Tête à tête Bakimoon Kabila : le président de la République, Joseph Kabila, a passé en revue samedi, à New York, les problèmes politiques d’actualité en République démocratique du Congo (RDC) avec le secrétaire général des Nations unies, Ban ki-moon. Les deux personnalités ont évoqué notamment les problèmes liés à l’organisation des élections et à la tenue du dialogue politique, rapporte l’Agence congolaise de presse (ACP). La source révèle que le secrétaire général de l’Onu, qui a reçu pour la deuxième fois Joseph Kabila dans sa résidence officielle à New York, a reconnu avec son hôte la souveraineté de la RDC dans l’organisation des élections ainsi que du dialogue politique. Et ce, sans ingérence extérieure. S’agissant du mandat de la Mission de l’Onu pour la stabilisation du Congo (Monusco), les deux personnalités se sont félicitées de la qualité du travail abattu par la mission onusienne.

La situation politique et sécuritaire en RDC et la mise en œuvre du mandat de la Mission de stabilisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) étaient au centre d’un tête-à-tête Joseph Kabila – Ban Ki-moon ce samedi 23 avril à New York. A cette occasion, le Secrétaire général de l’Onu a encouragé le gouvernement congolais à prendre les mesures nécessaires pour apaiser les tensions politiques dans le but d'ouvrir la voie à des élections présidentielle et législatives pacifiques et crédibles, conformément à la constitution.
Le tête-à-tête Joseph Kabila – Ban Ki-moon est intervenu trois semaines après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’Onu de la résolution 2277, qui appelle Kinshasa à tenir rapidement les élections libres et crédibles.
La résolution «exhorte le Gouvernement et toutes les parties prenantes à garantir un processus électoral libre, équitable, crédible» et la tenue d'élections «en temps voulu, en accord avec la Constitution». Le président du Mouvement pour le renouveau (MR), Clément Kanku, demande au chef de la Monusco, Maman Sidikou, à offrir ses bons offices pour tenter de rapprocher les points de vue des acteurs au sujet du dialogue.
L’opposant estime que le facilitateur désigné par l’Union africaine pour ce dialogue, Edem Kodjo, « est buté à une difficulté ». « Sa personne pose problème », affirme Clément Kanku.
Pour lui, Maman Sidikou jouit de la faveur de toutes les parties prenantes et devrait intervenir pour que la voie du dialogue soit « balisée ».
« Nous sommes dans une situation où les opposants qui refusent le dialogue redoutent l’engagement de M. Edem Kodjo à respecter la constitution. Mais si Maman Sidikou est convaincu que l’issue pour sortir de cette impasse se retrouve à travers le dialogue qui est d’ailleurs souhaité par les Nations unies à travers la résolution 2277, nous pensons qu’il est temps que le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies prenne ses responsabilités afin de rallier les points de vues des uns et des autres », argumente Clément Kanku.
L’opposant indique que si M. Sidikou n’arrive pas à rallier les points de vue, il va « tirer les conséquences de cet échec ».
Edem Kodjo a été désigné par l’UA comme facilitateur du dialogue en RDC. Ce dialogue a été annoncé par le chef de l’Etat congolais pour permettre l’organisation des élections apaisées. Mais la tenue de ces assises ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique congolaise. Certains partis de l’opposition rejettent l’organisation de ce dialogue. Pour rappel, le chef de l’Etat, qui a regagné Kinshasa dimanche, avait été l’invité de Ban Ki-moon à la cérémonie de signature de l’acte d’adhésion de la République démocratique du Congo à la convention-cadre du changement climatique dont les assises préparatoires avaient lieu à Paris, en France.
Pour la circonstance le président Kabila avait, dans son allocution prononcée à la tribune de l’Onu, lancé un appel pour que chaque pays signataire fasse preuve de responsabilité et de respect en vue de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat. Car, pour lui, il en va de l’avenir de la progéniture de chacun et de l’avenir même de toute l’humanité.
A signaler que la signature de l’acte sur le climat a coïncide avec la célébration de la Journée internationale de la terre. Les priorités de la RDC en ce qui concerne les efforts communs pour la lutte contre le réchauffement climatique, procèdent du transfert des technologies et du renforcement des capacités du financement de résilience face aux changements climatiques ainsi que du développement des sources des énergies renouvelables, a dit Joseph Kabila. Pour lui, les ressources naturelles importantes et variées de la RDC font d’elle un partenaire mondial contre le réchauffement climatique. De Mobutu à Kabila, depuis quatre décennies, l'ombrageux Étienne Tshisekedi tient tête à tous les pouvoirs, ce qui lui vaut une grande popularité. Âgé et malade, livrera-t-il son dernier combat lors de la présidentielle ?
Quarante ans. Voilà quarante ans qu’il tient tête aux chefs d’État qui se sont succédé aux commandes de la RD Congo. Aujourd’hui encore, Étienne Tshisekedi, 83 ans, reste persuadé qu’il est l’unique chef légitime du peuple congolais. Et refuse obstinément de reconnaître l’autorité de Joseph Kabila. Il a beau vivre depuis deux ans dans un petit immeuble de Woluwe-Saint-Pierre, une commune chic de Bruxelles, rien n’y fait : l’opposant historique croit dur comme fer en son destin.
À Kinshasa il est vrai, le « président », comme il aime se faire appeler par sa cour, continue à peser sur la vie politique. Dans les quartiers populaires, les derniers « parlementaires debout » l’attendent comme le messie. Guettant chaque jour les rares informations qui filtrent depuis la Belgique, ils s’interrogent sur les revirements de leur champion. Depuis un an, le moins que l’on puisse dire est qu’il les a multipliés…

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