En acceptant le dialogue, l’UDPS veut que les conséquences soient tirées des élections chaotiques de 2011 et surtout qu’un nouveau calendrier électoral consensuel soit mis en place,. Car, pour cette formation politique c’est le contentieux électoral non réglé de 2011 qui est à la base de la situation déplorable dans laquelle se trouve la RDC depuis 2011. Ce qui plonge la RDC, selon l’UDPS, dans sa feuille de route, «dans une nouvelle crise de légitimité qui ne permet pas à l’Etat Congolais de fonctionner normalement ». Ainsi, le contentieux électoral de 2011 se trouve être la cause essentielle de la crise politique actuelle en RDC. C’est pourquoi, dans la conception de l’UDPS, ce dialogue doit mettre autour d’une table deux camps : « Etienne Tshisekedi et ses alliés pour le camp du changement, d’une part, et Joseph Kabila et les siens pour le camp du statu quo». Selon l’UDPS les résultats attendus du dialogue doivent permettre d’identifier les responsables de la fraude électorale des élections du 28/11/2011.

« Il faudra que les responsables à l’origine de la fraude électorale soient écartés de la gestion du pays à tous les niveaux et du déroulement du processus électoral en cours », souligne le même document.
L’ULTIMATUM DU 24 AVRIL
« Eu égard aux expériences passées, les cyc1es électoraux 2006 et 2011 où les membres de la CENI ont été instrumentalisés, il convient de mettre en place une CENI dont les membres sont constitués de manière paritaire, à savoir 12 membres dont 6 sont désignés parle camp du système KABILA et 6 autres désignés par le camp du changement; mais tous devront être choisis uniquement au sein de la Société civile ». C’est ce qu’attend l’UDPS du dialogue en ce qui concerne le processus électoral.
Par ailleurs, le parti de la 10ème rue attend que le dialogue remette en cause la désignation des membres de la Cour constitutionnelle. « Nous prenons note de la promulgation de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle (du 15 octobre 2013). Néanmoins, le choix de ses animateurs pose également problème en raison de l’intervention directe de M. Kabila dans leur désignation. Ceci aura des conséquences inéluctables quant à leur indépendance et autonomie. Ceci implique également que les 9 membres de la Cour constitutionnelle soient désignés par consensus », soutient l’UDPS.
L’on comprend pourquoi le parti de la 10ême rue Limete a lancé un ultimatum au pouvoir et au facilitateur jusqu’au 24 avril pour percevoir des signaux « convaincants » dans la perspective de la tenue de la présidentielle en 2016, conformément à la Constitution. Le 24 avril 1990 représente une victoire pour l’UDPS qui a milité pour la démocratie et le multi- partisme dans le Zaïre de Mobutu. Le Facilitateur international du dialogue politique national et inclusif confirme la mise en place du comité préparatoire à la fin de la semaine. S’agissant de l’opposition, il a noté une grande évolution, notamment en ce qui concerne l’UDPS. A l’en croire, à partir de ce moment, l’UDPS n’a plus d’objection fondamentale pour que le dialogue ne puisse se poursuivre. A ce jour, Edem Kodjo a besoin d’un peu de temps pour consulter même ceux qui ne sont pas chaud, parce qu’il y a un dialogue inclusif. Mais on ne peut pas non plus rester indéfiniment sans avoir la moindre perspective pour un pays aussi déterminant dans le continent africain. C’est la raison pour laquelle il laissera toujours la place pour les frères qui exprimeront le besoin de s’asseoir avec nous
Au sujet des délais constitutionnels, Edem Kodjo explique que tous les jours qui passent sont des jours qui ne nous permettent pas de dire que nous allons respecter ces délais dans les meilleures conditions. Alors, que faisons-nous ? Est-ce que nous allons attendre pour que le délai soit épuisé pour commencer à nous poser des questions ? Ou bien, en hommes d’Etat, prudents et généralement avisés, nous voyons quelles sont les dispositions qu’ensemble autour d’une table, nous pouvons prendre pour faire avancer les choses. « C’est simple comme bonjour et moi je n’entre pas dans la querelle entre les légalistes qui estiment que les Nations Unies ont dit ceci de manière définitive », dit-il
Après avoir rencontré la société civile dans sa diversité, les partis politiques dans leur diversité, ceux de l’opposition comme ceux de la sensibilité présidentielle, le Facilitateur international désigné par l’Union Africaine (UA), M. Edem Kodjo a choisi hier la presse pour lancer officiellement le processus du dialogue. Et ce n’est pas sans émotion qu’il a accepté cette mission qui est délicate, que d’aucuns qualifient d’impossible. « Il n’y a pas de choses impossibles pour les gens de bonne volonté », dit-il, avant de rappeler qu’il est arrivé à Kinshasa (Rd Congo) en janvier 2016. Nous avons commencé par des larges consultations. On a travaillé de jour comme de nuit pour répondre à toutes les sollicitations qui venaient de tous les secteurs et je me suis rendu compte que le dialogue que nous allions entreprendre était quelque chose de populaire, de soutenu. Beaucoup de gens venaient nous voir pour aborder des problèmes qui n’étaient pas manifestement du dialogue.
Mais nous avons constaté qu’il y avait un engouement certain pour ce processus. Après des larges consultations, nous sommes retournés à Addis-Abeba pour rendre compte. Nous sommes revenus une seconde fois et nous avons continué notre travail jusqu’à ce que malheureusement, j’ai été rendu indisponible pour des raisons de santé et cela a bloqué le processus pendant trois semaines à un mois. Il n’y a plus une minute à perdre, le dialogue doit être lancé, il doit être poursuivi rétorque-t-il. Il a par la suite expliqué à la presse que c’est cette semaine qu’il compte bien installer le comité préparatoire, parce qu’il veut procéder à des larges échanges dans toute l’orbite politique congolaise.
Plus d’objection pour l’UDPS
S’agissant des partis de l’opposition Edem Kodjo dit avoir noté une grande évolution.

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