BENI-LUBERO : UNE COMMUNIQUE DU KYAGHANDA DÉSTINNÉ, AUX MEMBRES DELA COMMUNAUTÉ NANDE YIRA. D' après une source proche dela société civile ville de Butembo. MESSAGE : Le Conseil Culturel Yira tient à rappeler aux membres de sa Communauté et aux personnes de bonne volonté que la journée du 14/04 de chaque année est destinée aux VICTIMES DE L'INSÉCURITÉ DU KIVU, ET DEL' ITURI. À cet effet, pour cette année 2016, le Bureau du Conseil réaffirme la commémoration de cette journée. De manière particulière cette journée sera dédiée : - Au feu Président du Conseil Culturel Yira, Père Vincent MACHOZI KARUNZU, assassiné le 20 mars 2016 à VITUNGWE, chef-lieu du groupement Bunyuka sur la route VUHOVI - VULAMBO, en territoire de Beni, chefferie des Bashu, territoire de BENI, province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo RDC. Aux victimes des massacres de BENI, LUBERO, RUTSHURU, ITURI. Aux VICTIMES des massacres de Kikyo/BUTEMBO de 1998, après la chute du dictateur Maréchale Mobutu Séséséko.

Dix-sept jours après l’assassinat du Révérend Père Vincent MACHOZI, par les térroristes, la communauté Yira-Nande a pris l’élan pour réclamer « Justice » en faveur de la victime, qui était de surcroit un leader au sein de la communauté. C’est dans ce sens qu’une délégation de la communauté Yira-Nande a été mandatée pour déposer sa plainte auprès du Divisionnaire de l’Auditorat Militaire Garnison de Beni-Butembo à Beni ce 06 Avril 2016, à 12 heures, heure locale de Beni. Cette délégation fut composée de Monsieur KATEMBO MUYISA (représentant le coordonnateur du Comité International de Pilotage de Kyaghanda), Monsieur KAMBALE VIKALI VAKOLOS (Secrétaire Général de Kyaghanda) et KAMBALE PIRISI KASKADO (2e Vice-président de Kyaghanda chargé de résolution des conflits).
C’est avec une attention soutenue que tous les fils et filles de la communauté Yira-Nande attendent suivre l’instruction de ce dossier ; et Benilubero Online, pour sa part, s’engage à rendre au public, au fil de temps, toutes les données d’actualisation relatives à son évolution. A cette occasion, la Communauté reclame:
1. L'ouverture des audiences publiques pour tirer au clair les circonstances, les acteurs et les mobiles de l'assassinat du Père Vincent MACHOZI KARUNZU aa, Président de la Communauté Yira ;
2. Une enquête internationale et indépendante sur le génocide de la Communauté Yira à l'Est de la RDC.
3. Un tribunal spécial des auteurs des massacres de Kikyo /BUTEMBO (1998)
ATTITUDE A PRENDRE :
- Tout muyira est appelé à passer cette journée sous une profonde méditation, habillé en tenue de deuil (de couleur noire ou violette)
- Les Yira et toutes autres personnes de bonne volonté devront arrêter ou cesser toutes activités du matin au soir ;
- Les membres des confessions religieuses sont priés d'organiser des cultes, des messes et/ou des séances des prières pour le repos des Âmes des victimes et pour le retour de la paix dans notre région.
Fait à BUTEMBO, le 07/04/2016
Pour la Communauté Yira
KAMBALE SHANGILIA
président ai du Conseil Culturel Yira. Depuis octobre 2014, la population du territoire de Béni et de Lubero subit des attaques d’une cruauté monstrueuse, attribuées à un mystérieux groupe de rebelles ougandais, les ADF (Allied Democratic Forces). On n’en parle guère… Qui se cache donc derrière eux? L’émission « Eglises du monde », ce mercredi 6 avril à 22h40 sur KTO-TV abordera cette actualité tragique dans le Nord-Kivu.
Qu’est-ce qui peut pousser des êtres humains à égorger des gens alités dans un centre de santé, à égorger ou brûler vifs d’autres, femmes et enfants compris, à enduire un boutchou du sang de ses parents décapités sous ses yeux, ou encore à extraire un fœtus du ventre de sa mère pour le fracasser contre un mur? Puis, à détruire hôpitaux, écoles, champs et commerces.
Rares sont les semaines sans massacre à l’extrême nord du Nord Kivu. Le 9 janvier, depuis Rome, des responsables religieux congolais, membres des Conseils généraux et des généralats de leurs congrégations, ont lancé un SOS, relayé en Belgique par Anne Huyghebaert. Tous demandent une enquête internationale crédible pour que la lumière soit faite et que les atrocités cessent. Desc-Wondo, plateforme de réflexion sur les questions de Défense et de sécurité a lancé une pétition dans le même sens. L’un de ses chercheurs, Boniface Musavuli, nous partage son point de vue.
Le point de départ
Depuis le génocide rwandais de 1994, les régions riches en minerais, voisines du Rwanda et de l’Ouganda, sont la proie d’une multitude de groupes armés. Octobre 2014 marque un tournant pour Béni, qui bascule dans l’horreur. En un an, plus de 500 personnes seront tuées à coups de hache, de machette ou de marteau. Sans raison. On accuse les rebelles ougandais ADF (Forces Démocratiques Alliées).
« Coïncidence? Les massacres commencent le 2 octobre tout comme le procès des suspects de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala. Victorieux un an plus tôt des mutins du M23, soutenus par Kigali et Kampala, qui avaient fait trembler Goma, le colonel était adulé au point de déranger certains. Parmi les suspects, des militaires d’une ex rébellion rwandaise (CNDP), théoriquement ‘brassés’ dans l’armée congolaise. En réalité, ils n’obéissent qu’aux ordres de Kigali. Les massacres continuent durant le procès comme si on voulait empêcher la population de le suivre. Comme lors de l’assassinat du Colonel Mamadou, les tueurs parlent le kinyarwanda. Les soldats congolais n’interviennent pas. Pire, un commandant menace d’abattre ceux qui voulaient intervenir et il fait fermer le numéro d’appel d’urgence de la Monusco », commente B. Musavuli
Qui sont les ADF?
Les ADF sont des rebelles ougandais, menant aujourd’hui une guerre pour imposer l’Islam selon la version officielle. Présents en petit nombre depuis une vingtaine d’années au Nord Kivu, ils se sont mués en mafia criminelle, responsable de meurtres et de centaines d’enlèvements, exploitant le bois et l’or, précisément dans les zones des massacres.

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