Justice Internationle : le Procureur de la CPI et Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme : Une enquête internationale sur les massacres de Beni et de Lubero (RD Congo) Pourquoi c'est important La population dans l'Est de la République Démocratique du Congo et en particulier dans les territoires de Beni et de Lubero, est la cible d’une campagne de massacres. Depuis octobre 2014, des hommes, des femmes, des enfants et des vieillards sont tués en masse, de façon particulièrement cruelle, à coups de machette, de hache, de couteau, de douille de houe, de marteau. La gravité des crimes et leur répétition trahissent l’intention génocidaire de leurs auteurs. Le gouvernement congolais attribue ces massacres aux rebelles islamistes ougandais, les ADF, mais plusieurs sources mettent cette version en doute. Vous pouvez contribuer à mettre fin à ces massacres en exigeant l’ouverture d’une enquête internationale devant permettre d’identifier leurs auteurs, ainsi que leurs commanditaires et leurs complices.

Milices et criminalité
Mbusa Nyamwisi disposait d’une petite armée, l’APC, mais dont les hommes n’ont pas vraiment profité de l’environnement créé par la réunification du pays en 2002-2003. Il a toutefois réussi à les gérer tant qu’il était dans les bonnes grâces du régime de Kinshasa. Mais depuis sa rupture avec Kabila, et son alliance avec Vital Kamerhe, Mbusa assiste impuissant au calvaire de ses hommes, parfois victimes d’une chasse aux sorcières. Le groupe s’est dispersé et on peut retrouver ses membres dans toute sorte d’activité, y compris criminelles. Dans leurRapport S-2012-843de novembre 2012, les experts de l’ONU croient savoir que les hommes de Mbusa Nyamwisi opèrent derrière la FOLK[1]du chef maï-maï Bana Sultani Selly, alias « Kava wa Selly » dans la vallée de la Semliki[2].
Un climat politique local exécrable
Les tueries de Beni se produisent dans un environnement politique assez exécrable marqué par un vieux conflit de leadership dans le Grand Nord (le Pays des Nandes – territoires de Beni et de Lubero) opposant deux camps : les kabilistes d’un côté, les fidèles deMbusa Nyamwiside l’autre. La principale figure locale du kabilisme est le maire de Beni Nyonyi Bwanakawa, ancien ministre de l’Enseignement (2006-2007). Il est issu de l’une des plus influentes familles de Beni. Nyonyi fut, pendant la Deuxième Guerre du Congo, membre du RCD-KML de Mbusa avant de faire dissension. Il rejoignit le MLC de Jean-Pierre Bemba puis le PPRD. Le gouverneurJulien Palukuest l’autre figure locale du kabilisme. Une troisième figure du kabilisme, mais qui opère masqué pour des raisons évidentes, est l’abbé Apollinaire Malu Malu, le Président de la CENI. Son conflit avec Nyamwisi est de notoriété publique, un conflit dans lequel il bénéficie du soutien deMgr Melchisédech Sikuli, l’évêque de Butembo-Beni.
Selon plusieurs sources locales fiables, contrairement à Mgr Monsengwo, Mgr Sikuli entretient de bons rapports avec le Raïs, certainement à cause de l’influence que l’abbéMalu Maluexerce sur l’évêché et la principale université du Grand Nord, l’Université catholique du Graben basée à Butembo. Dans cet environnement, Mbusa Nyamwisi est considéré dans une grande partie de l’élite locale, et même des élites Nande, comme un infréquentable, ce qui ne signifie pas que les kabilistes sont portés par les couches populaires, bien au contraire. Les kabilistes du Grand Nord sont essentiellement des opportunistes profiteurs du régime en place, et qu’ils s’accommoderaient de tout autre régime. Du coup Mbusa, même infréquentable, apparaît dans les couches populaires majoritairement hostiles à Kabila, comme le plus solide des recours des populations Nandes dans la perspective de prochaines échéances électorales, ce qui ne peut qu’alimenter la frustration et la hostilité des kabilistes à son encontre.
C’est à ce conflit qu’il faut attribuer l’acte de vandalisme de la nuit du 7 novembre 2014 au cours de laquelle la statue d’Enoch Nyamwisi Muvingi, le grand-frère de Mbusa Nyamwisi, a été amputée du bras gauche et de la tête, probablement au titre de représailles après la destruction, le 2 novembre dernier, de la statue de Joseph Kabila par une foule en colère. Cette foule n’était pas formée des partisans de Mbusa. C’était juste des gens en colère qui protestaient contre les massacres. Quel que fût le président qui aurait été au pouvoir à Kinshasa, sa statue (s’il en avait une) aurait été tout autant détruite à Beni après les tueries. La destruction de la statue d’Enoch Nyamwisi est donc un acte attribué aux kabilistes qu’un analyste de Beni trouve à la fois stupide et une provocation qui pourrait envenimer une situation déjà explosive.
A ce propos, nous relatons ici un extrait d’échange que nous avons eu avec un habitant de Beni :
08/11/2014 11:21 Contact à Beni:
«M. Wondo, après la destruction de la statue du Président Kabila, un couvre-feu est arrivé à sa troisième nuit. Curieusement, cette dernière nuit, c’est la statue du feu Nyamwisi Muvingi (grand frère de Mbusa Nyamwisi) qui a été profanée en lui arrachant la tête et les bras. Qui d’autre pouvait le faire au milieu de la nuit alors que toute circulation s’arrête à 18h30? Seul le pouvoir peut répondre à la question. Règlement de compte? Avant-hier, le Gouverneur a nommé d’autres chefs de quartiers en lieu et place de ceux appartenant aux partis de l’opposition.»
Les lecteurs se rendront vite compte que la situation politique à Beni est très délicate et pré-explosive. Mais la complexité ne s’arrête pas là.
Vous pouvez aider les victimes, les survivants et leurs familles à ne pas être oubliées et entretenir l’espoir qu’ils puissent un jour obtenir JUSTICE ET REPARATION, en signant cette pétition.
Elle sera dûment adressée :
*.Au Procureur de laCour Pénale Internationale(La Haye / Pays Bas),
*.Au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (Genève / Suisse),
*. Aux partenaires internationaux de la RDC
*. Aux autorités congolaises et aux leaders politiques, rdcongolais.

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