Élections 2016 aux États-Unies : le candidat républicain est désormain, bien placé pour remporterl’investiture du Parti républicainpour l’élection présidentielle du 8 novembre, Donald Trumps’est efforcé de présenterles grandes lignes de ce qui pourrait devenirsa politiqueétrangère, mercredi 27 avril, à Washington, au cours d’une intervention au siège de la revueThe National Interest. Réputé pour ses interventions décousues et parsemées de diatribes, le magnat de l’ immobiliers’en est tenu, une fois n’est pas coutume, au texte d’un discours lu par le truchement de prompteurs, une facilité qu’il a longtemps tournée en ridicule chez ses adversaires pour mieux mettreen avant son authenticité. Ce discours a permis au milliardaire d’articuler des idéesdéjà évoquées au cours de la campagne autour d’un thème central : la primauté absolue des intérêts américains sur toute forme de mission à l’origine d’une série d’interventions extérieures jugées catastrophiques en Irakcomme en Libye.

La bataille se déplace maintenant dans des Etats a priori moins favorables au milliardaire, à commencer par l’Indiana dans une semaine. Pour l’homme d’affaires, l’important n’est pas seulement de gagner les primaires restantes : il lui faudra s’imposer avec un très fort pourcentage dans les 10 derniers scrutins.
En effet, toute la stratégie de ses poursuivants vise à l’arrêter avant le seuil fatidique de 1 237 délégués, afin de provoquer un événement jamais vu depuis quarante ans : une convention d’investiture « disputée », lors de laquelle les délégués devront voter, autant de fois que nécessaire, afin de dégagerune majorité absolue.
Hillary Clinton remporte quatre Etats.
L’ancienne secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, s’impose dans le Maryland, le Connecticut, le Delaware et la Pennsylvanie, tandis que le sénateur du Vermont, Bernie Sanders, remporte Rhode Island. L’avance de l’ex-First Lady est désormais quasi insurmontable. Son rival aura besoin de gagner environ 85 % des délégués restants pour la surpasser.
Hillary Clinton dispose, selon les décomptes et avant le vote de mardi. C’est un petit Super Tuesday que la campagne des primaires américaines a vécu, mardi 26 avril. Les électeurs du Connecticut, de Rhode Island, de la Pennsylvanie, du Delaware et du Maryland étaient appelés aux urnes pour choisirle nom du candidat qu’ils souhaitent voirporter les couleurs de leur parti à la présidentielle de novembre. A l’issue du scrutin du soir, les trois quarts des délégués ont été attribués pour chaque parti.
Donald Trump signe un « sans-faute » chez les républicains
Grand favori dans les sondages, le milliardaire Donald Trump s ’est imposé dans les cinq Etats appelés à se prononcer mardi soir. Il a nettement devancé ses deux rivaux, le sénateur du Texas, Ted Cruz, et le gouverneur de l’Ohio, John Kasich, dépassant 50 %, voire 60 % des voix selon les Etats.
Les deux hommes ont conclu ce week-end une alliance pour tenter de l’empêcher d’atteindre les 1 237 délégués qui lui permettraient de décrocher l’investiture du Grand Old Party (GOP) lors de la Convention de Cleveland en juillet. A la veille du scrutin du 26 avril où 183 délégués étaient en jeu, le magnat de l’ immobilier disposait de 844 délégués contre 543 pour Ted Cruz et seulement 148 pour John Kasich. Pour le magnat de l’immobilier, la reconstruction des États-Unis doit primer sur tout, y compris la lecture des traités de libre-échange et des bénéfices supposés de la globalisation. Une économie restaurée doit permettre selon lui de dégager les moyens nécessaires pour moderniser une armée en perte de vitesse, condition impérative pour inspirer à nouveau le respect.
« Prudence et retenue »
Soldant une fois pour toute la mission néoconservatrice de propagation de la démocratie, qui devait êtrela garantie d’un mondeplus stable, M. Trump a écarté l’outil de l’interventionnisme sans pour autant renoncer à déployer des forces armées chaque fois qu’il n’y aura pas d’alternative, avec pour ambition la «victoire avec un grand V». «Contrairement à d’autres candidats présidentiels », a-t-il cependant pris soin d’ajouter «la guerre et l’agression ne seront pas mon premier instinct ». « Nous ne pouvons pas avoirde politique étrangère sans diplomatie une superpuissance comprend que la prudence et la retenue sont les véritables signes de force. M. Trump s’est ainsi fait fort de trouver des terrains d’entente à la fois avec la Russie et avec la Chine.
Comme il l’a déjà dit par le passé les États-Unis n’ont pas pour vocation à garantirla paix à n’importe quel prix. Les pays que nous défendons doivent payerpour le coût de leur défense. Sinon les États-Unis doivent être prêts à laisserces pays se défendreeux-mêmes», a-t-il averti, dans une allusion aux passagers clandestins que sont certains membres de l’ OTAN qui rechignent à payer leur part des dépenses de l’Alliance. Dans une première attaque visant l’administration « Obama-Clinton », puisque l’ancienne secrétaire d’Etat a toutes les chances d’être sa prochaine adversaire en novembre, M. Trump a déploré l’abandon de l’Égypte de Hosni Moubarak et les mauvaises relations avec Israël, leurs opposant l’énergie déployée par le président démocrate pour parvenirà un accord jugé calamiteux avec l’ Iran.
M. Trump a consacré une partie de son discours à la menace représentée par l’organisation Etat islamiquequi disparaîtra si je suis élu président, «rapidement, très, très rapidement». Reprochant à l’administration Obama de n’avoir rien fait pour défendre les chrétiens présents au Proche-Orient, il a assuré vouloir privilégier à l’avenir les valeurs occidentales plutôt que des valeurs universelles. M. Trump estime que la politique étrangère américaine est dépourvue de boussole depuis la fin de la guerre froide et que des errements successifs ont conduit à la fois les alliés de Washington à douter de la détermination américaine, et ses adversaires de ne plus craindre les pays qui demeure la première puissance militaire mondiale.

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