RDC : la République démocratique du Congo, (appelée Zaïre entre 1971 et 1997) est le plus vaste pays d'Afrique, délimité par des frontières fixées lors du partage colonial (entre 1885 et 1894). D'abord propriété personnelle du roi Léopold II de Belgique, il devient en 1908, une colonie belge. En 1960, l'indépendance est accordée au pays dans la précipitation. Après cinq ans de guerre civile, Mobutu, alors colonel, s'empare du pouvoir lors d'un coup d'Etat (1965) et met en place un régime présidentiel autoritaire soutenu, par intérêts stratégiques ou économiques, par plusieurs pays occidentaux (Belgique, Etats-Unis et France). Les années 1970 et 1980 sont celles du Zaïre dirigé sans partage par Mobutu et son parti unique, le MPR (Mouvement Populaire de la Révolution). Après un bref redressement économique acquis grâce aux ressources minières (le Zaïre est le pays africain le plus riche en réserves d'or, de diamants, de cuivre, d'uranium, de cobalt, etc...).

Le 24 avril 1990 aura été une des dates significatives dans l'histoire de ce pays qui à peine sorti de la colonisation belge se voit entrer dans un tourbillon de sécessions, de rébellions, mutineries et toutes sortes d'incertitudes politiques. Jusqu'au moment où, le 24 novembre 1965, le Haut commandement militaire prend le pouvoir, via la personne du Lieutenant Colonel Joseph Désiré Mobutu qui le conservera jalousement, sans partage aucun jusqu'à ce que la fin de la guerre froide oblige des changements dans le monde entier.
C'est ainsi que le président Mobutu, devenu entre temps Maréchal, réagira en faveur d'une ouverture politique. En réalité, la démocratisation du pays agonisait dans un long processus émaillé de négociations avec l'opposition, de trahisons au sein des familles politiques, de pillages, de disparitions et de toutes sortes de coups de forces et de manipulations politiciennes. On retiendra les figures-clés de cette transition qui durera sept ans, au lieu de deux ans initialement prévus :Maréchal Mobutu,Président de la République et maître du jeu, "arbitre de la démocratisation";Etienne Tshisekedi,chef charismatique de l'opposition radicale, plusieurs fois Premier ministre, au cours de cette période, souvent quand l'explosion était imminente;Ngunz a Karl i Bond,artisan de l'Union Sacrée de l'Opposition , jusqu'en 1992 date à laquelle il rejoindra la mouvance présidentielle avant de s'effacer complètement de la scène politique;Monseigneur Monsengwo Pasinya Laurent, Président de la Conférence Nationale Souveraine, puis du Haut Conseil de la République, enfin du HCR-PT (Haut Conseil de la République-Parlement de Transition);Général Mahele, chef d'Etat major de l'armée nationale et plus tard ministre de la défense, assassiné, le 16 mai 1997, la veille de l'entrée de l'AFDL dans Kinshasa;Général Likulia, dernier Premier ministre de Mobutu;Honoré Ngbanda, conseiller chargé de la sécurité à la présidence, il sera souvent perçu comme le symbole de la répression;Léon Kengo wa Dondo, Premier ministre issu du HCR-PT, c'est au cours de son gouvernement qu'éclata la rébellion qui mit fin au régime de Mobutu et porta l'Alliance des Forces Démocratique pour la Libération du Congo (AFDL) deLaurent Désiré Kabilaà la tête de la nouvelle République démocratique du Congo.
1) RAPPEL HISTORIQUE
C'est en 1967 que le MPR, Mouvement Populaire de la Révolution , parti-Etat vit le jour, progressivement il s'est structuré en huit organes ( voir la structure politique de la République du Zaïre avant 1990).
2) LA PERESTROIKA (en ex-URSS, 1986).
Le 20 mai 1987, lors du 20ème anniversaire du MPR, le Président de la République tente une reconciliation avec la "dissidence" du MPR, consacrée dans une lettre dite "des 13 parlementaires". la corruption et le clientélisme envahissent petit à petit le pays. Le niveau de vie de la population se dégrade progressivement jusqu'au début des années 1990 (miné par l'évasion fiscale organisée, le budget de l'Etat est divisé par cinq en quelques années). Le budget actuel du Zaïre est estimé à quelques dix milliards de francs belges, somme dérisoire pour un pays de 44 millions d'habitants.
En 1990, poussé par les événements (contexte international bouleversé par la dissolution du bloc communiste, opposition interne grandissante), Mobutu annonce le multipartisme et accepte la convocation d'une Conférence nationale (1991) chargée d'adapter la Constitution. Jouant habilement de multiples événements (émeutes, mutineries, crises politiques), Mobutu empêche toutefois le processus de réformes d'aboutir. Ce n'est qu'en 1996 qu'un projet de Constitution est adopté par le Haut conseil de la République - Parlement de transition (HCR - PT). Ce projet (qui prévoit un Etat fédéral doté d'un régime parlementaire) devait ensuite être soumis à référendum.
En novembre 1996, la tension dans l'est du Zaïre (où se sont réfugiés plus d'un million de Rwandais qui ont fui lors dugénocide dans leur pays en 1994) tourne au conflit armé. Des rebelles tutsis zaïrois soutenus matériellement et militairement par les pouvoirs rwandais et ougandais, s'attaquent à l'armée zaïroise. Ils occupent rapidement plusieurs villes du Kivu. Laurent-Désiré Kabila, qui a déjà participé aux rébellions des années 1964-65 et a ensuite vécu dans les pays voisins sans jamais se départir de son opposition à Mobutu, s'impose comme chef des insurgés. Enquatre mois, ceux-ci s'emparent d'un tiers du territoire national et des régions minières (or, diamants, cuivre, etc...) les plus riches du pays. Début avril 1997, Kabila somme Mobutu de quitter le pouvoir et prévoit de rejoindre la capitale, Kinshasa, avec ses troupes avant le mois de juin. L'opposition politique à Mobutu, toujours symbolisée par Etienne Tshisekedi et son parti, l'UDPS, est appelée à se rallier à Kabila, renforcé par ses succès militaires et sa popularité grandissante. Une part de cette opposition politique craint toutefois un nouveau pouvoir fort que voudrait imposer Kabila.

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