Le nouveau mandat dela monusco : la société civile de Beni ville et térritoire au Nord-Kivu se dit satisfaite du renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) et du maintien de ses effectifs militaires par le conseil de sécurité de l’Onu. Son président, le révérend Pasteur Gilbert Kambale, l’a fait savoir ce vendredi 1 avril à Radio Okapi. Il estime que la situation sécuritaire qui prévaut dans les territoires de Beni et Lubero nécessite encore la présence des casques bleus dans la zone. Gilbert Kambale plaide également pour la reprise des opérations conjointes FARDC-Monusco pour neutraliser définitivement les rebelles ougandais de l’ADF et rwandais des FDLR.

La Monusco avait suspendu, début février 2015 dernier, sa coopération dans la traque des FDLR à cause de la présence dans la chaîne de commandement de deux généraux congolais soupçonnés de graves violations des droits de l’homme. Selon Charles Bambara, le porte parole dela Monusco a dit que, « Pour l’instant, nous avons effectivement mis une pause dans la coopération avec les FARDC en attendant qu’on puisse clarifier cette situation », a déclaré mercredi 11 février le porte-parole de la Monusco, Charles Bambara, confirmant l’annonce, la veille, par un porte-parole des Nations Unies à New York d’une « pause » de la coopération de l’Onu dans les opérations contre les rebelles rwandais des FDLR. Cette décision fait suite à l’implication présumée de deux généraux de l’armée congolaise qui participent à ces opérations dans des atteintes aux droits de l’homme. Cette reprise de la coopération était demandée depuis à maintes reprises par le Conseil de sécurité des Nations unies. C’est aujourd’hui chose faite. Une décision formalisée dans un accord daté du 28 janvier 2016 et signé par le nouveau patron de l’opération onusienne Maman Sidikou et le ministre congolais de la Défense Crispin Atama Tabe Mogodi. De sources concordantes, cet accord de trois pages définirait les grandes lignes de la coopération entre la force onusienne et les FARDC, mais devrait préciser dans d’autres documents en cours d’élaboration.
Que sait-on sur cet accord ?
Cet accord définit les cibles et la principale reste les ADF-Nalu. Priorité 2 : les FDLR. Viennent ensuite les autres groupes armés.
Il prévoit aussi la mise en place de plusieurs niveaux de coordination, d’officiers de liaison et un système d’évaluation tous les 45 jours.
L’inéfficacité de la Monusco en 16 ans de présence en RDC. En RDC depuis 1999, la mission onusienne est actuellement aucentre d’une controverse sur lebien fondé de sa longue présence.
Au mois de novembre, la Monusco a totalisé 16 ans de pré-sence en RDC. Cet anniversaire a coïncidé avec la prise de la ville de Goma au Nord-Kivu par le M23, alimentant ainsi la chro-nique sur l’utilité de cette pré-sence onusienne dans l’est de la RDC en particulier. Les commen-taires sont allés dans tous les sens jusqu’à remettre en cause le bien fondé de cette mission des-tinée à instaurer la paix.
Pour de nombreux observa-teurs, après douze longues an-nées, le bilan de la Monusco est contestable au regard des poches d’insécurité qui persis-tent dans la partie orientale du pays. L’inefficacité de la mission onusienne est à la base des mul-tiples appels de la communauté tant nationale qu’internationale pour un changement de son mandat. L’on estime que la Monusco devrait être plus dissuasive qu’elle ne l’est à ce jour pour donner les résultats escomptés.
Des mécontentements
Considérée comme la plus grande force de l’histoire des Na-tions unies, la Monusco connaît également d’énormes difficultés à convaincre les dirigeants congolais sur le sens de sa mis-sion, d’où la dernière crise qui avait conduit le gouvernement congolais à envisager sérieuse-
ment la fin du mandat de cette force en RDC. On estimait du coté de l’exécutif congolais que le pays ne tirait pas forcément profit de la présence massive des casques bleus sur son territoire. Certes, dit-on, il y a eu quelques changements positifs, mais la quasi-totalité des territoires dans l’est de la RDC continuent de faire l’objet des attaques régu-lières des milices et autres élé-ments incontrôlés. Les rapports hebdomadaires de la Monusco
en donnent la preuve chaque mercredi avec des attaques assez fréquentes des rebelles des Forces démocratiques pour la li-bération du Rwanda. La pro-vince orientale, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Nord-Katanga paient les frais de l’insécurité qui périodiquement atteint son com-ble avec des attaques des rebelles. La RDC continue à compter et à pleurer ses morts qui, pour la plu-part, sont tombés après l’arrivée de la Monusco.
Artemis et Eufor
Par ailleurs, l’on souligne que l’in-tervention des forces françaises de la mission Artemis en pro-vince orientale et de l’Eufor à Kinshasa ont eu des effets immé-diats et ont évité à la République plusieurs désagréments. Ses ac-tions ponctuelles ont largement contribué à la paix telle que sou-haitée par des milliers des Congolais au pays et à travers le monde qui ne cachent pas leur déception vis-à-vis de la mission onusienne.
Le président ougandais, Yoweri Museveni, qui s’en est récem-ment pris à la Monusco a égale-ment critiqué l’absence des ré-sultats probants de cette force dont l’essentiel des contingents est posté dans l’est de la RDC. Il a qualifié de tourisme l’action de la Monusco et a réitéré son sou-tien à l’envoi d’une force interna-tionale neutre. L’idée fait son chemin et les pays de la commu-nauté pour le développement de l’Afrique centrale se mobilisent à ce sujet. Pour une énième fois, la RDC doit recourir à des méca-nismes autres que celui de la Mo-nusco pour se sortir du pétrin de la guerre.

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