En Rdc une tension s' observe entre les membres del' UNAFEC et ceux dela Majorité : Neuf militants d'un parti d'opposition congolais arrêtés mercredi le 20 avril 2016, lors de heurts avec les forces de l'ordre à Lubumbashi, chef lieu du Haut Katanga dans le sud-est de la République démocratique du Congo, ont été condamnés vendredi à des peines de 2 à 10 ans de prison. Ces membres de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), parti de l'opposant Gabriel Kyungu wa Kumwanza, figure politique de la région du Katanga, ont été jugés et condamnés dans la nuit de jeudi à vendredi pour "vol", "destruction et rébellion", par le tribunal de grande instance de Lubumbashi, a-t-on indiqué au greffe de cette cour. Les prévenus avaient été arrêtés mercredi dans la deuxième ville du Congo après des heurts entre la police et quelques centaines de militants de l'Unafec en colère après la dégradation la veille de locaux du parti. Pour l'Unafec, ces dégâts ont été causés par des individus soutenus par le pouvoir.

Face à cette situation politique le G7 appelle la Monusco à garantir la sécurité de son candidat désigné à la prochaine présidentielle prévue à l' fin du mois de novembre 2016 Moïse Katumbi Chapwe. Lors d’une conférence de presse tenue vendredi 22 avril à Kinshasa le vice-président de cette plate forme de l’opposition Olivier Kamitatu Etsu dit redouter que l’ex-gouverneur du Katanga et ancien allié du président Kabila soit devenu la cible des attaques armées.
Sa crainte, dit-il émane de l’action des policiers qui ont tiré sur les effigies de Moïse Katumbi implantées devant le siège de l’UNAFEC à Lubumbashi (Haut-Katanga).
«Quand des hommes armés tirent à balles réelles sur une affiche, alors on peut douter légitimement et même craindre qu’ils tirent à balles réelles sur celui qui incarne cette affiche» a indiqué Olivier Kamitatu.
Réagissant sur la mise à sac des sièges de l’UNAFEC, ce cadre de G7 a dénoncé ce qu’elle a qualifié « d’entraves aux libertés fondamentales » d’un parti politique d’exercer librement ses activités.
Il a également fustigé l’instrumentalisation des forces de l’ordre à des fins politiciennes pour saccager des sièges de l’UNAFEC:
«Le G7 s’étonne que l’affichage des portraits de l’honorable Moïse Katumbi dont l’annonce en mars dernier, de la candidature à la prochaine élection présidentielle avait été qualifiée de non-événement par la Majorité présidentielle ait conduit aux agressions contre l’UNAFEC à la fois à Kinshasa et à Lubumbashi».
Olivier Kamitatu a par ailleurs émis des doutes sur l’aboutissement du dialogue national malgré la présence du représentant de l’Union africaine (UA), Edem Kodjo.
«Il est illusoire de penser qu’une rencontre politique peut réussir et contribuer à débloquer la situation actuelle sans sincérité et engagement formel du Président Kabila et ses partisans de respecter strictement la Constitution », a-t-il poursuivi.
Ce dialogue avait été annoncé depuis novembre dernier par le chef de l’Etat pour baliser le chemin des élections apaisées.
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Lubumbashi: 5 policiers blessés dans les échauffourées avec des militants de l’Unafec. Me Ruphin Ekele, avocat de l'Unafec, a reconnu que les prévenus, membres du parti, avaient bien saccagé un bistrot, comme les en accuse le ministère public, mais a nié que ses clients se soient rendus coupables de vol.
Selon lui, le tribunal a assimilé à une "rébellion" le soutien manifesté publiquement par les prévenus à une candidature à la présidentielle de l'ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, ce qui a été confirmé de source judiciaire.
Me Ekele a accusé le tribunal d'avoir eu "déjà une décision en poche" avant même l'ouverture du procès qu'il a qualifié de "hautement politique".
Accusé d'être civilement responsable des dégâts causés par ses partisans, M. Kyungu a été condamné - en son absence - au paiement de 10 millions de francs congolais (environ 10.900 dollars) de dommages-intérêts au propriétaire du bistrot saccagé.
M. Kyungu et les 9 autres condamnés - incarcérés à l'issue du procès - ont tous interjeté appel, selon Me Ekele.
L'Unafec est membre du G7, groupe de sept partis passés de la majorité à l'opposition au président Joseph Kabila en septembre.
Fin mars, le G7 avait demandé à M. Katumbi à se présenter à la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année.
Le climat politique est tendu depuis des mois en RDC en raison de l'incertitude liée au très probable report de ce scrutin. L'opposition accuse M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manœuvrer pour se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat en décembre. L’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) dénonce des mesures de fermeture de ses bureaux par la Direction générale des impôts (DGI) qui l’accuse de ne pas payer l’Impôt professionnel sur les rémunérations (IPR).
Le président de cette structure, Jean-Claude Katende, l’a dénoncé dans un entretien accordé, vendredi 22 avril, à Radio Okapi.
Il estime que l’ASADHO ne pourra pas payer cet impôt puisque tous ses membres y travaillent comme des bénévoles.
Pour Jean-Claude Katende, la DGI serait simplement manipulée pour réduire l’Asadho au silence à la suite à son combat politique:
«Au sein de l’ASADHO, nous n’avons pas de personnes qui sont engagées sous contrat de travail. Ils [agents de la DGI] nous demandent 5000 USD mais ayant donné cette explication à l’administration fiscale, nous pensions que la question était close. Mais les [agents de la DGI] voir venir pour fermer les bureaux de l’ASADHO pour ce faire, nous pensons qu’il y a d’autres motivations qui n’ont rien avec la fiscalité mais des stratégies pour faire taire l’ASADHO par rapport à son engagement principalement dans le cadre du respect de la constitution et de l’alternance en 2016».

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