La presse internationale : selon, le Classement mondiale de RSF Reporteurs sans frontière : La France a perdu 7 places au classement mondial de la liberté de la presse en 2015, selon le rapport annuel de Reporters sans frontières publié ce mercredi 20 avril. La concentration des médias aux mains d'acteurs financiers explique principalement la 45ème place aujourd'hui occupée par l'Hexagone. Le rapport de RSF rappelle les pratiques de l'actionnaire principal du groupe Canal Vincent Bolloré, telles que dénoncées ces derniers mois par des salariés. -Sipa/ Illustration A deux marches de la Pologne… La 45ème place occupée par la France dans le classement mondial de la liberté de la presse, rendu public ce mercredi 20 avril par l'ONG Reporters sans frontières (RSF), n'est guère reluisante. Ce compte-rendu de référence sur l'indépendance et le pluralisme de la presse prend en compte de nombreux éléments, comme les"exactions"subies par les professionnels du secteur.L'attentat au sein de la rédaction deCharlie Hebdosurvenu le 7 janvier 2015, qui a coûté la vie à 9 journalistes.
Mais la principale explication du recul de la liberté de la presse que constate RSF dans l'Hexagone estla concentration de médias aux mains d'acteurs financiers. Ces hommes d'affaires qui nourrissent "d'autres intérêts qui souvent pèsent beaucoup plus sur leur attachement au journalisme", selon les termes du rapport. "Il est très clair qu'en France les rédacteurs en chef sont obligés de faire attention à certains sujets en fonction des propriétaires" explicite à Marianne Christophe Deloire secrétaire général de Reporters Sans Frontières.
Des pressions qui rappellent la "gestion Bolloré"
Des pressions que dénoncent notamment des salariés de Canal + à l'égard de Vincent Bolloré, l'actionnaire principal du groupe. Après le délicat épisode des Guignols de l'infoà la rentrée 2015 un journaliste de la chaîne cryptée a expliqué en février dans Arrêts sur images la difficulté que rencontrent les programmes d'investigation pour traiter librement des sujets. Plus récemment, le Canard Enchaînéa révélé que Vincent Bolloré tiendrait une "liste noire" de noms de personnes dont il souhaite le départ. Des pratiques dignes d' un "actionnaire totalitaire" que le Zapping n'a pas hésité à dénoncer.
"La face émergée de l'iceberg". Ces interventions directes des propriétaires sur la ligne éditoriale des rédactions ne sont que"la face émergée de l'iceberg", selon Christophe Deloire. Le secrétaire général de Reporters sans frontières précise à Marianne"qu'il y a aussi une intervention plus soft, du fait d'un pluralisme de la presse trop restreint". Un moindre pluralisme qui s'explique par la concentration de titres qui ne partagent pas a priori la même ligne éditoriale. Le rachat du Parisien en octobre dernier par le groupe LVMH – qui possédait déjà Les Echos– ou l'empire médiatique que se constitue Patrick Drahi, illustrent ce"problème". L'homme d'affaires franco-israëlien a racheté successivement Libération, L'Expresset Sratégies, et possède également une douzaine de magazines.
Si l'accaparation des médias par des hommes d'affaires inquiète RSF, son secrétaire général tient à rappeler que"la concentration en soi n'est pas vraiment le problème". En clair : le problème n'est pas la concentration, mais les intérêts des propriétaires. Et de prendre en exemple"la Norvège et les Pays-Bas, respectivement 1er et 3ème du classement", où les groupes médiatiques,"comme en Allemagne, ne vivent seulement que de leurs activités média".
Pour soigner les maux qui touchent la presse française, RSF a adressé à la commission des Lois de l'Assemblée nationale des propositions d'amendements à la loi visant à renforcer la liberté, l'indépendance et le pluralisme de la presse. Ces recommandations suggèrent notamment de transposer certaines règles de transparence de la vie publique au secteur de l'information et des médias, comme"la gestion et la propriété des médias devrait être interdite aux titulaires de mandats publics électifs".Coucou, Jean-Michel Baylet!
En République Démocratique du Congo par éxemple le Reporter sans frontière(RSF) s'est inquiété mercredi dans un communiqué de "la brusque dégradation" de la situation de la liberté de la presse en République démocratique du Congo.
La RDC occupe la 152e place sur 180 dans le classement mondial 2016 de la liberté de la presse établi par RSF, reculant de trois places en une année, note cette organisation de défense de la presse.
"Au-delà de la place au classement (...) c’est la performance absolue de la RDC en matière de liberté de la presse qui s’effondre", écrit RSF.
"Les détentions arbitraires, les coupures de signaux radio et les intimidations se normalisent. Nous sommes très inquiets de l'accroissement de toutes ces agressions envers les journalistes et les médias du pays", ajoute le texte.
Selon RSF, "le pouvoir harcèle de plus en plus les organes de presse" en RDC, alors que le climat politique est très tendu dans le pays en raison de l'incertitude liée au très probable report de la présidentielle, censée avoir lieu à la fin du mois de novembre.
