Soudan du sud : vers l' éspoire dela paix avec le retour de l’ex-chef rebelle est « un premier pas pour la rénstruction du pay […] dans la perspective d’un retour à la paix au Soudan du Sud[…] le plus dur reste à venir. » Même analyse dans les colonnes d’ Aujourd’huiau Faso qui pousse un « ouf de soulagement[…] car c’est un début de pacification de ce pays ou à tout le moins, un dégel entre deux ennemis politiques. » Mais le journal est sceptique sur les intentions réelles de celui qui a pris la tête de la rébellion il y a deux ans, et sur les chances de réussite du processus porté par la communauté internationale. « Le cœur y est-il vraiment vu les milliers de morts, les viols de femmes et la méfiance qui séparent les Dinkas, ethnie de Salva Kiir, des Nuers, celle de Machar ? », s’interrogeAujourd’huiau Faso. Et de poursuivre : « Il y a tant de rancœurs recuites de désir de revanche entre le président et son vice-président et entre leurs ethnies que la cohabitation sera un véritable parcours du combattant. »

Depuis 2013, le Soudan du Sud est plongé dans une guerre civile qui oppose le gouvernement sud-soudanais du président Salva Kiir à une rébellion dirigée par l'ex vice-président Riek Machar. Le plus jeune pays du monde doit aujourd'hui faire face à une crise économique et humanitaire qui a entraîné la fuite de plus de 2 millions de personnes. Femmes et filles victimes de viols collectifs, garçons émasculés, armées d'enfants soldats : les atrocités s'enchaînent au Soudandu Sud, ravagé par 18 mois de conflit, mettant tous les jours un peu plus en lumière l'impuissance de la communauté internationale à enrayer l'escalade de la violence. Ni les sanctions ni les pressions de soutiens-clés comme les États-Unisou même la Chine, autrefois très présente dans un secteur pétrolier désormais largement détruit, ne semblent avoir de prise sur les belligérants, le camp du président Salva Kiir ou celui de son ex-vice-président et rival Riek Machar.
La guerre civile sud-soudanaise a éclaté mi-décembre 2013, avec des combats au sein de l'armée sud-soudanaise, fracturée le long de lignes politico-ethniques par la rivalité à la tête du régime entre Salva Kiir et Riek Machar. Diverses milices tribales se sont jointes, d'un côté ou de l'autre, aux combats, accompagnés de massacres ethniques et d'exactions. Salva Kiir et Riek Machar ont tous deux reconnu une part de "responsabilité collective dans la crise". Ils ont même signé jusqu'à sept cessez-le-feu. Mais tous ont été violés en quelques jours ou quelques heures.
Les deux hommes se sont encore rencontrés fin juin, mais aucun "résultat tangible" n'est ressorti de la réunion, selon un porte-parole du camp Machar. Les pourparlers de paix sont soutenus à coups de millions d'euros par une communauté internationale qui avait déjà largement parrainé le processus d'indépendance du pays. Ils n'ont jusqu'ici donné aucun résultat, mais les diplomates étrangers continuent de s'y accrocher pour éviter que le pays ne sombre encore plus dans l'horreur.
Des sanctions controversées
D'autant qu'une approche radicale, à coups de sanctions, est loin de faire l'unanimité. Pour la première fois, la semaine dernière, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé de sanctions contre six généraux - trois dans chaque camp. Une tâche compliquée
« Les obstacles qui se dressent sur la voie qui mène à la normalisation et à la stabilité du pays, sont de taille », confirme Le Djely. « Une chose est de signer un accord, une autre est de faire en sorte qu’il soit mis en œuvre », rappelleLe Paysdu Burkina Faso. Et d’énumérer les problèmes à régler. Il faudra tout d’abord convaincre « les deux camps adverses, celui du président Salva Kiir et celui du rebelle Riek Machar, [de] déposer les armes. »
Ensuite – et c’est là l’essentiel pour le journal – « travailler à restaurer la confiance entre tous les acteurs ». Or ils sont nombreux et les lignes de fracture, les divisions entre eux n’ont fait que se creuser tout au long de cette guerre civile. Le Soudan du Sud a beau n’avoir que 5 années d’existence, depuis sa création, il « a davantage récolté les larmes que les rires », soupire Le Djely. Le dernier-né des Etats africains a été plongé dans les « affres de conflits fratricides sauvages et futiles », déplore koaci.com. « Emportés par le tournis de la bêtise », Rieck Machar et Salva Kiir « ont fait subir des horreurs à leurs concitoyens », explique encore le site d’information.
Des acteurs multiples
On peut distinguer trois groupes dans ce conflit. Premièrement, il y a le président et son vice-président que tout oppose. Comment faire « cohabiter deux hommes qu’une haine inextinguible semble séparer », se demandeAujourd’huiau Faso, décidément bien dubitatif.
Ensuite, il y a les Dinkas et les Nuers. Il faudra surmonter ces rivalités ethniques, souligne Le Djely. Une tache « titanesque » rendue encore plus difficile par l’apparition d’un troisième groupe dans cette guerre civile. Des « milices tribales agissant pour leurs propres comptes » qui « se sont constituées autour d’objectifs et d’enjeux aussi bien locaux qu’indépendants des intérêts des deux grands camps rivaux. »
Dans ces conditions, n’aurait-il pas mieux valu écarter Riek Machar et Salva Kiir ? C’est en tout cas ce que se demandeLe Paysqui prédit un premier couac rapide entre les deux hommes au moment de former le nouveau gouvernement d’union nationale. Avec leurs« égos surdimensionnés »,chacun « va vouloir s’octroyer la part du lion, ce qui va sans dire qu’il y aura des frictions », anticipe le journal.
Autre problème soulevé par Aujourd’huiau Faso : les 500 hommes que Riek Machar a ramenés avec lui, « une garde prétorienne bien fournie » afin d’assurer sa sécurité, écrit le journal. Or ces militaires constituent « une armée dans l’armée ». Et surtout la preuve éclatante que Riek Machar et Salva Kiir ne se font pas confiance. Et de conclure : « la réalité est qu’on n’est pas certain que cet attelage bicéphale tiendra la route. »

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