RDC : l'ONU ouvre une enquête contre des Casques bleus soupçonnés d'abus sexuels dans l'Est. Des casques bleus congolais de la MINUSCA en Centrafrique La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a annoncé samedi avoir ouvert une enquête pour "inconduite" en lien avec des "allégations d'atteintes et d'exploitations sexuelles" qui auraient été commises par des Casques bleus tanzaniens dans une région de l'Est congolais. "Ces allégations visent des personnels des Nations unies du contingent tanzanien de la brigade d'intervention dans le village de Mavivi, près de Beni" dans la province troublée du Nord-Kivu, indique un communiqué daté de vendredi et publié samedi. La brigade d'intervention de la Monusco est chargée de combattre divers groupes armés qui écument la partie est de la RDC depuis plus de vingt ans.

L'ONU a reconduit mercredi 30 mars 2016 pour un an sa mission en République démocratique du Congo (Monusco) et a appelé Kinshasa à tenir rapidement des élections libres et crédibles.
Une résolution proposée par la France et adoptée à l'unanimité « exhorte le gouvernement et toutes les parties prenantes à garantir un processus électoral libre, équitable, crédible » et la tenue d'élections « en temps voulu, en accord avec la constitution ».
Des élections sont prévues en RDC en novembre mais cette perspective semble s'éloigner.
L'opposition accuse le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de vouloir contourner l'interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter.
Le porte-parole de la MP confronte la résolution des Nations unies sur la présence de la Monusco et le processus électoral en RDC à deux conditions sur fond du respect de la souveraineté des Etats.
La décision de l’Onu sur la présence de ses troupes (Monusco) en RDC et le processus électoral ont été au menu du point de presse animé, ce vendredi 1ere avril au siège de la Majorité présidentielle (MP) à Kinshasa, par le porte-parole de la plate-forme présidentielle, André-Alain Atundu.
Selon lui, le concept de résolutions a connu une évolution sémantique qui l’a transformé en recommandation. « De ce point de vue, les Nations unies devraient tenir compte des avis techniques de la Céni et de l’issue du dialogue politique inclusif convoqué par le chef de l’Etat », a-t-il déclaré.
Pour soutenir son argumentaire, le porte-parole de la MP a rappelé les cas de la France qui avait une appréciation propre concernant ses essais nucléaires, le Sahara Occidental, ou plus précisément le Liban, d’Israël et de l’Iran. « Dans tous les cas, pour être appliquée et produire les effets attendus, une résolution doit remplir deux conditions essentielles sur fond du respect de la souveraineté des Etats, à savoir la prise en compte de la situation réelle sur le terrain et la représentation d’une voie de solution pour le partenaire concerné », a-t-indiqué.
Cette résolution « recentre et renforce le mandat de la Monusco autour de deux priorités, Suivante : 1, La protection des civils dans le cadre de la lutte contre les groupes armés.
2, Le soutien à la tenue d’élections crédibles, pacifiques et démocratiques », a déclaré à des journalistes l'ambassadeur français auprès de l'ONU, François Delattre.
La résolution ne change pas l'effectif actuel ni le nombre maximum autorisé de Casques bleus, qui reste fixé à plus de 21.000 soldats et policiers, alors que Kinshasa insiste sur un retrait rapide de la Monusco.
Le Conseil se contente de « prendre note » de la recommandation du secrétaire général Ban Ki-moon de réduire de 1 700 l'effectif militaire de la mission.
Le Conseil réaffirme être prêt à réduire les effectifs « quand des progrès importants auront été réalisés » pour atteindre les objectifs prioritaires de la mission, notamment la protection des civils et la lutte contre les groupes armés qui opèrent dans l'est du pays.
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, avait souhaité le 23 mars devant le Conseil que le nombre de Casques bleus soit réduit de moitié d'ici la fin de l'année.
« Le Conseil, a expliqué François Delattre, a décidé de préserver les effectifs de la force car les défis auxquels doit faire face le pays restent très importants et qu’il est de la responsabilité de la communauté internationale (...) de l’accompagner dans cette période ».
Dans sa résolution, le Conseil réaffirme que « la sortie de la Monusco doit être graduelle et progressive, liée à la réalisation d'objectifs spécifiques ».
En attendant, il exhorte Kinshasa à « reprendre immédiatement les opérations militaires conjointes » entre son armée et la Monusco contre les rebelles des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda).
L'ONU avait annoncé début mars la reprise prochaine de cette coopération militaire. Elle était suspendue depuis février 2015, l'ONU reprochant à Kinshasa d'avoir nommé pour mener les opérations deux généraux soupçonnés de graves violations des droits de l'homme. "Dès le 23 mars, sitôt informée, la Mission a immédiatement dépêché sur le terrain une équipe d'intervention ( ) afin de vérifier les faits. Les résultats préliminaires indiquent que des éléments de preuve concordants liés à des rapports sexuels monnayés et des relations sexuelles avec des mineurs seraient établis", ajoute le communiqué, indiquant que "des demandes de reconnaissance de paternité ont également été formulées" sans préciser le nombre.
"Si les faits sont avérés, ils seront suivis de sanctions", a assuré la Monusco.
Ce soupçon d'abus sexuels intervient alors que les Nations unies ont ouvert une enquête sur de nouvelles allégations "extrêmement troublantes" de violences sexuelles, y compris de bestialité, exercées en Centrafrique par des Casques bleus et des soldats de la force française Sangaris.

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