Le ciel tombera t' il lors d' ouverture de dialogue nationale prévue dans quelques jours en Rdcongo ? : L’opposition va-t-elle réussir à contrer cette tentative ou continuera-t-elle d’éviter une possible confrontation avec le président sortant, Joseph Kabila, lors de la prochaine élection présidentielle ? Pour faire échouer le projet gouvernemental, l’opposition congolaise a lancé le 4 septembre un nouvel appel à manifester contre l’éventuelle révision de la Constitution qui permettrait au président Kabila de se représenter pour la troisième fois. Réunis dans la paroisse Notre Dame de Fatima de Kinshasa, des représentants de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, de l’UNC de Vital Kamerhe, de l’Ecidé de Martin Fayulu, ainsi que du MPCR et de l’UDEMO ont appelé à une marche de protestation le 13 septembre 2014 à Kinshasa. De quoi l’opposition a-t-elle peur ? Pour l’opposition congolaise, une modification de la Constitution serait tout simplement un « Coup d’Etat » et ouvrirait le boulevard qui conduirait Joseph Kabila vers la « Présidence à vie ».

Combien d' opposants affronteront le président, Joséph Kabila en 2016
« La population souffre. Le peuple ne supporte plus le pouvoir de Kabila. Le Congolais en a marre de la corruption et son visage est monsieur Kabila … »De Vital Kamerhe à Martin Fayulu, les acteurs politiques de l’opposition ont les mots durs pour qualifier et dénoncer les actions menées depuis bientôt 15 ans par Joseph Kabila. A les écouter, tout est réuni pour battre le président sortant lors des prochaines élections. Un bon nombre d’opposants relèvent que le peuple congolais rejette Kabila, comme les Français le font actuellement avec François Hollande – le président français étant rentré dans l’histoire comme le président ayant battu des records d’impopularité avec 13 % d’opinions favorables.
Tous les arguments possibles sont évoqués, s’agissant l’éventualité d’une défaite de Joseph Kabila aux prochains enjeux électoraux, sauf l’incapacité à démontrer au monde les insuffisances de ces opposants politiques à réunir, conformément à un dispositif légal, 100 000 signatures contre la révision constitutionnelle que souhaite la majorité présidentielle. «la constitution de la RDC est un fourre-tout qui mérite une révision afin de corriger toutes les imperfections de quelques dispositifs, sans pour autant toucher aux articles verrouillés par le législateur. Il existe dans la Constitution congolaise des dispositifs qui relèvent des lois organiques et d’application, lesquels justifient, bien entendu, un besoin réel de la faire évoluer.
Pour cet essayiste réformiste: « cela ne se fasse pas seulement pour les intérêts du pouvoir en place, ou d’un groupe d’individus », d’autant plus que « le législateur a prévu les modalités selon lesquelles la Loi fondamentale pourrait être modifiée».
Soutien populaire et élections
Force est de constater l’incapacité de l’opposition congolaise dans un contexte semblable à celui ayant abouti, au Sénégal, à la défaite d’Abdoulaye Wade et dans les mêmes circonstances qui, aujourd’hui, permettent aux Burkinabés d’assumer une confrontation politique afin de faire échec aux plans de Blaise Compaoré. En tout cas, en RDC, les rapports des forces politiques n’ont jamais permis à l’opposition de se coaliser et de s’exprimer d’une seule voix. De même qu’elle n’a jamais su convaincre la population dans l’optique du fameux« soulèvement populaire ».
La dernière manifestation organisée du 3 août dans la commune de Ndjili, à Kinshasa, a été un fiasco en termes de mobilisation. Le pouvoir kinois, mal inspiré face à cette déconvenue, a même donné un coup de main inattendu à l’opposition en ayant arrêté Jean-Bernard Ewanga, un député sous immunité parlementaire et secrétaire général de l’UNC. Un scandale qui fait encore aujourd’hui les titres des journaux. Sa liberté, ainsi que celle d’autres opposants comme Diomi Ndongala, est devenue un préalable à toutes négociations. l'opposition réservée sur la confirmation du facilitateur pour le dialogue
En RDC, l'opposition manifeste une méfiance à l'égard du facilitateur désigné par la présidente de la commission de l'Union africaine alors que la majorité présidentielle salue la confirmation d'Edem Kodjo et parle de l'imminence de la convocation du dialogue. Pour l'opposition, tout n'est pas encore clair dans la mission assignée au Togolais.
C'est avec enthousiasme que la majorité présidentielle a accueilli la confirmation du Togolais, Edem Kodjo, dans son rôle de facilitateur du dialogue congolais. Aux dires d'Aubin Minaku, secrétaire général de la majorité présidentielle et également président de l'Assemblée nationale, cette décision de la présidente de la Commission de l'Union africaine devrait accélérer la convocation du dit dialogue. La majorité a d'ailleurs annoncé pour les tout prochains jours la mise en place du comité préparatoire de ces assises. Dans un communiqué signé le dimanche 10 avril 2016, le Président de l'UDPS, monsieur Étienne Tshisekedi s'est réjoui du vote de la résolution 2277 par le Conseil de Sécurité de l'ONU le 30 mars 2016 à propos de la situation de la RD Congo.
Il a également pris acte de la désignation du Togolais Edem Kodjo comme facilitateur du dialogue destiné à baliser en RD Congo, la voie vers des élections présidentielle et législatives dans les délais constitutionnels.
Le Président de l'UDPS a déploré les calculs politiciens et les atermoiements qui ont retardé de près d'une année, la tenue de ce forum .
Monsieur Tshisekedi a donc ainsi mandaté ses délégués auprès du facilitateur afin de s'assurer de la convergence de vue entre la feuille de route de l'UDPS et la mission assignée au facilitateur.
Le Président de l'UDPS a terminé son communiqué par un avertissement :
« Si d'ici le 24 avril 2016 il n'y a rien de convaincant, je compte demander à mon parti, aux forces du changement et à l'ensemble du peuple congolais… de tirer toutes les conséquences de la persistance de l'impasse... »
Bruxelles, le 11 avril 2016.

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