Économie dela Rdcongo : Le premier ministre, Augustin Matata Ponyo, estime dans son livre intitulé «Pour un Congo émergent», qu’il faut se servir des expériences d’autres pays, particulièrement les pays émergents, dans le processus de transformation de la société. Le premier ministre Augustin Matata Ponyo estime dans son livre intitulé «Pour un Congo émergent», qu’il faut se servir des expériences d’autres pays, particulièrement les pays émergents, dans le processus de transformation de la société. Forcément écrit-il, «cela permettra à la RDC d’éviter de répéter certaines erreurs, de déceler les causes et les conséquences ainsi que les risques associés à l’industrialisation des sociétés, pour mieux contrôler notre propre avenir». Il précise que dans cette démarche, «nous devrons cependant nous nourrir de nos erreurs, de notre histoire, pour bâtir le Congo dont les générations futures seront fières» souligne-t-il en paraphrasant le philosophe Socrate qui disait «Connais-toi toi-même».

La Banque mondiale indique dans son rapport publié récemment sur la RDC, que la politique suivie par le gouvernement a permis au pays de renouer avec la stabilisation du cadre macroéconomique et la croissance.
La Banque mondiale indique dans son rapport publié récemment sur la RDC, que la politique suivie par le gouvernement a permis au pays de renouer avec la stabilisation du cadre macroéconomique et la croissance.
Selon ce rapport publié au cours du troisième trimestre 2015 par « le département de la gestion macroéconomique et budgétaire pour la région Afrique » et parvenu jeudi à l’ACP, la RDC a réussi à rompre avec un passé marqué par l’hyperinflation, les déficits publics et l’endettement.
Le pays a ramené l’inflation en dessous de la barre de 40% depuis 2012 et la balance du budget sur ressources domestiques est devenue excédentaire. Les réserves en devises ont été reconstituées.
Dans ce contexte, la stabilité macroéconomique, les investissements, notamment dans le secteur minier se sont accélérés et la production minière a augmenté. Le pays a renoué avec la croissance et se situe à une moyenne de 7,7% depuis 2010, le pouvoir d’achat de la population s’est amélioré, et la pauvreté a reculé de 71% en 2005, à 63% en 2012.
Pour cette institution de Brettons Wood, le pays devrait désormais se focaliser sur la performance du secteur public et le renforcement de l’Etat en vue de conduire l’économie et la société vers l’émergence. Le recul de la pauvreté est important, mais reste insuffisant, souligne le rapport, qui note une faible transmission entre la croissance et le développement économique et social, alors que le pays s’est fixé comme objectif de parvenir à l’émergence à l’horizon 2030.
Le rapport fait remarquer qu’au-delà de la stabilité macroéconomique, parvenir à l’émergence exige une volonté. Selon Matata Ponyo, la RDC a besoin de comprendre de l’intérieur quels sont les ressorts des sociétés industrielles pour s’approprier définitivement son destin et quitter le cercle vicieux de la pauvreté. «C’est pourquoi j’interpelle notre conscience : celle des élites, celle des chercheurs, celle de nos amis et partenaires pour secouer le baobab, faire tomber les feuilles mortes et laisser la place aux nouvelles, celle qui apporte la verdure, les fruits, celle qui apportent la prospérité à l’ensemble de la société congolaise».
La RDC, fait-il savoir, «peut devenir une puissance économique de premier plan grâce à nos abondantes ressources naturelles. La mondialisation est une chance pour nous avec l’intégration inéluctable des productions et l’interconnexion des marchés». «Aujourd’hui, notre défi majeur est de travailler en sorte que nos ressources naturelles cessent d’être une malédiction et qu’elles deviennent plutôt une opportunité pour une meilleure insertion de notre pays dans l’économie mondiale et les chaines de valeurs internationales», indique l’auteur.
«Si les ressources naturelles sont bien gérées, elles engendrent toujours le progrès. De mon point de vue, il n’y a aucune fatalité attachée aux ressources naturelles. La pauvreté exacerbée par les tensions et les conflits pour l’accès aux ressources naturelles n’est pas une malédiction. Elle découle plutôt de la faiblesse des Etats, de l’absence de rigueur dans la gestion des finances publiques, de mauvaises politiques publiques, de l’absence de redistribution de gouvernance. Voilà le nœud du problème», soutient Matata.
«Nous voyons bien comment, à travers le monde, la gestion opaque et l’exploitation non contrôlée des ressources naturelles alimentent les conflits armés, y compris les activités terroristes. Cela vaut pour tous les continents, y compris l’Afrique et notre pays où l’insécurité et la violence dans les deux Kivu ont été pour une large partie alimentées par la bataille pour le contrôle des minerais, avec, qui plus est, des ingérences étrangères», démontre le Premier ministre.
Selon lui, le développement de la RDC devra se produire à des sauts technologiques pour rattraper le retard accumulé au cours de ce demi-siècle le monde cheminant lentement mais surement vers l’économie verte. «La forêt du Congo est un cadeau du ciel. La surface forestière du pays (environ 160 millions d’hectares, soit 67% du territoire) représente un potentiel que nous pouvons exploiter durablement et dans le respect de nos écosystèmes naturels.
Or, à ce jour, seules 9% de nos forêts sont sous concession pour une production de grumes largement inférieure à celle de nos voisins. L’appel de certaines organisations non gouvernementales (ONG) à mettre notre forêt «sous cloche» n’a donc aucun sens. La RDC peut être à la fois une puissance économique et contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique en valorisant son pactole forestier», écrit le même auteur.
Il estime que cela passe par une exploitation forestière responsable et la sanctuarisation de certains espaces préservés la situation foncière du pays pouvant permettre d’articuler cette stratégie.

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