Procès contre Blaise Comparé, ancien président du Burkina Faso, déstitué par la population : Un mandat d'arrêt visant Blaise Compaoré annulé : Plusieurs mandat d'arrêt, dont un à l'encontre de l'ancien président Blaise Compaoré, ont été annulés. Une cour d'appel du Burkina Faso a annulé une série de mandats d'arrêt internationaux, y compris celui émis à l'encontre de l'ancien président du pays, Blaise Compaoré, en relation avec le meurtre du prédécesseur de ce dernier Thomas Sankara. Un tribunal militaire burkinabé, enquêtant aussi bien sur le meurtre de Thomas Sankara survenu il y a près de 30 ans que sur un coup d'État avorté qui a eu lieu en septembre, a émis un total de 18 mandats d'arrêts internationaux en décembre et en janvier. Procédure inappropriée Cependant, Armand Ouedraogo, procureur de la cour d'appel, a estimé que le tribunal n'avait pas suivi la procédure appropriée lors de l'émission de ces mandats.

Victime du régime Compaoré : Tondé Adama raconte sa mésaventure Tondé Adama se dit victime du régime Compaoré alors qu’il n’était qu’un activiste de la justice dans son village à Koubri. Exilé en Côte d’Ivoire depuis 2010, il nous raconte sa mésaventure et exprime sa soif d’une justice exemplaire au Burkina Faso.
« Je m’appelle Tondé Adama, je suis né dans le Ziro. J’ai fait mes études primaires à l’école primaire de Bohénou. Plus tard, c’est à Diébougou que j’ai fait la classe de 6è. Je suis arrivé à Diébougou en octobre 1987 et c’est là que j’ai appris l’assassinat de Thomas Sankara. J’ai connu Thomas Sankara, étant pionnier à l’époque. Sa mort nous avons beaucoup découragé.
En 1991, nous avons essayé des camarades et moi, d’empêcher le vote de la constitution qui était sur le point d’être adoptée. Notre action a été de demander aux gens de ne pas sortir voter. J’ai alors été arrêté par la police. A l’époque c’était le Dr Djè Etienne, l’ex-député de l’ODPMT. Je me souviens que Sidwaya et la presse avaient parlé de ce sujet. Après mon BEPC en 1992, j’ai alors pris la direction de Koubri. Là-bas, je me suis consacré au maraichage. Grâce au soutien du monastère, j’ai pu acquérir une moto-pompe qui m’a permis d’arroser mes plantes. Plus tard, j’ai enchainé avec l’élevage, puis une boucherie. Beaucoup de jeunes de Koubri sont passés par moi pour se lancer dans les affaires.
En 2006, un parti du nom de RDB avait présenté M. Félix Compaoré comme candidat à la mairie. Ce dernier avait promis au cours de sa campagne, de s’attaquer au problème de lotissement dans son programme. Rappelons qu’en 99, il y avait eu un lotissement qui n’avait pas profité à la population. Et Félix Compaoré avait promis un second lotissement s’il était élu. Son programme m’a convaincu et je me suis engagé à ses côtés. Nous avons battu campagne à son profit et nous avons gagné. Quand Félix Compaoré a été élu, il a tenu parole. Il avait commencé par un recensement qui a donné un résultat de plus de 2000 personnes. Mais à une semaine de la clôture du recensement, un Conseiller du CDP est venu avec des journalistes qui sont retournés écrire que ce recensement engagé est contesté par la population.
Empêcher les coups d’Etat des maires
Nous avons alors décidé d’organiser une marche de soutien au maire pour apporter un démenti aux écrits dans les journaux. Avant M. Félix Compaoré, cette mairie avait enregistré trois prétendants maires révoqués. C’était, ce que nous appelions à cette époque les coups d’Etat des maires. Tout maire qui n’était pas du CDP, était révoqué chaque fois qu’il y avait un problème. Pour éviter qu’on débarque notre maire, nous avons alors décidé de prendre le devant des choses à travers la marche de soutien. Nous avons sillonné les 20 villages afin que chaque village réunisse 20 à 30 personnes pour la marche. La marche s’est déroulée un samedi.
Mais la veille, le préfet a tenté d’interdire cette marche. Nous avons dû le dissuader de nous autoriser à marcher. Il a fini par accepter et nous avons donné des consignes fermes pour qu’il n’y ait pas de dégâts. A 22 heures, la veille de la marche, un Conseiller municipale du CDP m’a appelé et à demander à me voir. Je suis donc allé le voir, il m’a demandé de faire annuler la marche sinon qu’il allait me créer des problèmes. Je lui ai dit que les carottes étaient cuites et qu’il n’était plus possible de faire marche-arrière.
Nous avons eu plus de 2000 personnes à cette marche de soutien au maire. La presse en a rendu compte. La marche a été pacifique et a pris fin autour de 16 heures. Et nous nous sommes retrouvés à la place Naaba Kiba pour prendre un pot. Nous étions fiers de nous. Curieusement, le lendemain matin nous apprenons qu’un véhicule a été incendié lors de notre marche. Autour de 8 heures, une autorité de l’ancien régime était déjà sur les lieux et à procéder à l’enlèvement à l’aide d’un porte-char du véhicule brûlé. C’est là que nous avons tous appris que la voiture appartenait au Conseiller municipal du CDP qui m’a approché la veille de la marche. Ce dernier est allé sur des antennes de radios pour accuser les manifestants d’avoir incendié sa voiture.
Je me suis demande comment cette voiture a été brûlée et pourquoi sans aucune enquête on accuse les manifestants. Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en octobre 1987 à la faveur d'un coup d'État lors duquel Thomas Sankara avait été tué, a été contraint de quitter le pouvoir et de fuir son pays en octobre 2014 après un soulèvement populaire. La Côte d'Ivoire, pays où il réside actuellement, lui a accordé sa citoyenneté.
Sankara le « Che Guevara de l'Afrique »
Un corps que l'on pense être celui de Thomas Sankara a été exhumé l'an dernier et une autopsie a montré qu'il était criblé de balles, ce qui renforce l'idée qu'il a été exécuté lors du putsch d'octobre 1987.
Thomas Sankara s'était emparé du pouvoir en 1983 et avait mené une politique marxiste et panafricaine qui lui a valu le surnom de « Che Guevara de l'Afrique ».

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