En RDC, l'opposition accuse le président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manœuvrer pour se maintenir à la tête du pays au-delà du terme de son mandat.
En 2015, "une dizaine de médias ont même été fermés ou suspendus, des émissions interdites, du matériel confisqué et des locaux saccagés dans plusieurs régions du pays", ajoute le communiqué.
RSF dénonce également une "insuffisance des autorités congolaises dans la protection physique des journalistes", citant entre autres le cas du meurtre en avril 2015 du journaliste Soleil Balanga dans l'ancienne province de l’Équateur (nord-ouest).
Interrogé par l'AFP, le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, a indiqué que les crimes contre les journalistes "ne sont ni tolérés, ni impunis".
En février, la justice congolaise a condamné à la peine capitale un des cinq prévenus poursuivis pour l'assassinat de M. Balanga.
Des pressions qui rappellent la "gestion Bolloré"
Des pressions que dénoncent notamment des salariés de Canal + à l'égard de Vincent Bolloré, l'actionnaire principal du groupe. Après le délicat épisode des Guignols de l'infoà la rentrée 2015 un journaliste de la chaîne cryptée a expliqué en février dans Arrêts sur images la difficulté que rencontrent les programmes d'investigation pour traiter librement des sujets. Plus récemment, le Canard Enchaînéa révélé que Vincent Bolloré tiendrait une "liste noire" de noms de personnes dont il souhaite le départ. Des pratiques dignes d' un "actionnaire totalitaire" que le Zapping n'a pas hésité à dénoncer.
"La face émergée de l'iceberg". Ces interventions directes des propriétaires sur la ligne éditoriale des rédactions ne sont que"la face émergée de l'iceberg", selon Christophe Deloire. Le secrétaire général de Reporters sans frontières précise à Marianne"qu'il y a aussi une intervention plus soft, du fait d'un pluralisme de la presse trop restreint". Un moindre pluralisme qui s'explique par la concentration de titres qui ne partagent pas a priori la même ligne éditoriale. Le rachat du Parisien en octobre dernier par le groupe LVMH – qui possédait déjà Les Echos– ou l'empire médiatique que se constitue Patrick Drahi, illustrent ce"problème". L'homme d'affaires franco-israëlien a racheté successivement Libération, L'Expresset Sratégies, et possède également une douzaine de magazines.
Si l'accaparation des médias par des hommes d'affaires inquiète RSF, son secrétaire général tient à rappeler que"la concentration en soi n'est pas vraiment le problème". En clair : le problème n'est pas la concentration, mais les intérêts des propriétaires. Et de prendre en exemple"la Norvège et les Pays-Bas, respectivement 1er et 3ème du classement", où les groupes médiatiques,"comme en Allemagne, ne vivent seulement que de leurs activités média".
Pour soigner les maux qui touchent la presse française, RSF a adressé à la commission des Lois de l'Assemblée nationale des propositions d'amendements à la loi visant à renforcer la liberté, l'indépendance et le pluralisme de la presse. Ces recommandations suggèrent notamment de transposer certaines règles de transparence de la vie publique au secteur de l'information et des médias, comme"la gestion et la propriété des médias devrait être interdite aux titulaires de mandats publics électifs".Coucou, Jean-Michel Baylet!
En République Démocratique du Congo par éxemple le Reporter sans frontière(RSF) s'est inquiété mercredi dans un communiqué de "la brusque dégradation" de la situation de la liberté de la presse en République démocratique du Congo.
La RDC occupe la 152e place sur 180 dans le classement mondial 2016 de la liberté de la presse établi par RSF, reculant de trois places en une année, note cette organisation de défense de la presse.
"Au-delà de la place au classement (...) c’est la performance absolue de la RDC en matière de liberté de la presse qui s’effondre", écrit RSF.
"Les détentions arbitraires, les coupures de signaux radio et les intimidations se normalisent. Nous sommes très inquiets de l'accroissement de toutes ces agressions envers les journalistes et les médias du pays", ajoute le texte.
Selon RSF, "le pouvoir harcèle de plus en plus les organes de presse" en RDC, alors que le climat politique est très tendu dans le pays en raison de l'incertitude liée au très probable report de la présidentielle, censée avoir lieu à la fin du mois de novembre.
En RDC, l'opposition accuse le président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manœuvrer pour se maintenir à la tête du pays au-delà du terme de son mandat.
En 2015, "une dizaine de médias ont même été fermés ou suspendus, des émissions interdites, du matériel confisqué et des locaux saccagés dans plusieurs régions du pays", ajoute le communiqué.
RSF dénonce également une "insuffisance des autorités congolaises dans la protection physique des journalistes", citant entre autres le cas du meurtre en avril 2015 du journaliste Soleil Balanga dans l'ancienne province de l’Équateur (nord-ouest).
Interrogé par l'AFP, le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, a indiqué que les crimes contre les journalistes "ne sont ni tolérés, ni impunis".
En février, la justice congolaise a condamné à la peine capitale un des cinq prévenus poursuivis pour l'assassinat de M. Balanga.
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