Climat politique en Rdc avant la tenue du dialogue nationale : ça va bouger à l’opposition congolaise sera dans la rue ce week-end en. Au menu des revendications : le dialogue politique toujours au point mort et le très probable report de l’élection présidentielle fixée fin 2016. C’est l’UDPS d’Etienne Tshisekedi qui ouvrira le bal des manifestations du week-end avec un rassemblement ce samedi de ses militants devant le siège du parti dans la commune de Limete. Seul parti d’opposition a rester ouvert au dialogue politique initié par le président Joseph Kabila, le secrétaire général de l’UDPS, Bruno Mavungu, aura sûrement à coeur de clarifier la position du parti sur sa possible participation au dialogue. Jusque-là, la base de l’’UDPS reste très divisée sur l’opportunité de négocier avec le président congolais ce que ressemble à une prolongation de mandat. La Constitution interdit en effet à Joseph Kabila de se représenter une troisième fois, mais la majorité présidentielle demande de retarder les élections.

Des Meeting sous pression du pouvoir actuel sur le boulevard Triomphal dela capitale Kinshasa.
Le second meeting des opposants , au président Joseph Kabila Kabange se tiendra le dimanche 24 avril sur le même boulevard Triomphal dans la commune de Kasa-Vubu. Les anti dialogue se retrouveront sous la bannière de la Dynamique de l’opposition, une plateforme rassemblant le MLC, l’UNC, l’Ecidé, les Fonus et une bonne partie de l’opposition congolaise. La manifestation se déroulera sous haute tension, après la violente répression de la mobilisation contre la loi électorale de janvier 2015 qui s’était soldée par une quarantaine de victimes selon les ONG internationales. La ville de Kinshasa a d’ailleurs fortement recommandé aux opposants de « délocaliser » la manifestation dans un lieu « fermé » afin de facilité le maintien de l’ordre. Une « recommandation » rejetée par la Dynamique de l’opposition. Au programme des revendications de ce meeting : la tenue des élections dans le délai constitutionnel, la volonté d’alternance au pouvoir à la fin 2016 et le refus d’un dialogue qui n’aurait d’autre objectif que de maintenir le président Joseph Kabila au pouvoir au-delà de 2016.
Meeting test pour Katumbi
Le dernier test pour l’opposition congolaise se déroulera également dimanche 24 avril, mais à Lubumbashi, loin de la capitale congolaise, fief du camp présidentiel dont plusieurs caciques sont récemment passés dans l’opposition au chef de l’Etat. L’ex-gouverneur de la province, du Katanga Moïse Katumbi, ancien allié de Joseph Kabila et nouvel opposant, a appelé à un grand meeting populaire pacifique à 15h près du stade de la Kenya en présence de tous les membres du G7, le groupe des anciens frondeurs de majorité. Probable candidat à la prochaine présidentielle (sous les couleurs du G7), Moïse Katumbi compte bien faire ce dimanche dans une démonstration de force dans les rues de la riche capitale minière. Après avoir claqué la porte de la majorité présidentielle, le président du célèbre club de football TP Mazembe doit maintenant prouver sa capacité à mobiliser la population derrière son nom. Le camp présidentiel aura donc ce week-end un oeil sur Kinshasa, mais aussi sur Lubumbashi afin d’évoluer les nouveaux rapports de force au sein de l’opposition congolaise. L’UDPS a toujours conditionné sa participation au dialogue à la présence d’une médiation internationale que la majorité présidentielle n’a, pour le moment, pas accepté.
Mise au point à l’UDPS ?
Deux écoles s’affrontent au sein de l’UDPS : le camp favorable au dialogue et à une transition en échange du poste de Premier ministre à un membre du parti et le front anti dialogue qui ne souhaite pas prolonger en dehors des délais constitutionnels le mandat du président Kabila. Le rassemblement de ce samedi constituera donc un test intéressant pour le parti d’Etienne Tshisekedi, dont les atermoiements sur sa possible participation au dialogue déstabilise bon nombre de ses soutiens. Le discours de Bruno Mavungu sera donc particulièrement scruté ce samedi à Kinshasa par la majorité présidentielle, mais aussi par le reste de l’opposition, opposé à tout type de dialogue avec le pouvoir. Le 24 avril 1990, au plus fort d’une dictature croulante, feu le Maréchal Mobutu l' ex président du Zaïre avait annoncé, urbi et orbi, le retour au pluralisme politique en RDC Congo ex Zaïre. Et c’était parti malgré les différentes entraves.
Aujourd’hui, 26 ans après, s’il faut dresser un pré-bilan politique. La RDC se retrouve encore au stade embryonnaire en matière de démocratie. Traque des opposants politiques et des membres de la société civile confiscation des médias publics les médias privés toujours dans le collimateur du pouvoir… Bref la RDC est encore à l’école de la démocratie.
Et pourtant, de 1960 à 1965, le pays était caractérisé par la pratique démocratique, notamment par des élections crédibles, à tous les niveaux, un parlement bicaméral comme aujourd’hui, mais dans lequel dominait le jeu démocratique ; un gouvernement responsable devant le parlement, la liberté d’expression garantie, la gratuité des études primaires et même secondaires, l’accès total aux soins médicaux, à l’eau, à l’électricité et aux différents services etc.
Aujourd’hui comme hier
Cinq ans après la conquête de l’indépendance, le coup d’Etat du 24 novembre 1965 mit un terme à la démocratie. Depuis, une dictature atroce mise en place allait durer trois décennies. Le régime éphémère de Mzee qui a succédé à celui de Mobutu a tenté de remettre les choses sur les rails mais malheureusement il a été de courte durée. Mzee Laurent Désiré Kabila, tombeur de Mobutu, a été assassiné 3 ans après son arrivée au pouvoir. (17 mai 1997-16 janvier 2001).
Son fils Joseph Kabila pris alors la relève jusqu’à ce jour. Joseph Kabila, surnommé Raïs, avait opté pour une gestion politique diamétralement opposée à celle de son géniteur, pour entre autres, réunifier le pays occupé par des forces rebelles et étrangères. Là, il a réussi.

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