Éthiopian Airline meilleur compagnie d'aviation civile en Afrique selon un article du Journale Jeunne Afrique. Depuis son premier vol commercial, le 8 avril 1946, entre Addis-Abeba et Le Caire, Ethiopian Airlines collectionne les succès. Le numéro un des transporteurs aériens du continent en termes de flotte, de destinations, de passagers, de fret, de chiffre d’affaires et de bénéfices engrange les records et les prix. Élue meilleur opérateur d’Afrique par l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa) pour la quatrième année consécutive en 2015, la compagnie a mis moins de dix ans à distancer la concurrence en reliant le continent au reste du monde. Quelles sont ses recettes ? Un fonctionnement autonome « Un succès capitaliste pour l’Éthiopie communiste» : c’est ainsi que le journal américain The Christian Science Monitor décrit la compagnie en 1988. Le Gouvernement militaire provisoire de l’Éthiopie socialiste (Derg) du dictateur Mengistu Haïlé Mariam confirme le statut commercial de l’entreprise et interdit toute intervention de l’État.

Royal Air Maroc, Ethiopian Airlines, Kenya Airways... En Afrique, les grandes compagnies sont clairement la priorité de l'américain Boeing.
Sur le continent, 2013 aura été une année faste pour Boeing. « Nous avons livré deux exemplaires du nouveau 787 Dreamliner [capable de transporter plus de 200 passagers sur des vols long-courriers]. L’un à Ethiopian Airlines, première compagnie africaine à le faire voler ; et l’autre à Kenya Airways », se réjouit Van Rex Gallard, vice-président de l’avionneur américain pour l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes.
« Ces acquisitions vont permettre aux deux compagnies de rivaliser avec celles d’Europe et du Golfe sur les liaisons intercontinentales en réduisant leur consommation de 21 % par rapport à leurs anciens Boeing », soutient ce Nicaraguayen énergique et hâbleur, rencontré à Mombasa (Kenya). Une image de marque soignée
Ethiopian Airlines a recruté, à la fin de l’année dernière, une trentaine de jeunes Chinois pour étoffer l’équipage de ses 28 vols hebdomadaires vers la Chine, sur lesquels « 80 % des passagers ne parlent que le mandarin ». L’opérateur a aussi réussi un joli coup médiatique en faisant voler en novembre, entre Addis-Abeba et Bangkok, un avion dans lequel l’équipage était exclusivement féminin.
Une école de pilotage à la pointe
Inauguré en 1964, le centre de formation d’Ethiopian Airlines fait sa fierté. Plus de 1 300 étudiants, de 49 nationalités différentes, ont fréquenté ses bancs en 2015. Ils devraient être trois fois plus nombreux en 2020. L’école de pilotage est la seule sur le continent à disposer du simulateur de vol pour Boeing 787 Dreamliner.
Une flotte dernière génération
Après avoir été la première compagnie africaine à mettre en ligne des avions à réaction, puis un Boeing 767, Ethiopian Airlines complète désormais sa flotte avec des Boeing 787. Depuis 2010, l’entreprise a investi plusieurs milliards de dollars pour acquérir 32 nouveaux appareils. Objectif : disposer de 150 avions d’ici à 2025.
Un patron 100% maison
PDG d’Ethiopian Airlines depuis 2011, Tewolde Gebremariam n’a connu que cette entreprise, dont il a gravi tous les échelons depuis son arrivée en 1984. Il aurait fait l’objet d’une tentative d’assassinat par des Érythréens en 1994, pour avoir inspecté d’un peu trop près l’un de leurs appareils. Afrique, selon le magazine "Bloomberg". La compagnie aérienne espère faire de la capitale de la RD Congo une de ses bases fortes pour conquérir la Chine et renforcer ses vols long-courriers vers des destinations comme le Brésil.
Ethiopian Airlines veut installer son quatrième hub à Kinshasa, a annoncé Tewolde Gebremariam, le PDG du groupe aérien, dans une interview accordé au magazine américainBloomberg. Le groupe aérien a entamé des négociations avec les autorités de la RD Congo et espère que celles-ci seront conclues dans le courant de l’année, a-t-il précisé.
Desservir la Chine. Un marché captif
« Ethiopian Airlines a été la compagnie la plus protégée du continent par son gouvernement », assure un expert aérien. Dans un ciel longtemps fermé à la concurrence et grâce à la manne que représentent les expatriés de l’Union africaine, l’opérateur a bénéficié des meilleures conditions pour décoller, avant d’ouvrir un peu son marché pour mieux s’installer sur celui des autres.
Une fidèle alliance
Dès 1941, pour lancer la compagnie aérienne dont il rêve, l’empereur Haïlé Sélassié Ier se rend aux États-Unis. Quelques années plus tard, un accord est signé avec les représentants de la Transcontinental and Western Airlines (TWA) pour la création d’Ethiopian Airlines. Hormis quelques appareils récupérés dans les hangars américains, la compagnie achète exclusivement des Boeing. Une fidélité qui prendra fin dans les prochains mois, avec la réception de 14 Airbus 350. La capitale de la RD Congo devrait permettre au groupe de renforcer sa desserte de la Chine et de lancer des vols long-courriers vers l’Amérique latine. Ethiopian Airlines, qui a annoncé fin janvier qu’il desservira Shanghaï à partir du 29 mars 2014, compte tirer profiter de la croissance des relations économiques entre la RD Congo et la Chine, portée notamment par l’exploitation des ressources naturelles, et de la position géographique du pays.
« Le Congo est un grand pays et un grand marché, explique-t-il, […] Nous pensons qu’il va attirer beaucoup d’investissements directs étrangers et.. en plus, c’est en plein milieu de l’Afrique centrale. »
Hub multiples
Ethiopian Airlines parie ainsi sur un système de hub-multiples. La compagnie compte tirer profit de ses hubs à Lomé, Addis-Abeba, Lilongwe et bientôt Kinshasa pour relier ses 66 dessertes africaines avec des destinations telles que le Brésil, l’Australie et la Chine. Toujours dans cette optique d’expansion, le transporteur prévoit de renforcer sa flotte aérienne de 10 à 20 avions de type court/moyen-courrier et serait intéressé, rapporte l’agence Reuters, par les 777X que développe le constructeur américain Boeing.

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