Microsoft et Google vers une dossier Juridique : Les deux géants nord-américains ont décidé d’abandonner toutes les procédures en cours auprès des diverses autorités de régulation à travers le monde. A l’avenir, Google et Microsoft s’engagent également à privilégier la négociation en cas de litige. Toutes les plaintes respectives auprès des autorités des autorités de régulation de par le monde sont abandonnées. Cela concerne donc également les procédures en cours menées par la Commission européenne contre le moteur de recherche Google et Android auxquelles Microsoft s’était associé. «Nos entreprises continueront à se livrer une compétition féroce, mais sur la base de nos produits», a déclaré un porte-parole de Google cité par nos confrères de ZDNet.com. Cet armistice juridique s’accompagne d’une volonté de privilégier la négociation avant le dépôt de toute nouvelle plainte. Ce réchauffement des relations entre ces deux rivaux de longue date n’est pas vraiment une surprise.

Le Numéro un mondial de la recherche sur Internet, Googlen'est pas pour autant le premier moteur dans tous les pays. Sur un certain nombre de marchés nationaux,le géant américain est d'ailleurs généralement dépassé par des acteurs locaux.
En Chine notamment, l e groupe américain peine encore à concurrencer Baidu, qui y dispose de trois fois plus parts de marché que Google. Google fut pourtant l'un des seuls groupes occidentaux à investir dans Baidu(10 millions de dollars pour acquérir un peu plus de 2% du capital) pour attaquer le marché chinois. L'appât du gain va finalement pousser Google à se retirer de Baidu en 2006 pour tenter, sans succès, de le concurrencer frontalement.
Google est devancé dans deux autres pays d'Asie :le Japon, où Yahoo occupe près de la moitié du marchéetla Corée du Sud, où Naver supplante le marché en accaparant plus de 70% des recherches. Google talonne cependant Yahoo au Japon, avec plus d'un tiers du marché. Mais en Corée du Sud, il ne parvient même pas à s'installer dans le top 3 des moteurs.
La Russie continue également de poser quelques problèmes au moteur américain. Le moteur local,Yandex, y détient encore la moitié du marché, alors que Google en possède moins d'un tiers. Le site est d'ailleurs devenu un portail, attaquant Google sur tous les fronts : annuaire de sites, messagerie, hébergement, comparateur de prix et même solutions anti-spam.
A l'instar de la Russie, Google éprouve encore des difficultés à s'implanter dans d'autres pays d'Europe de l'Est.En Estonie par exemple, Neti.ee cumule 60 % des parts de marché, devant Google(40%). En République tchèque, c'est encore un moteur local qui domine Google : Après de deux internautes tchèques sur trois préfèrent Seznam.cz à Google, qui doit se contenter d'un quart du marché. Dans son combat contre Microsoft, Googles'est attiré d'autres détracteurs.En passant un accord publicitaire avec Yahoo, Google vient en effet de s'attirer la colère des annonceurs américains. Ces derniers, à travers l'Association of National Advertisers (ANA) dénonçent le quasi-monopole que donnerait ce partenariat à Google sur le marché des liens sponsorisés. Selon les estimations le duo des géants du Web détiendrait entre 80 et 90 % de ce marché, évalué à 8,8 milliards de dollars en 2007.
Face à la fronde des annonceurs et au lobbying de Microsoft, le département américain de la justice s'est vu forcé de réagir. Le ministère vient notamment de faire appel à Sanford Litvack, un juriste spécialisé sur les situations de monopole, pour étudier l'accord publicitaire. A l'échelle du Web, Microsoft fait office d'ennemi juré de Google.Les deux groupes sont en effets concurrents sur la plupart de leurs services Internet, et au-delà: moteur de recherche,messagerie électronique(GMail contre Windows Live Mail), instantanée (GTalk contre Windows live Messenger), publicité, services de cartographie,systèmes d'exploitation pour mobile, etc. Les deux entreprises sont également en confrontation sur le marché dessuites bureautiques: Microsoft règne pour l'instant sur ce marché avec Office, mais Google espère imposer petit à petit sa suite en ligne et gratuite Google Apps.
Dernier terrain de compétition en date : celui des navigateurs Web avec le lancement de Chrome, dont Eric Schmidt, le PDG de Google confessait récemment quece logiciel constituait une "arme défensive" contre Microsoft.
En plus de la concurrence de produits, les deux groupes se livrent également une lutte sans merci pour le contrôle du Web. Ainsi en 2005,alors que Microsoft discute avec Time Warner d'une alliance avec AOL, Google coiffe son concurrent sur le poteau en rachetant 5 % du capitaldu FAI-portailen échange d'un milliard de dollars en cash. Certes cher payé, mais Google en profite pour équiper le site d'AOL de son moteur et de ses liens sponsorisés et bloque Microsoft dans sa course à l'audience.
Plus récemment, Google a également réussi à doubler Microsoft dans sa tentative d'acquisition de Yahoo. Pour préserver le portail violet de Microsoft, Google s'est contenté de donner les moyens à son PDG, Jerry Yang, de satisfaire ses actionnaires. A la mi-juin, les deux groupes ont annoncé un accord publicitaire permettant à Yahoo d'accroître ses revenus en utilisant la technologie de liens sponsorisés de Google. Non seulement Google à réussi à faire échouer les plans de Microsoft, maisil a en plus renforcé la dépendance de Yahoo à son égard. En septembre dernier, Google et Microsoft avaient déjà cessé les hostilités au niveau de la guerre des brevets. Puis, Microsoft s’est désengagé des associations FairSearch et ICOMP, deux lobbys très actifs contre Google à Bruxelles. Rappelons également que la firme de Redmond a initié un juteux programme de licence pour les terminaux Android utilisant des brevets qu’il détient. Par ailleurs, faute d’avoir pu faire de Windows Phone un concurrent sérieux de l’OS mobile de Google, Microsoft a choisi d’ouvrir ses applications à la plateforme de Google.

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