique est conforme aux standards de la Communauté internationale. Ensuite, Ban Ki-moon devait aborder des questions à caractère technique, puisqu’on l’attendait à la Conférence internationale sur les investissements dans le secteur privé pour la région des Grands Lacs, afin qu’il puisse apporter son expertise dans notre sous-région.
Par ailleurs, du point de vue politique, il devait se rendre compte de l’évolution des activités de la Monusco et du processus politique en République démocratique du Congo. Ainsi, au niveau de la Majorité, nous avons un sentiment très positif par rapport au récent séjour du Secrétaire général de l’ONU dans notre pays.
D’après vous, l’appel au dialogue lancé par Ban Ki-moon était-il destiné à ramener dans le bateau les opposants hostiles à ce schéma ?
De mon point de vue, je suis convaincu que nos compatriotes de l’Opposition n’ont pas raison de se positionner à l’écart par rapport à la problématique du dialogue ! Ils insistaient beaucoup sur l’accompagnement du Dialogue national inclusif par la Communauté internationale, et particulièrement le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi. Or, Ban Ki-moon, c’est la voix la plus royale pour recommander aux Congolais ce qu’ils devaient faire. En restant loin du dialogue, ils donnent l’impression de ne pas être des leaders politiques pour diriger le peuple congolais. La politique étant un métier de risque, il faut s’assumer pour chercher des réponses aux attentes de la population. Or, si vous ne prenez pas de risque, vous ne saurez pas vous assumer. Vous ne pouvez donc pas diriger. Je crois donc que les amis de l’Opposition ne s’adonnent pas à un exercice véritablement politique...
Estimez-vous donc que le Secrétaire général de l’ONU est venu interpeller les consciences des opposants hostiles au Dialogue ?
Ban Ki-moon n’a pas pour rôle de tirer les oreilles de qui que ce soit. Mais, il a fait une interpellation conforme à la Charte des Nations-Unies, qui repose avant tout sur la résolution pacifique des conflits. Et en voulant éviter toute éventualité de crise dans la mise en œuvre du processus électoral, le Secrétaire général de l’ONU se devait de recommander formellement et officiellement le dialogue à toute la classe politique congolaise.
La Majorité n’a-t-elle pas été choquée lorsque Ban Ki-moon est revenu sur le respect du délai constitutionnel pour l’organisation des élections ?
A la Majorité, cela ne pouvait pas du tout nous choquer, étant donné que le Secrétaire général des Nations-Unies ne pouvait pas dire le contraire de ce qu’il avait déclaré. Dans le même ordre d’idées, il a fait remarquer que toute famille sans dialogue est exposée à la destruction, ajoutant qu’il en est de même pour un pays où il y a divergence entre acteurs politiques. A cet effet, il a encouragé le Président de la République Joseph Kabila Kabange pour cette initiative d’organiser ce forum national qui met en présence tous les protagonistes de la scène politique congolaise autour d’une même table.
Concernant l’organisation des élections en RDC, il a encouragé la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à mettre à jour un calendrier réaliste et consensuel conduisant le peuple congolais vers des élections apaisées, gage d’une paix durable propice au développement. La RDC, a-t-il dit en substance, n’a pas besoin d’ennemis de la paix, mais plutôt, de ceux-là qui aiment sa prospérité sous toutes ses diversités.

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