Économie del' Amérique : La croissance du PIB des Etats-Unis n'a été que de 0,5% au premier trimestre, alors que les analystes s'attendaient à une hausse de 0,9%. La stagnation de la consommation des ménages, mais surtout la chute des investissements privés expliquent cette contre-performance. La croissance économique aux Etats-Unis a ralenti plus sévèrement que prévu au 1er trimestre, marquée par une décélération des dépenses des consommateurs et une chute des investissements des entreprises, selon la première estimation du département du Commerce publiée jeudi. Le Produit intérieur brut (PIB) américain n'a progressé que de 0,5% de janvier à mars, en rythme annualisé et données corrigées des variations saisonnières. C'est la plus faible expansion depuis l'hiver 2014. Les analystes attendaient +0,9% Ce chiffre a déçu les analystes qui tablaient dans leur prévision médiane sur +0,9%, après une croissance modérée de 1,4% au dernier trimestre 2015.

Les créations d'emplois importantes enregistrées en décembre devraient s'affaiblir au cours des mois à venir. La croissance va fléchir. Aux Etats-Unis, on parle de récession en dessous de 1,5% de hausse du PIB... Un retournement de conjoncture aux causes entièrement nouvelles
L'économie américaine est-elle en phase de ralentissement. Seules 151.000 créations d'emplois ont été enregistrées en janvier, contre une moyenne de 230.000 en moyenne, en 2015
Les nombre de créations d'emplois aux Etats-Unis a atteint 151.000 en janvier, selon les chiffres annoncés ce vendredi par le "Bureau of labor statistics". Le taux de chômage a peu varié, passant de 5% à 4,9%.
Ce taux est biaisé par le nombre élevé de chômeurs "découragés", qui ont renoncé à s'inscrire auprès des bureaux de l'emploi. Plus importante est la relative faiblesse des créations d'emplois. A 151.000 (les données sont corrigées des variations saisonnières), elles sont largement inférieures à la moyenne de 2015 (230.000).
Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à 190.000 créations d'emploi et à un taux de chômage stable à 5%.
La Fed confortéeCet indicateur conforte bien sur la banque centrale américaine, la Fed, dans sa décision prise le 27 janvier de ne pas relever les taux d'intérêt, alors qu'elle s'est engagée depuis décembre dans un processus de hausse des taux. La conjoncture économique américaine n'a pas été si mauvaise que cela au quatrième trimestre 2015. La croissance du PIB est passée de 0,7% à 1%. Dans le même temps, on apprend que l'inflation a atteint un plus haut de 15 mois en atteignant 1,3%.
La croissance économique des Etats-Unis a finalement ralenti moins fortement que prévu au 4e trimestre, selon la 2e estimation du département du Commerce qui a été révisée en hausse vendredi à la surprise des analystes.
D'octobre à décembre, le Produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de 1% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, mieux que la première estimation (+0,7%). Cela représente toutefois un ralentissement par rapport à l'expansion du 3e trimestre (2%). Les analystes s'attendaient à ce que la croissance n'affiche que 0,4% au dernier trimestre 2015.
L'inflation est repartie
L'inflation sur un an aux Etats-Unis a fait un bond en janvier pour atteindre son plus haut niveau en 15 mois, selon l'indice des prix basé sur les dépenses de consommation (PCE) publié par le département du Commerce.
La hausse des prix sur un an s'est élevée 1,3% en janvier, contre +0,7% en décembre sur un an. Cela représente un sommet depuis octobre 2014. En excluant les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, l'inflation dite sous-jacente est remontée à 1,7% sur un an en janvier, au plus haut depuis juillet 2014.
Sur un mois en janvier, les prix à la consommation ont avancé de seulement 0,1% après un repli du même ordre en décembre. Les prix hors alimentation et énergie ont grimpé de 0,3%, alors que les prévisions des analystes, qui portaient sur cette partie de l'indice, misaient sur une modeste hausse de 0,1% sur le mois. "Le ralentissement de la croissance reflète une chute plus prononcée des investissements non-résidentiels, une deccélération des dépenses de consommateurs, un recul des dépenses fédérales et des importations devenues positives", a souligné le gouvernement dans un communiqué.
Les dépenses des consommateurs, qui sont le moteur traditionnel de l'économie américaine, n'ont avancé que de 1,9%, leur plus faible progression depuis le 1er trimestre 2015. Le ralentissement est frappant sur les achats de biens qui ont stagné (+0,1%), reflétant notamment l'atonie des prix et inscrivant la plus mauvaise performance en presque cinq ans.
Chute des investissements privés et publics
L'autre mauvaise nouvelle est la chute des investissements des entreprises (-5,9%), le rythme le plus bas depuis le 2e trimestre 2009, en pleine récession. Elle est particulièrement flagrante dans l'industrie extractive déprimée par les faibles prix du pétrole, avec une chute de 86% des investissements, la plus sévère jamais enregistrée, a indiqué une statisticienne.
Les industriels ont aussi moins investi dans les stocks. Les exportations ont poursuivi leurs retrait (-2,6%) handicapées par un dollar fort tandis que les importations ont légèrement progressé (+0,2%), ce qui pèse sur le PIB. Les dépenses de l'Etat fédéral sont reparties à la baisse à -1,6%.
Fort rebond du marché immobilier
Au rang des points forts, le marché immobilier, à travers les dépenses résidentielles, a fait un bond de 14,8%, le rythme de croissance le plus fort depuis la fin 2012.La Réserve fédérale (Fed) qui a maintenu ses taux d'intérêt inchangés mercredi, a prévenu que la croissance avait ralenti, notant l'affaiblissement des dépenses des ménages et des exportations. Mais elle a assuré qu'à l'avenir, l'activité économique allait "croître de façon modérée". Le gouvernement publiera le 27 mai sa deuxième estimation de la croissance au 1er trimestre.

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