Territoire de Beni : un mort et trois blessés dans une nouvelle embuscade sur l’axe Mbau-Kamango. Des hommes lourdement armés identifiés comme des rebelles de l’ADF ont encore tendu une embuscade, jeudi 24 mars, à un véhicule Fuso sur l’axe Mbau-Kamango au niveau du point kilométrique40 (PK40). Le véhicule à bord duquel des passagers, provenait du marché de Nobili, dans la chefferie de Watalinga. C’est au tour de 20 heures locales que ces hommes ont tiré en direction de cet engin causant ainsi la mort à une personne blessant trois autres tous des civils. Les militaires des Forces Armées de la Républiques Démocratique du Congo FARDC sont arrivés une heure plu tard avant la fuite des assaillants, rapporte à Radio Moto l’un des blessés rencontré à l’hôpital général d’Oicha. Ils ont dépêchés les victimes à l’hôpital général d’Oicha. Parmi les blessés figure le chauffeur du véhicule. Le même jeudi dans les heures d’après midi, des coups de balles ont crée une psychose à Oicha chef-lieu du territoire de Beni.

Le même jeudi dans les heures d’après midi, des coups de balles légère et, automatique ont, crée une psychose au sein des habitants d' Oicha chef-lieu du territoire de Beni. Des graves détonations en armes lourdes et automatiques en provenance des agglomérations de l’Est de cette cité ont été entendues à Oicha et ses environs. En réalité, c’était des bombes larguées dans les brousses du groupement Bambuba-Kisiki par les casques bleus de la Monusco et les militaires des FARDC. Elles étaient orientées en direction de là où les ADF se sont dirigés le mercredi 23 mars dernier.
Dans sa communication dans les radios de Beni et Oicha, le porte-parole des opérations Sokola1, le lieutenant Mac Hazukay a parlé d’un exercice militaire. Une version réfutée par la société civile locale qui dénonce d’ailleurs la façon dont les forces loyalistes et la Monusco opèrent loin des positions rebelles. Pour les forces vives locales, il s’agit d’une aventure militaire.
Il faut également souligner que, lemercredi 23 mars 2016les ADF ont traversé l’axe Mbau-Kamango au niveau du PK10 en provenance de l’Est vers l’Ouest. Ils étaient nombreux et lourdement armés, selon les temoins. C’était aux environs de 9H00. Les civils qui provenaient de leurs champs les ont bien vus. Depuis des années, les ADF-Nalu terrorisent des dizaines de milliers de civils dans la région de Beni, dans le Nord-Kivu. Insécurité à Beni : Adf-Nalu sur les traces de Boko Haram ? Grâce à leur dirigeant, Jamil Mukulu, un chrétien converti à l’islam, les ADF-Nalu ont cessé d’être un problème congolo-ougandais pour prendre une dimension régionale en tant qu’élément de la nébuleuse islamiste radicale en Afrique de l’Est. Toutefois, d’une part, il subsiste de nombreuses zones d’ombre sur les liens entre les ADF-Nalu et les organisations islamistes radicales de la région et, d’autre part, l’islamisme de ce groupe armé parait superficiel. Et dans la genèse faite du mouvement, le rapport relève qu’ en septembre 1995, à Beni dans la province congolaise du Nord Kivu, Yusuf Kabanda, un des dirigeants de l’opposition musulmane ougandaise armée, scelle avec le commandant Ali Ngaimoko de l’Armée nationale pour la libération de l’Ouganda (Nalu) une alliance dénommée les Forces démocratiques alliées-Armée nationale pour la libération de l’Ouganda (ADF-Nalu). Conclue hors de l’Ouganda avec l’aide des services secrets soudanais et congolais, cette alliance regroupe deux mouvements défaits par l’armée régulière dénommée Force populaire de défense de l’Ouganda (UPDF). Sans liens idéologiques ni opérationnels préalables, ces deux mouvements ont en commun d’être opposés au régime ougandais, de se trouver au même moment sur le sol congolais et d’être proches, chacun de leur côté, d’ennemis de Kampala. Est de la RDC : l’ONU prévient que le combat contre les rebelles ougandais sera long ». L’avertissement, signale-t-elle, émane des Nations Unies. Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu et chef de la Monusco, Martin Kobler estime effectivement qu’ »On ne peut pas gagner ce combat rapidement (…) Ce sont des terroristes, ce sont des criminels, c’est un combat asymétrique, qui est très, très difficile à gérer ». Il le déclare au cours de la conférence de presse hebdomadaire de son Organisation, le mercredi 10 décembre 2014. Toutefois, avec les ingrédients de l’histoire tumultueuse de la RDC depuis 1960, l’enjeu que représente Beni mérite d’être perçu différemment… Kidnapper des femmes, des jeunes, parfois des familles entières pour peu qu’elles se soient trouvées dans les champs au mauvais moment, c’est en effet la marque de fabrique des ADF-Nalu, une rébellion ougandaise à l’origine qui demeure peu connue. La pratique est devenue frénétique. « Les cas d’enlèvement sont passés de 24 à 382 de 2010 à 2013 », indique Teddy Kataliko, président de la société civile à Beni. 660 kidnappings en trois ans Au total, en trois ans, la rébellion a enlevé 660 personnes. Des recrutements forcés pour former des combattants ou travailler dans les champs. Selon John (pseudonyme), enlevé à l’âge de 19 ans et qui a passé six ans avec les ADF-Nalu, le mouvement se radicalise parce qu’il se sent menacé. « Avant, l’armée et les ADF cohabitaient très bien. Depuis que le gouvernement a lancé des opérations contre les ADF en 2010, ils sont devenus agressifs. Ils sont au courant qu’il y a une coopération entre l’armée ougandaise et congolaise pour lancer une offensive. C’est pour ça qu’ils sont plus méchants avec la population, affirme-t-il. Les ADF-Nalu interdisent aux civils d’aller dans les champs, car il peut y avoir des militaires qui se déguisent en civils pour essayer de les attraper. Du coup, quand ils voient quelqu’un dans les champs, ils le kidnappent plutôt que de prendre le risque que ce soit un militaire ou quelqu’un qui puisse révéler leurs positions, explique-t-il encore. Depuis un mois, et après la victoire sur le M23, l’armée congolaise annonce une offensive imminente contre les ADF-Nalu.

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