Dossier des élections en Rdc, divise toujours la classe politique dela majorité, et ceux del' opposition : Interview de Julien Kahongya à ceux qui s' opposent, pour la tenue, du dialogue politique nationale : « S’il n’y a pas élection, en République Démocratique du Congo, ce n’est pas la fin du monde. Le ciel ne va pas tomber sur la tête », a déclaré samedi 23 avril le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, au cours d’une matinée politique de la Majorité présidentielle à l’occasion du 26e anniversaire de l’instauration du multipartisme en RDC. Le gouverneur Paluku a estimé que le manque de moyens financiers et l’enrôlement de nouveaux majeurs ne vont peut-être pas permettre l’organisation des élections dans le délai constitutionnel. Le deuxième et dernier mandat de l’actuel chef de l’Etat Joseph Kabila s’achève en décembre prochain. Dans son calendrier publié l’année passée, la commission électorale avait prévu d’organiser l’élection présidentielle à la fin du mois de novembre prochain. Mais elle a récemment fait savoir qu’il était difficile de tenir ce délai. Pour Julien Paluku, il faudrait définir un nouveau délai pour organiser les élections. « On doit fixer un nouveau délai pour nous permettre d’aller aux élections apaisées parce que les dates ne vont pas changer la République démocratique du Congo, mais c’est la volonté de ses dirigeants », argumente-t-il. Le gouverneur indique que soutenir ce point de vue ne veut pas dire que l’on est opposé à la tenue d’élections. « C’est parce qu’on trouve qu’il y a des conditions qui ne vont pas le permettre », poursuit-il, appelant à la tenue d’un dialogue.

La situation politique et sécuritaire en RDC et la mise en œuvre du mandat de la Mission de stabilisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) étaient au centre d’un tête-à-tête Joseph Kabila – Ban Ki-moon ce samedi 23 avril à New York. A cette occasion, le Secrétaire général de l’Onu a encouragé le gouvernement congolais à prendre les mesures nécessaires pour apaiser les tensions politiques dans le but d'ouvrir la voie à des élections présidentielle et législatives pacifiques et crédibles, conformément à la constitution.
Le tête-à-tête Joseph Kabila – Ban Ki-moon est intervenu trois semaines après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’Onu de la résolution 2277, qui appelle Kinshasa à tenir rapidement les élections libres et crédibles.
La résolution «exhorte le Gouvernement et toutes les parties prenantes à garantir un processus électoral libre, équitable, crédible» et la tenue d'élections «en temps voulu, en accord avec la Constitution».
Ban Ki-moon a également encouragé les autorités de la RDC à poursuivre un dialogue stratégique avec la MONUSCO, y compris l'élaboration conjointe d'une stratégie de sortie pour la mission onusienne.
Cette rencontre a eu lieu en marge de la cérémonie de signature, par une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, de l'Accord de Paris sur les changements climatiques. Le patron de l’Onu a aussi souhaité que ce document, signé vendredi au siège de l'ONU à New York, soit bientôt ratifié par la RDC. En matière sécuritaire, la mise en a sac du siège de l’Union Nationale des Fédéralistes du Congo, UNAFEC, à Lubumbashi et l’incendie de sa représentation à Kinshasa, les incidents meurtriers à Kolwezi entre les forces de l’ordre et la population civile ainsi que la recrudescence de l’insécurité dans la ville de Kinshasa, en Ituri et au Nord-Kivu retiennent particulièrement l’attention du G7.
1.1. La mise à sac du siège de l’UNAFEC
A la suite de l’affichage des portraits de l’honorable Moise Katumbi Chapwe, candidat choisi par le G7 pour la prochaine élection présidentielle,au siège de l’UNAFEC, en date du mardi 19 avril 2016, trois jeeps de militaires se sont présentées devant le siège de l’UNAFEC et ont tenté d’arracher ces portraits. Leurs tentatives ont échoué par suite de l’opposition farouche du peuple de la Kenya à qui le G7 rend un vibrant hommage. Dans la nuit qui a suivi et pendant la journée du 20 avril 2016, d’autres militaires en grand nombre et lourdement armés ont, à nouveau, investi le siège de l’UNAFEC. Après de violents affrontements avec la population civile, ils ont, cette fois-ci, réussi à arracher les affiches de Moise Katumbi Chapwe et à commettre des actes de vandalisme. Ces évènements ont paralysé, tout au long de la journée du 20 avril 2016, la vie dans la commune de la Kenya. Faisant fi de toute procédure légale en la matière, les services de l’ordre assistés du Procureur de la République sont venus par la suite poser les scellés sur le siège de l’UNAFEC. Le bilan des affrontements s’élève à une vingtaine de blessés par balle et à plusieurs dizaines d’arrestations.
De prime abord, le G7 s’étonne que l’affichage des portraits de l’honorable Moise Katumbi dont l’annonce, en mars dernier, de la candidature à la prochaine élection présidentielle avait été qualifiée de non-événement par la Majorité Présidentielle,ait conduit aux agressions contre l’UNAFEC à la fois à Kinshasa et à Lubumbashi.
Le G7 dénonce avec véhémence cette entrave aux libertés fondamentales et au droit d’un parti politique légalement. Marcel Ilunga Lewu, président de l’UNAFEC, restée dans la majorité, a déclaré mercredi 20 avril que des membres de son parti se sont rendus mardi aux sièges de Kinshasa et Lubumbashi de l’autre UNAFEC, dirigé par Gabriel Kyungu et qui a rejoint l’opposition, pour arracher des drapeaux et les insignes.
« Nous sommes allés retirer les insignes de l’UNAFEC à Kinshasa et à Lubumbashi. Ça s’est fait de la même manière. C’est à notre demande. Nous assumons. Nous refusons que les gens nous appellent les kulunas alors que nous sommes du côté de la légalité », a-t-il affirmé.
L’Unafec dirigé par Kyungu a dénoncé mercredi les attaques perpétrées contre les sièges du parti à Kinshasa et à Lubumbashi.
Son vice-président, Bertin Kanunu, avait qualifié de « kulunas » (bandits) les auteurs des attaques perpétrées contre les sièges de son parti.
Depuis le départ de l’Unafec de la majorité et la création du G7, certains membres de ce parti ont désavoué leur président Gabriel Kyungu. Ils revendiquent leur appartenance à la majorité et contestent la légalité du groupe resté avec Kyungu.
« Nous avions adressé la lettre au commandant de la police nationale congolaise ainsi qu’au gouverneur de la ville de Kinshasa pour qu’aucune autre personne ne parle au nom de l’Unafec, qu’aucune autre personne ne puisse utiliser les insignes de l’Unafec. C’est ce qui nous a motivé d’aller retirer les insignes », a fait savoir Marcel Ilunga Lewu.

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